Le très controversé temple aux tigres s'est vu interdire samedi de faire payer les touristes pour visiter plusieurs dizaines de félins, a fait savoir le département des parcs après un différend entre moines et officiels sur le bien-être des animaux.
Le Wat Pha Luang Ta Bua, dans la province de Kanchanaburi, communément appelé le temple aux tigres - a beaucoup de succès auprès des touristes qui y affluent pour se faire photographier en train d'enlacer les énormes félins.
Mais le temple fait depuis longtemps l'objet d'une mauvaise réputation auprès de divers groupes de protection des animaux ainsi que des responsables de la préservation de la faune qui estiment que le temple enfreint la loi en hébergeant les tigres.
Les autorités affirment que le temple ne possède pas les documents nécessaires, et ont déclaré vendredi qu'elles souhaitaient saisir les tigres, sans toutefois être certaines d'avoir les infrastructures adéquates pour s'occuper d'un grand nombre de fauves, déclenchant la colère des moines.
Finalement, vendredi, les fonctionnaires se sont contentés de faire le décompte des animaux, dont la plupart sont équipés d'une puce électronique.
Contrairement aux précédentes visites, les moines ne se sont pas opposés à l'entrée des autorités dans le temple, a constaté un photographe de l'AFP.
Le département des parcs nationaux (DNP) a répertorié 147 tigres présents dans le temple.
Samedi, le DNP a diffusé un communiqué disant que les autorités avaient conclu un accord avec les moines, les autorisant à garder les tigres sous certaines conditions dont l'interdiction de faire se reproduire les félins et de profiter d'eux financièrement.
"Le temple ne devrait pas faire de l'argent avec les tigres sans permission du département, comme vendre des droits d'entrée aux touristes ou leur faire payer le droit de prendre des photos", lit le communiqué.
Les moines ont à plusieurs reprises ces dernières semaines rejeté les accusations de mauvais traitement ou de trafic d'animaux.
Le DNP a également indiqué que le temple avait accepté que les tigres étaient officiellement "la propriété confisquée de l'Etat et sous la responsabilité" du département, tout en ajoutant que les moines restaient garants des dépenses inhérentes à l'entretien des animaux.
Toute violation de l'accord entrainerait la saisie des tigres par le DNP, poursuit le communiqué.
Le temple n'était pas disponible samedi pour commenter, mais l'accord pourrait laisser penser que le sanctuaire pourrait ne plus continuer son activité en tant qu'attraction touristique.
La polémique avait enflé depuis plusieurs semaines concernant le nombre de tigres après les allégations d'un vétérinaire du temple qui affirme que trois tigres ont récemment disparu du sanctuaire, laissant entendre qu'ils pourraient avoir été vendus.
"Nous ne savons toujours pas ou se trouvent les tigres manquant," a déclaré à l'AFP Edwin Wiek, fondateur de la Fondation des amis de la faune en Thaïlande, qui a fait campagne pour que les tigres soient retirés du temple.
Edwin Wiek ne croit pas que le temple va cesser de fonctionner comme une attraction touristique, citant les précédents accords avec les autorités qui ont échoué.
"Je ne pense pas que cela se produira. Le temple n'a jamais tenu ses promesses lors des accords précédents, pourquoi serait-ce différent cette fois ?", dit-il.
En février, des responsables de la faune du pays avaient découvert après une descente dans le temple des dizaines de calaos, de chacals et d'ours d'Asie sans les bonnes autorisations.
"Je pense que beaucoup de gens ici sont très motivés, je pense qu'ils aiment vraiment les animaux, mais ils ne s'y prennent pas comme il faut", a estimé Edwin Wiek.
Avec AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) dimanche 26 avril 2015
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