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Arnaud Dubus, grand connaisseur de la Thaïlande, nous a quittés

Arnaud-Dubus ThailandeArnaud-Dubus Thailande
copie d'écran OutsideNews (https://www.youtube.com/watch?v=Ze4gA6rcNc4)
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 30 avril 2019, mis à jour le 1 mai 2019

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris lundi soir la disparition soudaine d’Arnaud Dubus, ancien correspondant de presse basé en Asie depuis trente ans et auteur de plusieurs ouvrages sur la région.

Une référence chez les journalistes couvrant l’Asie du Sud-est, il avait fait ses premières armes en France, à la Voix du Nord et à l’AFP, avant de mettre le cap sur la Thaïlande à l’âge de 25 ans. 

Installé dans le royaume depuis 1989, Arnaud Dubus à couvert l’actualité de plusieurs pays de la région pour des medias francophones tels que RFI, Libération, France Inter, Le Temps et plus récemment l’agence de presse turque Anadolou. Il a également signé de nombreux articles dans le magazine Gavroche ainsi qu’Asialyst et publié plusieurs livres sur la société, la culture et l'histoire locale.

Il parlait et lisait le thaï et avait une grande connaissance de la région sur laquelle il s’attachait à garder un regard strictement factuel.

Très rigoureux dans son travail, il y avait dans sa façon d’aborder les sujets cette double approche "à la croisée du journalisme et du monde universitaire”, que décrit à RFI Arnaud Vaulerin, chef-adjoint du service international et journaliste en charge de l’Asie au journal Libération. Un style qui a d’ailleurs plu à l’Institut de recherches sur l’Asie du Sud-Est contemporaine (Irasec) avec lequel il a collaboré sur plusieurs ouvrages.

Personnage incontournable chez les journalistes et les intellectuels, Arnaud Dubus faisait partie des "anciens" ou des "papas", et trouvait toujours un moment à consacrer à de jeunes confrères qui débarquaient. La moindre conversation avec Arnaud était synonyme d’enrichissement. Cela d’autant plus qu’il n’était pas vraiment du genre à parler pour ne rien dire. Il y avait toujours des pépites de savoir et d’ouverture dans un échange avec Arnaud. Surtout lorsque le sujet touchait à l’Asie du Sud-est, et particulièrement à la Thaïlande.

Une Thaïlande qu’il aimait et respectait, dont il prenait plaisir à révéler les charmes les plus inattendus sans pour autant s’interdire d’éclairer ses aspects les plus sombres.

"Il avait une compréhension du pays que la plupart des étrangers n’atteignent pas, même après 30 ans passés ici" a réagi la journaliste Carol Isoux auprès de RFI qui a rassemblé plusieurs témoignages de confrères et collègues. La même Carol Isoux, qui est aussi présidente de la section Thailande de l’Union de la Presse Francophone (UPF), vient de consacrer un bel article à Arnaud dans le journal Libération

A 55 ans, Arnaud Dubus avait donné un nouveau tour à sa carrière l’an dernier en rejoignant le service de presse de l’ambassade de France à Bangkok, une arrivée très appréciée par les médias pour l’amélioration qui s’est ensuivie dans la qualité de la communication de la part de la diplomatie française en Thaïlande..

Son corps a été retrouvé inanimé au pied de la station de métro aérien Saphan Thaksin lundi en fin de journée, selon la presse locale qui souligne que la police thaïlandaise a ouvert une enquête, même si la thèse du suicide a d'ores et déjà été établie.

Pour beaucoup, la disparition de ce personnage aussi bien brillant qu'attachant est un grand choc. Nos pensées vont à sa famille et ses amis proches. 

Entretien avec Arnaud Dubus en 2016 par OutsideNews sur son métier de journaliste, Bangkok et le Bouddhisme

Pierre Queffelec-square
Publié le 30 avril 2019, mis à jour le 1 mai 2019

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