Paetongtarn Shinawatra, qui figure en haut de l’affiche des prochaines élections en Thaïlande, a déclaré mercredi qu'elle reprendrait la campagne la semaine prochaine après son accouchement lundi.
En tête dans la plupart des sondages d'opinion comme la personnalité préférée des Thaïlandais pour occuper le poste de Premier ministre à l’issue des élections du 14 mai, Paetongtarn Shinawatra a fait mercredi sa première apparition publique depuis un mois pour présenter son deuxième enfant, Prutthasin, surnommé Thasin, qui est né lundi.
Son parti, le Pheu Thai, qui a remporté toutes les élections depuis 2001, est également en tête dans les sondages.
"La Thaïlande doit changer et le Pheu Thai est la seule réponse", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse depuis un hôpital du centre de Bangkok, peu après avoir présenté son nouvel enfant, qu'elle a décrit comme "une bénédiction".
"Nous ne pouvons plus attendre (…) Si le Pheu Thai peut gagner par une large majorité et être au gouvernement, nous pouvons immédiatement changer les choses."
La plupart des analystes s'attendent à ce que le Pheu Thai ne parvienne pas à remporter les 376 sièges qui lui sont nécessaires pour s’assurer une majorité parlementaire absolue pour pouvoir nommer son gouvernement sans avoir à faire alliance avec d’autres partis, ce qu'il n'a pas réussi lors des élections de 2019.
Un autre parti d'opposition, Move Forward, qui est perçu comme le partenaire le plus probable connaît actuellement une hausse tardive de popularité dans les sondages.
Un sondage mené auprès de 2.500 personnes par l'Institut NIDA révélait mercredi que le leader du parti, Pita Limjaroenrat, devançait Paetongtarn pour la première fois, avec 35,4% contre 29,2%.
Interrogée sur une alliance Move Forward, Paetongtarn a déclaré que le Pheu Thai se joindrait "aux partis qui soutiennent nos politiques" et a exclu les rivaux soutenus par l'armée.
La famille Shinawatra suscite une grande admiration chez une grande partie des Thaïlandais pour les politiques populistes qu’elle a mises en place, mais elle suscite une haine farouche de la part de l’establishment conservateur.
Le père de Paetongtarn, Thaksin Shinawatra, fondateur du mouvement, a été Premier ministre pendant cinq ans avant d'être évincé par l'armée lors d'un coup d'État en 2006. Lui et sa sœur Yingluck sont tous deux en exil volontaire pour échapper à des peines de prison pour abus de pouvoir. Des accusations qui, selon eux, ont pour origine des manœuvres purement politiques.
Lundi, Thaksin, âgé aujourd’hui de 73 ans, a réitéré sur Twitter la promesse qu'il reviendrait en Thaïlande après 15 ans d'exil. Paetongtarn a souligné mercredi que tout retour au pays serait sans rapport avec la politique.
"Papa veut revenir pour s'occuper de ses petits-enfants. Il n'a pas dit qu'il voulait être Premier ministre", a-t-elle déclaré.