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Le jackpot des casinos clandestins en Thaïlande

Les autorités ont beau avoir déclaré officiellement la guerre à cette activité illégale, celle-ci semble avoir encore de beaux jours devant elle.

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Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 7 avril 2013, mis à jour le 1 avril 2024

Un raid mené par les forces de police dimanche 7 avril dans le district de Bang Sue à Bangkok contre un établissement clandestin a mal tourné. Le casino de Tao Poon, ciblé par les autorités, avait déjà fait l'objet d'une descente policière en 2011, et aurait dû être fermé. En fait, il n'en était rien et la police était bien décidée à lui porter un coup fatal, rapporte le Bangkok Post. Des agents ont tout d'abord tenté de s'introduire dans l'enceinte. Mais toutes les ouvertures du rez-de-chaussée avaient été colmatées. Cinquante officiers ont voulu passer par le toit. Des riverains mécontents ont commencé à les prendre à partie en leur jetant des pierres. Les renforts, composés de 150 hommes lourdement armés, sont arrivés sur place. Ils ont été accueillis par un déluge de pierres et des jets d'eau bouillante. Ils ont même été attaqués par des hommes, armés de bâtons de bois. Le temps de disperser les mécontents, les joueurs, qui se trouvaient à l'intérieur, ont réussi à fuir.

Ce fait pourrait relever de l'anecdote si les casinos clandestins ne revêtaient pas une telle importance en Thaïlande, et ne semblaient pas impliquer de nombreux policiers. Fin mars, plusieurs officiers de police ont subi des mutations ? sanctions suite à deux descentes de police dans des casinos clandestins à Bang Na et Klong Tan à Bangkok. Leur hiérarchie leur reproche de couvrir cette activité illégale, voire pire, d'en être les instigateurs. Rien qu'entre le soi 4 et le soi 16 de Sukhumvit, dans l'hyper-centre de la capitale, Le Petit Journal.com a connaissance de l'existence d'au moins quatre établissements de ce type. Depuis le coup de filet de fin mars, ces casinos sont fermés.

Dans son édition du 29 mars, le Nation rend compte d'une étude menée par deux chercheurs sur ce phénomène des jeux illégaux en Thaïlande, et dont les conclusions ont été rendues publiques en 2011. Selon ce document, Bangkok compterait à elle seule plus de 170 casinos clandestins. Ces établissements généreraient entre 180 et 200 milliards de bahts (5 milliards d'?) de recettes. Entre 5 et 20% de ces revenus sont reversés à des policiers pour acheter leur silence. Au niveau national, le montant des recettes annuelles provenant des établissements illégaux de jeux se monterait à 820 milliards de bahts (21,5 milliards d'?). Voici quelques mois, le député Chuwit Kamolvisit, qui a fait fortune en ouvrant des salons de massage sexuels, a déclaré qu'un online casino versait 2 millions de bahts quotidiennement à la police pour rester ouvert. Le professeur Sangsit Piriyarangsan, expert en économie souterraine, estime dans le Nation qu'une des causes du problème réside dans la faiblesse du traitement des policiers, qui sont de fait, facile à corrompre. Il pense également qu'une légalisation des casinos encadrerait mieux l'activité. D'autres experts estiment que les autorités ne luttent pas avec suffisamment d'énergie contre les propriétaires de casinos, se contentant trop souvent de s'en prendre aux joueurs. Et pour combattre l'addiction de certains Thaïlandais, ils préconisent la confiscation systématique des gains.

LB  mardi 9 avril 2013

 

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Publié le 7 avril 2013, mis à jour le 1 avril 2024

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