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Avec la saison sèche, Bangkok de nouveau en alerte pollution

Niveaux de pollution alarmant a BangkokNiveaux de pollution alarmant a Bangkok
REUTERS / Athit Perawongmetha - Bangkok était enveloppée d’un épais smog, le 15 décembre 2020
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 16 décembre 2020, mis à jour le 16 décembre 2020

Les autorités thaïlandaises ont annoncé mardi des mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique, alors que les taux de microparticules ont atteint des niveaux nocifs dans plusieurs endroits de la capitale, Bangkok, faisant disparaître les grands immeubles derrière une brume épaisse.

La qualité de l'air sur Bangkok s'est nettement détériorée ces derniers jours, et les autorités ont dit avoir demandé aux grands chantiers de s'arrêter et disposé des points de contrôle pour tester le niveau d’émissions des véhicules.

L'indice de la qualité de l'air (AQI) dimanche dépassait les 151 un peu partout en ville, selon le site AirVisual, indiquant un air malsain.

Mardi, le niveau de pollution de l’air était toujours à des niveaux insalubres dans 13 quartiers de Bangkok, selon le bureau de gestion de la pollution atmosphérique et sonore. Les niveaux les plus élevés de particules fines de moins de 2,5 microns (PM2.5) ont été relevés dans le district de Din Daeng avec 118 microgrammes par mètre cube d'air (µg/m3), suivi par le district de Klong San (102 µg/m3), Nong Khaem (100 µg/m3), Prawet et Bangkok Yai (94 µg/m3), et Phra Nakhon (93 µg/m3).

"Cela affecte ma vie quotidienne car chaque fois que je marche dehors, mon nez et mon cou sont irrités et quand je tousse, les gens me regardent d’un air soupçonneux se demandant si je n’ai pas le Covid", confie Sarunya Poungsumdee, une résidente de Bangkok.

Mercredi matin, Air Visual indiquait un taux moyen de particules fines de moins de 2,5 microns (PM2.5) autour de 55 microgrammes par mètre cube d'air (µg/m3), avec un indice de qualité de l’air à 151. 

Les PM 2,5 sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée.

Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 microgrammes par mètre cube - la Thaïlande, elle, fixe ce seuil à 50 microgrammes. Il s'agit de l'une des principales mesures sur lesquelles est basé l'indice de qualité de l'air (AQI).

L'AQI est considéré comme "malsain" lorsque il est supérieur à 150, ce qui implique une "probabilité accrue d'effets indésirables et de complications pour le cœur et les poumons au sein de la population", selon airvisual.com, qui mesure les niveaux dans les villes du monde entier.

Les épisodes de pollution sont de plus en plus fréquents à Bangkok au vu notamment de l’augmentation exponentielle de véhicules dans la ville devenue l’une des plus embouteillées de la planète. Bangkok compte aujourd'hui environ 10 millions de voitures, dont 2,5 millions roulent encore au diesel.

Ces épisodes sont particulièrement sévères pendant la saison sèche de décembre à avril, lorsque les conditions météorologiques sont défavorables à la dispersion des polluants. 

La saison sèche correspond également à la période durant laquelle les agriculteurs brûlent les résidus des cultures en vue de la récolte suivante. 

Le Premier ministre Prayuth Chan-o-cha a assuré que le gouvernement avait pris des mesures nécessaires pour lutter contre la pollution mais que le problème s'aggravait en raison des conditions météorologiques.

Il a exhorté les Bangkokois à utiliser autant que possible les transports publics et a déclaré que le gouvernement envisageait la possibilité d’imposer la circulation alternée dans la capitale.

Le porte-parole de la ville de Bangkok, Pongsakorn Kwanmuang, a ordonné mardi aux écoles de suspendre les activités de plein air voire carrément de fermer si elles ne disposent pas de purificateurs d’air ou de dispositif de filtration suffisant. Un porte-parole du ministère de la Défense a pour sa part déclaré que les autorités surveilleraient les usines.
 

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