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Bruce Mahalski : des os pour célébrer la vie

Bruce MahalskiBruce Mahalski
Photo by BM
Écrit par Lepetitjournal.com Auckland
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 2 juillet 2018

Vous y voyez la mort, il y voit la vie. Les os sont le matériau principal de ses sculptures. Crânes de lapins, d'oiseaux ou d'humains, il les assemble pour créer un art célébrant la Vie, avec un grand V. Qui est cet intrigant artiste kiwi Bruce Mahalski ?

Artiste à temps plein depuis 1996, Bruce Mahalski a commencé à travailler avec les os en 2002 pour un spectacle appelé Full Spectrum Dominance. Il a couvert les mitrailleuses de la boutique à 2 $ avec des centaines de minuscules os pour protester contre la prolifération des jouets de guerre pour enfants et l'escalade de la guerre contre le terrorisme. 

Il a finalement perpétué son art avec ce matériau. Aujourd’hui l’artiste a ouvert sa propre institution privée à Dunedin, ‘The Museum of Natural Mystery’. Il y expose ses oeuvres et ses collections personnelles... toutes en os.

 

mahalski

 

Un homme de sciences

Bruce Mahalski a grandi entouré par la science et la biologie. Son père était chercheur en médecine à l'Otago Medical School, et sa mère enseignante en psychologie. Tous deux collectionnaient des objets biologiques dans leur maison par passion.

Bruce a simplement suivi le pas. Déjà enfant, il ne ramassait pas seulement des coquillages dans des seaux en plastique au bord de la plage, mais plutôt des os et des fossiles dans ses boîtes de chocolats. Devenu collectionneur passionné, il n'a jamais cessé ses récoltes.

Finalement en 2002 il découvre un moyen de mêler sa passion et son travail. Son rapport aux os lui permet d'en faire un art. Une sorte de rituel entoure le processus de création. Lorsqu'il trouve un animal mort, il construit un cairn de pierres pour que la mer ne le reprenne pas, puis il le laisse jusqu'à ce que les mouches, le soleil et les marées aient nettoyé la chair. Puis il le ramène chez lui et le fait bouillir dans la petite cour extérieure jusqu'à ce que les os soient propres et prêts à être utilisés. Alors il range précautionneusement chaque os dans la boîte appropriée, une étiquette portant le nom scientifique de l’objet. Le matériel est désormais prêt à l’utilisation pour une nouvelle composition !

 

mahalski et ses oeuvres

 

Un art en os

Bruce Mahalski voit dans les os une beauté qu’il souhaite partager.

Ma mission est d'élargir les paramètres de ce que la plupart des gens voient comme beauté pour leur donner une appréciation plus riche des autres formes de vie et un désir de les protéger. Notre concept moderne de beauté est à la fois biologiquement et culturellement déterminé. Nous avons tendance à juger d'autres animaux par la mesure dans laquelle ils se conforment à nos préférences innées en tant que mammifères." (propos recueillis par Craig Hilton, Vice)

L’artiste travaille par couches, tel un peintre. Il utilise leurs différentes couleurs, formes mais aussi textures pour les assembler. Il crée finalement des oeuvres inspirées des expositions de musée et notamment les anciennes images de l’époque Victorienne.

 

Artiste kiwi mahalski

 

Une célébration de la vie

Mahalski refuse la qualification “macabre” pour son travail : " Les gens pensent que les os sont morbides et que je fais une fixation sur la mort. Ce n'est pas vrai. Pour moi, ils ne sont pas symboliques de mort. Quand je les vois je pense " la vie a construit cette structure ". Les os sont les monuments de la vie. "

Et quand l’homme parle de la vie, il ne fait pas de distinction entre les différents êtres vivants. Il considère l’homme comme un animal au même titre que les autres. Mahalski souhaite que les spectateurs prennent conscience par ses oeuvres de cette place de l’homme dans la nature. Ainsi les os humains sont-ils mélangés à ceux des autres dans ses sculptures.

Cette démarche contient un autre message. Selon lui, l’environnement va mal aujourd’hui en raison de l’importance que les hommes accordent à leur propre espèce et de leur individualisme. Mahalski souhaite montrer que la vie de l’homme n’est pas au-dessus des autres et c’est parce que nous l’oublions que nous ne voyons pas que nous sommes en voie d’extinction.
 

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