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Assurance et visa retraite: la CFE hors circuit, visa O une option

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LPJ Bangkok.com - Le complexe gouvernemental de Chaeng Wattana dans la banlieue de Bangkok dans lequel se trouve les services de l'immigration thaïlandaise
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 25 octobre 2019, mis à jour le 20 janvier 2020

La directive thaïlandaise obligeant les détenteurs du visa long séjour O-A à souscrire à une assurance maladie semble exclure définitivement les affiliés de la CFE. Mais il reste des options

“La CFE pour avoir son visa en Thaïlande, c’est fini”, a lancé d’emblée Pierre Tinet, le directeur de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), dans une conversation téléphonique mercredi avec Lepetitjournal.com à propos de la nouvelle directive de l’immigration thaïlandaise imposant aux demandeurs du visa O-A longue durée, appelé "visa retraite", de souscrire une assurance répondant aux critères exigés par les autorités locales. 

En effet, à partir du 31 octobre 2019, tout demandeur de visa de type O-A devra prouver qu’il a contracté une assurance santé offrant une couverture minimale de 40.000 bahts pour les soins ambulatoires et de 400.000 bahts pour l’hospitalisation. Lors de la première demande de visa long séjour O-A, l’étranger de plus de 50 ans pourra conserver son assurance étrangère, comme le précise le site Internet Longstay. Par contre dans le cas d’une extension de visa O-A, il serait question qu’il souscrive une assurance locale ou tout du moins certifiée par la Thai General Insurance Association -laquelle pour l’heure ne mentionne que des assurances thaïlandaises. 

“Mon interprétation de cette nouvelle directive est qu’il faut une assurance locale, la CFE n’est pas agréée par la Thai General Insurance Association et elle ne le sera probablement jamais. La CFE n’a pas de siège en Thaïlande, nous ne pouvons être reconnus comme une assurance en Thaïlande. Donc si la loi reste telle qu’elle est à ce jour, la CFE ne permettra pas d’obtenir ce visa”, explique Pierre Tinet, directeur de la CFE.

À la question de savoir si la CFE pourrait remplir le document “Foreign Insurance Certificate - Certificat d’assurance étrangère”, Pierre Tinet répond par la négative :  “Je ne peux pas signer ce document, la CFE ne couvre pas à 100%, elle couvre un pourcentage de soins, sans limites. Sur la couverture, je ne peux pas dire que nous remboursons 40.000 bahts pour les soins ambulatoires et de 400.000 bahts pour l’hospitalisation. Je ne peux pas faire un faux. La solution, c’est le montage avec d’autres assurances”. 

Pour les affiliés de la CFE, il est en effet possible de prendre une assurance complémentaire qui peut être de deux types. La première est celle associée à la mutuelle et qui couvre en pourcentage par rapport aux barèmes de la sécurité sociale. La deuxième est une assurance complémentaire en frais réels, en Thaïlande, c’est souvent cette assurance qui servira à avancer les frais en cas d’hospitalisation, ce type d’assurance permettrait également de pouvoir remplir le Certificat d’assurance étrangère avec des valeurs chiffrées sur la couverture de ses clients. 

Pour autant, la question de savoir si les assurances françaises seront acceptées reste en suspens. “Il n’y a aucune assurance thaïlandaise qui propose des montages avec la CFE, pour le moment ce ne sont que des compagnies françaises qui offrent le complément CFE” explique Franck Racine, directeur du cabinet de courtage en assurance Siam Consulting. 

Pourrait-on imaginer la CFE s’associer avec des assurances thaïlandaises ? “La Thaïlande n’est pas un relais de croissance pour la CFE en raison de l’âge de la population, des risques et de la solvabilité des clients”, répond Pierre Tinet. “Si j’ai bien compris les raisons de la mise en place de cette directive, c’est entre autres à cause des frais médicaux non payés par les étrangers. Je comprends que la Thaïlande veut vérifier la solvabilité des personnes qui résident sur son territoire. Il risque d’y avoir des mouvements migratoires vers les autres pays de la région. En ce moment, nous attendons un retour du consulat français à Bangkok pour connaître exactement l’application de cette nouvelle directive, sera-t-elle stricte ou non?”

Du côté de l’ambassade de France à Bangkok, contactée mercredi par Lepetitjournal.com, "on préfère attendre la fin du mois quand les textes thaïlandais seront terminés et validés, nous attendons aussi des réponses des autorités", a répondu vendredi par e-mail son attaché de presse, Patrick Mansier.

Passer du visa O-A au visa O ?

Mais comme nous le soulignions dans notre précédent article, il semblerait qu’une majorité de titulaires de visa retraite soient en fait sous visa O, alors que cette directive ne concerne pour l’heure que les visas O-A. 

Le visa O, qui est en principe un visa de conjoint ou d’accompagnant, est également ouvert au statut “retraité” (retirement). 

“Pour le moment, cette nouvelle réglementation ne concerne que les personnes ayant un visa longue durée O-A, même si la plupart des gens en visa dit "Retirement" ont un visa O", confirme le Capitaine Itsaranuwat Pummarin, Aide-de-Camp du Commandant de l’Immigration Division 5 de Chiang Mai. "Je pense que dans les prochains mois, de nombreux retraités vont passer du visa O-A au visa O," dit-il. 

Le visa non-immigrant O-A d’une durée d’un an est délivré dans le pays d’origine du demandeur et peut être prolongé dans un bureau d’immigration en Thaïlande, tandis que le visa non-immigrant O (Retirement) est délivré dans les consulats thaïlandais autres. 

Un changement de visa semble dès lors possible. “Pour passer du visa longue durée O-A à un visa O, il suffit de sortir du royaume et de faire une demande dans un consulat thaïlandais à l’étranger", ajoute le Capitaine Itsaranuwat Pummarin. "Pour autant, c’est une bonne chose que les retraités aient une assurance, peu importe leur visa".

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