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« Il y a un écart de 5 à 10 ans entre le Super Rugby et le TOP 14 »

Pierre Austruy UBB Pierre Austruy UBB
Pierre Austruy à l'analyse, lors de l'entrainement des Sydney Roosters, 2015.
Écrit par Charlène Bourlon
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 27 avril 2018

 

Approché par certains clubs de TOP 14 l’an passé, Pierre Austruy, Manager des Sciences du Sport et de la Nutrition chez NZ Warriors (équipe à XIII néo-zélandaise) va rejoindre l’UBB (Union Bordeaux Bègles) pour 3 ans la saison prochaine en tant que Directeur de la Haute Performance.

 

Après 5 années à côtoyer le rugby en hémisphère sud, le jeune parisien de 28 ans va apporter une touche anglo-saxonne au sein du staff bordelais.

 

 

lepetitjournal.com/Auckland : Beaucoup de changements pour ce nouveau challenge qui s’offre à toi !

 

Pierre Austruy : Le premier, c’est un retour en France, plutôt rapide mais préparé. Je quitte mon club actuel NZ Warriors où j’étais depuis 2016, en cours de saison pour prendre mes fonctions à Bordeaux le 1er mai. Le deuxième, c’est l’élargissement de mes compétences en prenant ce nouveau poste.

 

 

Quel a été ton parcours pour arriver à ce haut niveau ?

 

Je me suis dirigé vers un Master Sciences des Sports à Montpellier et aux Etats-Unis (Texas). Je suis parti en Australie pour mes projets de recherche de thèse de Master. C’est une destination qui m’a toujours fasciné depuis enfant pour l’équipe des Wallabies et ses grands joueurs comme George Gregan.

 

À Melbourne, j’ai eu la chance de travailler avec 2 chercheurs David Bishop, spécialisé en Sciences des Sports en rugby à XIII et James Broatch en biologie moléculaire. L’équipe de rugby à XIII des Sydney Roosters m’a ensuite recruté pour 3 saisons renouvelables. L’aventure en Nouvelle-Zélande avec mon second club NZ Warriors était logique. Je voulais basculer d’une équipe finissant 1ère du championnat à une équipe qui n’allait pas si bien que ça et comprendre ses facteurs limitants pour avancer.

 

 

Pierre Austruy UBB
Rory Teague, coach principal de l’Union Bordeaux Bègles.

 

 

Quand ont lieu les discussions avec l’UBB ?

 

Il y a quelques mois, le staff de l'UBB m'a contacté afin de savoir si j’étais intéressé si une opportunité se présentait. C’était le cas, avec le départ de Jacques Brunel pour le XV de France, son assistant Rory Teague prenait les rênes en tant que coach principal. Il souhaitait un fonctionnement plus anglo-saxon, scientifique et rigoureux.

 

 

Quelles seront tes missions ?

 

Je viens en tant que directeur de la haute performance. L’ensemble des questions sur la performance athlétique et réathlétisation sera sous mon management. Cela permettra de faciliter la communication et la collaboration entre les différents secteurs de la performance.

 

Ensuite, ma tâche principale sera de mettre en place les grands axes du programme : plan de périodisation, quantité et dynamisation des entrainements pour servir le projet de jeu que le staff imposera. C’est créer la cartographie de la saison à venir.

 

 

Rory Teague veut instaurer un fonctionnement plus anglo-saxon, c’est à dire ?

 

La méthode anglo-saxonne est professionnalisée, avec des chiffres à l’appui. En hémisphère sud, nous essayons de connaître les derniers points en recherche qui ont été faits et de les mettre en application. Aujourd’hui, il y a un gros effort effectué par les clubs de TOP 14 pour être dans ce type d’organisation et pour rattraper ce retard sur le plan structurel et technologique.

 

Il y a encore un écart de 5 à 10 ans entre le Super Rugby et le TOP 14.

 

Aller chercher des staffs en provenance de l’hémisphère sud a pour but d’apporter ce manque de réponses en termes de technologie et de performance. Je pense que c’est dans ce sens là que l’UBB s’est intéressé à mon profil.

 

 

Pierre Austruy UBB
Pierre Austruy entouré du staff des Sydney Roosters, 2015.

 

 

Quelles différences peux-tu soulever par rapport à la préparation physique en France et dans l'hémisphère sud ?

 

Il y a plus de similitudes que de différences car les concepts de base axés sur les recherches n’ont pas changés. Si on regarde les joueurs professionnels et le rugby, une séance de musculation avec les Warriors ou bien avec Toulon ou Clermont seront très similaires. Le développement athlétique qui est recherché et l’accès ainsi que les outils utilisés sont les mêmes. Les différences sont visibles sur l’éducation, les écoles de rugby.

 

 

As-tu fait un premier constat à l’UBB ? Quel objectif s’y dessine ?

 

Oui, j’ai fait un premier constat en échangeant avec les membres du staff.

 

Avec un nouveau centre d’entraînements mis à jour, nous voulons créer quelque chose de grand pour le club. L’objectif principal, c’est de changer l’approche de l’entrainement physique et de la préparation, créer un système holistique où les joueurs soient totalement engagés et responsabilisés. Ils viennent et repartent meilleurs en tant qu’individu. Il y a un vrai objectif général, pas seulement sportif, ce sera un challenge d’équipe.

 

 

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