

Galvanisés par les erreurs répétées des autorités, les Chemises rouges promettent une nouvelle démonstration de force demain, tandis des fractures apparaissent de plus en plus évidentes au sein de l'armée. Malgré tout, le gouvernement a réaffirmé son intention de disperser la manifestation qui s'étend dans le centre-ville, tandis que les Chemises jaunes ont menacé d'entrer en scène dans 7 jours si les autorités ne parviennent pas à apaiser la situation
Une semaine après les affrontements du 10 avril qui ont fait 25 morts, les manifestants sont encore abreuvés de séquences vidéos sélectionnées et compilées de manière à démontrer l'attitude violente des autorités (Photo Pierre QUEFFELEC)
Les Chemises rouges, qui se sont emparés des rues il y a plus d'un mois et occupent actuellement le quartier des grands centres commerciaux, promettent de poursuivre leur campagne de protestation avec un rassemblement de masse prévu pour demain, afin d'obtenir le départ du Premier ministre qu'ils estiment illégitime.
Après avoir libéré jeudi le site initial sur l'avenue Ratchadamnoen, les manifestants ont renforcé leur position sur l'intersection de Ratchaprasong, au croisement de Ratchadamri et Rama I. La zone de manifestation s'étend désormais d'est en ouest, du carrefour de Chitlom jusque devant le centre commercial Siam Discovery, et dans le sens nord-sud de Pratunam jusqu'au carrefour de Ratchadamri et de l'avenue Rama IV. Sur place, l'ambiance reflète une ferme détermination malgré l'issue violente des affrontements du 10 avril. "Nous avons un peu peur, mais ils peuvent venir nous chercher, nous sommes prêts", nous confie une jeune manifestante de Bangkok de 20 ans, accompagnée d'une amie. "Ma mère est très inquiète, mais elle est à la maison et je ne lui dis pas que je suis là", ajoute-t-elle. Il est 22h, samedi, derrière une tente montée sur l'avenue Ratchadamri, une vingtaine de personnes fait encore la queue pour s'enregistrer comme membre du mouvement des Chemises rouges.
Si les festivités de Songkran ont offert un certain répit après un week-end fort en émotions, les manifestants semblent vouloir garder en mémoire les événements du 10 avril. Et quoiqu'il en soit, les leaders font tout pour cela. Une semaine après les affrontements les plus violents en 18 ans qui ont fait 25 morts et plus de 800 blessés, les grands écrans dressés un peu partout diffusent encore les documents vidéo du "samedi noir" accompagnés des commentaires de figures du mouvement qui se succèdent pour accabler le gouvernement. En parallèle, de petites foules d'hommes, de femmes et parfois même d'enfants s'agglutinent ici et là devant des stands improvisés où des téléviseurs passent en boucle l'une des diverses compilations en DVD des événements, en vente 50 bahts, chaque présentoir y allant de sa propre version.
Après avoir prouvé son impuissance, le gouvernement annonce de la fermeté
Après avoir conclu que l'intervention militaire du 10 avril avait tourné au désastre à cause de "terroristes" équipés d'armes de guerre cachés parmi les manifestants, les autorités ont prévenu le 15 avril que les zones de manifestations étaient désormais dangereuses. Le Centre pour la résolution des situations d'urgence (CRES) a d'ailleurs annoncé hier que des militaires et des policiers en civil avaient été postés sur les immeubles autour du quartier des grands centres commerciaux de Ratchaprasong, afin d'empêcher l'explosion de nouvelles violences. "A partir de maintenant les [forces de l'ordre] seront armées et vont se protéger en cas d'agression, et ces pratiques sont en conformité avec la loi", a prévenu Sansern Kaewkamnerd, porte-parole du CRES, cité par MCOT. De plus, le CRES devrait mettre en place des postes de contrôle autour du secteur afin, d'une part, d'empêcher les manifestants de rejoindre le rassemblement à Ratchaprasong, mais aussi pour identifier les "terroristes" parmi les Chemises rouges et se préparer pour effectuer une nouvelle tentative de dispersion "dès que la situation le permettra", a précisé Sansern. Ce matin, plusieurs unités anti-émeute étaient déployées sur le quartier de Silom pour prévenir tout intrusion de manifestants dans le quartier d'affaires.
Les autorités thaïlandaises fracturées, en mal de cohésion
Mais une série de fiascos retentissants intervenus ces dix derniers jours face aux Chemises rouges ont mis en évidence des divisions au sein des forces de l'ordre, qui neutralisent les actions du gouvernement d'Abhisit Vejjajiva, selon plusieurs analystes. L'échec de Thaicom le 9 avril, les opérations de dispersion désastreuses du 10, l'interpellation manquée de leaders Rouges par des commandos d'intervention spéciale, le 16 avril (voir la Chronologie des échecs et autres actes manqués des autorités), figurent parmi les défaillances les plus frappantes des autorités, qui avaient pourtant juré de faire respecter la loi et l'ordre dans la capitale.
Pavin Chachavalpongpun, chercheur associé à l'Institut des Etudes sur le Sud-Est Asiatique de Singapour, estime qu'il est fort probable qu'un certain nombre d'officiers mécontents aient commencé à soutenir les manifestations des Rouges. "J'ai entendu dire de mes sources internes qu'il y a une fissure chez les militaires, que certains d'entre eux ont déserté pour rejoindre le camp des Rouges," dit-il. Les effectifs qui composent les rangs subalternes de l'armée sont issus des régions pauvres du pays qui sont généralement favorable aux Chemises rouges, ajoute-t-il, tandis que les policiers sont déjà connus pour être des sympathisants de Thaksin Shinawatra, lui-même ancien policier, et qui est à l'origine du mouvement depuis le renversement de son gouvernement par un coup d'Etat en 2006. "Cela met le gouvernement dans une position très difficile. Ils ne peuvent plus être réellement certains que leurs ordres seront vraiment appliqués," estime Michael Nelson, de l'Université Chulalongkorn de Bangkok.
L'armée a toujours plus ou moins façonné la politique tout au long de l'histoire démocratique du royaume, qui a connu pas moins de 18 coups d'Etat et tentatives depuis 1932. Après s'être fait oublier pendant quelques années au sortir des événements de 1992, les militaires avaient repris en main les affaires du pays en 2006 avec le coup d'Etat contre le gouvernement Shinawatra jusqu'en décembre 2007.
Mais alors qu'ils semblaient s'être complètement retournés contre Thaksin, voilà que l'on parle désormais de soldats ?pastèques" ? vert à l'extérieur, rouges à l'intérieur ? qui viennent prêter main forte au mouvement lancé par l'ancien Premier ministre. Pour Anthony Davis, analyste pour l'hebdomadaire Jane's Defence Weekly, certains Rouges ont organisé une branche militaire après l'échec de leur mouvement de protestation l'an dernier. "Il y a une très inquiétante convergence d'éléments de Chemises rouges qui ont un entrainement militaire, certain d'entre eux sans aucun doute des anciens "Rangers" (gardes frontière)," souligne-t-il. Les Rangers sont perçus comme faisant partie des quelques rares unités militaires capables de mener des opérations sophistiquées du type de celles de samedi qui leur sont imputées, et qui ont notamment consisté à neutraliser les commandants des unités chargées de disperser les manifestants. "Ensuite, il y a au sein des militaires d'active, les fameuses pastèques, prêts à fournir des renseignements et très probablement des munitions," ajoute Anthony Davis. "C'est une situation très délicate pour le gouvernement et bien entendu cela met les Rouges en bonne position puisqu'ils ont manifestement des informateurs," explique Nelson.
Abhisit en manque d'alternatives
En réponse à cet échec, Abhisit a nommé le chef de l'armée Anupong Paojinda à la tête des opérations de sécurité dans la capitale. Les militaires ont également annoncé vendredi qu'ils prévoyaient de procéder à une nouvelle tentative de dispersion, sans toutefois préciser le moment choisi. Selon les analystes il s'agit là de l'une des dernières options pour Abhisit, s'il veut rester en place. Mais cela pourrait bien entendu générer davantage de violence dans Bangkok. "D'une certaine manière, cela permet à Abhisit de tester les militaires," remarque Pavin depuis Singapour. "[Mais] lorsque vous confiez aux militaires le contrôle d'une situation, cela se termine rarement joliment et de manière pacifique. Il est probable que cela devienne méchant."
Néanmoins, la nomination vendredi d'Anupong à la tête des opérations d'intervention a de quoi surprendre. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, qui a annulé hier son émission hebdomadaire pour des raisons obscures avait annoncé vendredi à la télévision que le chef de l'armée était désormais autorisé à utiliser la force en cas de nécessité pour assurer la paix et la sécurité. Par contraste avec son adjoint Prayuth, qui était en charge des opérations le 10 avril, Anupong a toujours refusé, ces deux dernières années, de recourir à la force, préférant suggérer aux divers Premier ministres d'obéir aux exigences des manifestants, fussent-ils jaunes ou rouges.
Le PAD menace d'entrer en scène
Quoiqu'il en soit, les autorités vont bien devoir dans les tous prochains jours trouver une solution décisive pour rétablir l'ordre dans la capitale avant que la situation ne glisse définitivement hors de leur contrôle. Chemises rouges, roses ou multicolores, chacun y va de son rassemblement anti, pro ou neutre, alors que l'état d'urgence est toujours en vigueur, parfois même avec la bénédiction du Premier ministre lui-même ! (voir la Chronologie des échecs et autres actes manqués des autorités). Et après avoir été particulièrement silencieux depuis la mi-mars, entre 3.000 et 5.000 membres de l'Alliance du Peuple pour la démocratie (PAD), alias les Chemises jaunes, n'ont pas hésité à braver l'état d'urgence hier en se rassemblant dans le campus de l'université de Thammasat, afin de discuter des actions à prendre face aux manifestations de leurs rivaux Chemises rouges. Ils ont notamment menacé d'agir si le gouvernement ne réussissait pas à négocier avec les manifestants anti-gouvernementaux d'ici une semaine, faisant craindre des affrontements entre les deux groupes. "D'ici sept jours nous espérons que le gouvernement saura traiter avec les terroristes de Thaksin immédiatement, sans quoi nous allons faire entendre notre voix pour protéger le pays et la monarchie", a déclaré Parnthep Pourpongpan, porte-parole du PAD. Le mouvement a notamment demandé au gouvernement de faire appliquer la loi martiale pour contrôler la situation, option rejetée par le CRES qui estime que le décret d'état d'urgence suffit aux autorités pour faire respecter la loi.
P.Q. et Q.W. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) lundi 19 avril 2010
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Chronologie des échecs et autres actes manqués des autorités
Abhisit s'est trouvé ces dernières semaines dans une position délicate, bénéficiant d'une marge de man?uvre très réduite. Il lui fallait d'un côté prendre garde de ne pas laisser trop de champ aux Rouges, sans pour autant pouvoir recourir à la force au risque de rapidement faire face à des critiques. En cela, les deux semaines passées auront tourné au cauchemar pour le jeune Premier ministre qui semblait avoir jusque là marqué des points par une approche diplomatique
Les incidents sanglants du 10 avril se sont en effet produits après que les autorités ont rechigné à intervenir dans la nuit du 7 au 8 avril juste après avoir déclaré l'état d'urgence, alors que l'intersection de Ratchaprasong n'était occupée que par une poignée de manifestants fatigués.
Le 8 avril, la détermination des manifestants est revigorée par la neutralisation de la chaine PTV, illustration parfaite, aux yeux des Rouges, de la justice à deux vitesses dénoncée par les manifestants vis-à-vis de leurs rivaux les Chemises jaunes, dont la chaine, ASTV, tout aussi partisane, n'a jamais été inquiétée. La fermeture de PTV est par ailleurs suivie de celle de plusieurs sites Internet d'information, amenant l'Association des Journalistes Thaïlandais à exprimer son indignation. Le même jour, les autorités annoncent le renforcement des effectifs de maintien de l'ordre qui passent de 50.000 à 86.000 hommes pour contenir des manifestants estimés à 60.000 répartis sur deux sites.
Le 9 avril, s'ensuit le premier gros échec des autorités devant les locaux du centre de diffusion Thaicom, où l'on peut voir des militaires abandonner leurs positions sous les applaudissements des Chemises rouges, certains serrant la main de manifestants. Dans la foulée, des leaders Rouges parmi lesquels certains recherchés par la justice négocient avec succès la remise en marche du signal avec un haut fonctionnaire de la police. Les autorités couperont de nouveau le faisceau quelques heures après, pour finalement le réactiver le lendemain.
Le 10 avril, les forces de sécurité tentent de disperser les Rouges, commençant étrangement par le site le moins important, dans le quartier historique. Mais elles doivent effectuer une retraite humiliante face aux affrontements les plus violents en deux décennies.
Le 11 avril, le gouvernement et l'armée nient avoir tiré à balles réelles sur les manifestants. Chacune des deux parties accuse l'autre d'avoir utilisé des fusils d'assaut tandis que de mystérieux hommes en noir émergent de la multitude d'images prises durant les affrontements, faisant apparaitre ce qui semblerait être une troisième faction cherchant à semer le chaos.
Le 12 avril, après la diffusion de documents vidéo dont notamment celui de France 24 montrant très clairement des soldats effectuer des tirs tendus avec leurs fusiles M-16, les autorités avouent avoir tiré à balles réelles sur les manifestants, expliquant qu'il s'agissait de tirs de couverture.
Le 16 avril, six responsables des "rouges" réussissent à échapper à plusieurs dizaines de policiers anti-émeute qui ont investi l'hôtel où ils se trouvaient. "A l'heure où je parle, les forces spéciales encerclent l'hôtel SC Park où, pensons-nous, les terroristes et leurs chefs se trouvent", avait déclaré peu avant le Vice-premier ministre, Suthep Thaugsuban, à la télévision nationale. L'un des suspects, l'ancien chanteur, Arisman Pongruengrong, aura notamment pu se sauver de manière spectaculaire et médiatique depuis le 3e étage de l'hôtel SC Park ? qui appartient aux Shinawatras - en descendant péniblement par un câble électrique, sous l'?il des caméras de plusieurs médias locaux et internationaux et protégé par une foule de supporters rassemblée spontanément malgré la présence de dizaines de policiers anti-émeute. "L'opération a échoué (...) Mais nous allons en mener d'autres", a déclaré peu après le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn. En réaction, l'un des dirigeants des Chemises rouges, Nattawut Saikua, annoncera le lendemain que 24 des leaders du mouvement touchés par un mandat d'arrêt se rendront à la police le 15 mai afin d'éviter une nouvelle tentative des forces de l'ordre pour les arrêter. "Pour l'instant nous continuerons de manifester pour montrer avec sincérité que nous ne fuirons pas", a-t-il précisé.
Toujours le 16 avril, environ 5.000 manifestants qui se réclament "sans couleurs" se retrouvent devant le 11ème régiment d'infanterie afin d'apporter leur soutien au gouvernement, alors même que tout rassemblement public est en principe interdit au regard de l'état d'urgence. Ces derniers, opposés à la dissolution du Parlement, appellent à ce que des actions légales sévères soient prises contre les manifestants anti-gouvernementaux Chemises rouges. "Les problèmes que rencontre le pays ne peuvent plus être uniquement résolus par la politique", déclare alors le groupe qui se nomme "Protéger la nation" dans un communiqué, tout en demandant un renforcement des actions militaires à l'encontre des Rouges. Dans la soirée, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, qui avait décrété le 7 avril l'état d'urgence sur Bangkok et ses environs, interdisant de fait tout rassemblement public de plus de cinq personnes, remercie, dans une allocution télévisée, ces manifestants "neutres" pour leur soutien. Le mouvement s'est encore réuni samedi et hier au Monument de la Victoire, annonçant des rassemblements quotidiens au même endroit.
Le 18 avril, les Chemises rouges défient de nouveau le gouvernement en annonçant un nouveau rassemblement de masse tandis que leurs rivaux, les Chemises jaunes, lancent un ultimatum aux autorités, exigeant la fin des troubles dans les 7 jours sans quoi ils prendront les mesures nécessaires.
P.Q et Q.W. (www.lepetitjournal.com - Bangkok avec AFP) lundi 19 avril 2010
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