On a retrouvé Daniel Kirkpatrick, ancien demi d’ouverture de Castres et d’Albi à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui il a rejoint les Blues (équipe de Super Rugby), un club qu’il connaît bien.
Cela fait presque un an que le néo-zélandais a quitté la France pour retrouver son pays natal. « Un après France » synonyme de retrouvailles, d’objectifs et de reconversion.
Charlène Bourlon : Pourquoi ce retour aux sources en Nouvelle-Zélande ?
Daniel Kirkpatrick : Je suis rentré pour accéder au plus haut niveau, de ce qui se fait de mieux ici : jouer une nouvelle fois le Super Rugby durant ma carrière, retrouver un rugby plus rapide et jouer avec des All Blacks. Je suis aussi arrivé au bon moment, en raison du nombre de blessés, un demi d’ouverture manquait à l’appel chez les Blues.
Passer par ton premier club Wellington en juin 2017 était une transition ?
Exactement, Wellington dispute le championnat de Mitre 10 Cup (championnat des provinces), c’est un niveau au-dessus de la ProD2. Certaines équipes pourraient battre des clubs de TOP14. Je sortais d’une saison difficile à Albi (2016-2017), repartir sur de bonnes bases avec mon premier club était logique. J’ai vécu 4 superbes années à Castres (2012-2016) où j’ai été champion de France la 1ère saison puis finaliste lors de la 2ème. Je suis parti de France pour mieux rebondir.
« Jouer avec les All Blacks reste le meilleur enseignement »
Ta carrière est ton seul objectif ?
Je n’ai que 29 ans et encore quelques années avant de mettre un terme à ma carrière. Mais j’ai rejoint les Blues pour préparer en parallèle l’après rugby. C’était une démarche que j’avais en tête depuis mon arrivée. J’ai débuté une formation d’entraineur, nous sommes quelques joueurs concernés comme Otere Black, Patrick Tuipulotu, Jerome Kaino ou encore Sonny Bill Williams.
Il est important pour moi d’anticiper cette phase et de m’entourer avec les formations néo-zélandaises, par conséquent les meilleures. Jouer avec les All Blacks reste le meilleur enseignement.
Sept All Blacks dont les frères Ioane, Sonny Bill Williams ou encore Matt Duffie font parti du groupe. Qu’apportent-ils en plus ?
Tous apportent beaucoup d’expérience à nos côtés en partageant leurs connaissances, cela nous aide à grandir en tant que joueur. Ils ont des standards élevés qui déteignent sur les plus jeunes, ils montrent l'exemple. J’avais eu l’occasion de jouer avec Conrad Smith et Ma’a Nonu aux Hurricanes. J’étais séduit, je le suis encore.
Il y a toujours une comparaison à faire entre le rugby français et néo-zélandais …
En France, il y avait moins d’organisation dans le jeu, par moment je ne savais pas quoi faire sur le terrain. Ici, nous savons exactement ce que nous devons exécuter. Les rôles sont bien définis. L’attitude ici reste particulière, avec toujours cette envie de jouer plus. J’entends par là faire vivre le ballon au maximum et travailler énormément sur le physique.
Y a-t-il un point particulier que tu as retenu en France ?
Quand il est question de maintien pour un club (comme je l’ai vécu à Castres alors que nous étions champion de France et finaliste les saisons précédentes) la pression était difficile à gérer. Ce n’était pas au sein du groupe mais plutôt de l’extérieure incluant les dirigeants. Le Super Rugby n’est pas concerné puisqu’aucune équipe ne descend. Le staff, l’ensemble de la structure (dirigeants) est libéré. Il n’y a que toi qui te mets la pression.
Sur l’aspect technique ?
Mon jeu de course ! Je l’ai beaucoup amélioré, j’essaie de le garder dans mon jeu ici en Nouvelle-Zélande.
As-tu pour projet de revenir en France en tant que joueur ou entraineur ?
En tant que joueur cela dépendra de mon corps. J’aimerais dans un premier temps rester en NZ pour enseigner dans une équipe de Super Rugby ou bien de Mitre 10 Cup. Former en France serait un beau projet également, on ne sait jamais !
Un premier bilan en cette mi-saison pour les Blues ?
Nous avons pris beaucoup de points et avons été incapables de battre les équipes néo-zélandaises jusqu'à présent. Nous avons été très proches de certains matches mais de petites erreurs nous ont coûté très chères. Tout n’est pas négatif, il y a des automatismes qui commencent à se mettre en route. On a tous les éléments, il manque seulement la confiance sur le terrain.
Nous croyons toujours que nous pouvons faire du jeu et nous continuerons à nous battre jusqu'au bout.
Prochain match :
Round 11 Super Rugby
Blues vs Jaguares
Eden Park Samedi 19.35