La Chine attend plus d'un million de trajets sur sa ligne ferroviaire à grande vitesse récemment ouverte sur le Laos durant les congés du Nouvel An lunaire au début de l'année prochaine, et ce malgré les restrictions sur le voyage imposées au nom de la lutte contre le COVID-19.
Depuis son ouverture le 3 décembre, plus de 300.000 passagers ont déjà voyagé du côté chinois de la ligne ferroviaire, rapportaient jeudi les médias d'État chinois.
Le Laos a annoncé la semaine dernière qu'il rouvrirait pour les touristes le 1er janvier. Mais avant cette réouverture au tourisme, les personnes vivant dans cinq provinces laotiennes le long du chemin de fer Laos-Chine doivent recevoir des rappels de vaccination contre le COVID-19 avant.
Il est encore difficile de prévoir quel sera le taux de fréquentation de la ligne TGV autour du Nouvel An lunaire, qui tombe le 1er février. Les voyageurs doivent obtenir l'autorisation du gouvernement laotien avant leur arrivée, et doivent se soumettre à de longues périodes de quarantaine côté chinois comme laotien.
Le transport de marchandises a déjà commencé, et plus de 100 millions de yuans (13,95 millions d’euros) de marchandises ont été transportés sur la ligne entre la Chine et le Laos mercredi, selon les médias d'État chinois.
La Chine prévoit de doubler le nombre de trains de marchandises sur la ligne sur une période de près de six semaines autour du Nouvel An lunaire, ont également rapporté les médias d'État chinois.
La ligne de chemin de fer d’un budget d’un peu plus de 5 milliards d’euros qui relie la ville chinoise de Kunming, dans le sud-ouest de la Chine, à la capitale laotienne Vientiane, est une phase importante dans l'ambitieux réseau chinois de liaisons commerciales et d'infrastructures, "la Ceinture et la Route”, défendu par le président Xi Jinping.
La Chine, qui détient une participation de 70 % dans le projet en joint-venture, espère voir la ligne de 1.000 km s’étendre par la suite à travers la Thaïlande jusqu'à la Malaisie et Singapour.
Plusieurs économistes estiment que le projet, lancé en 2015, va considérablement plomber la capacité du Laos, l'un des pays les plus pauvres d'Asie, à rembourser sa dette extérieure, en grande partie due à la Chine.
Lors de l’ouverture de la ligne début décembre, l'agence de presse d'Etat du Laos, KPL, avait déclaré que le projet s’inscrivait dans la stratégie du gouvernement visant à faire passer le Laos "d'un pays enclavé à un pays relié par la terre".