Un incident en mer Égée cette semaine a mis à rude épreuve les relations entre la Grèce et la Turquie. Des navires de guerre turcs ont été déployés juste à l'extérieur des eaux territoriales grecques, près des îles de Kassos et Karpathos
Ce mouvement a été justifié par Ankara en raison de violations alléguées de son plateau continental par la présence du navire de recherche italien Ievoli Relume. Ce navire effectuait des relevés pour de futures installations de câbles sous-marins dans le cadre du projet Great Sea Interconnector (GSI), une connexion electrique entre la Grèce et Chypre.
Des revendications territoriales contestées
La Turquie ne reconnaît pas les droits de plateau continental des îles grecques, ce qui constitue un point de friction majeur entre les deux pays. Selon Ankara, le navire italien aurait violé le plateau continental turc, justifiant ainsi le déploiement de cinq navires de guerre. L'affrontement initial impliquait deux frégates turques et une corvette contre une seule canonnière grecque.
L'escalade a suivi avec l'arrivée de deux patrouilleurs à missiles turcs, poussant la Grèce à dépêcher une frégate en réponse. Des efforts diplomatiques intensifs ont été déployés pour désamorcer la situation. Toutefois, les navires grecs et turcs ne se sont engagés d'aucune manière hostile, ont indiqué des sources diplomatiques.
Pour éviter une confrontation directe, les responsables grecs et turcs sont en communication constante. Cependant, la Turquie a tenté de présenter l'incident comme une "acceptation par la Grèce de ses revendications expansionnistes en mer Égée", ce qu'Athènes nie fermement. "Le gouvernement souhaite clairement maintenir une ambiance de dialogue et nous sommes optimistes à ce sujet", a déclaré le porte-parole du gouvernement grec Pavlos Marinakis.
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Le projet Great Sea Interconnector : un enjeu stratégique
Le Great Sea Interconnector (GSI), à l’origine de cet "incident", est un projet ambitieux visant à relier la Crète et Chypre par un câble sous-marin. Ce projet de connexion électrique vise à renforcer les réseaux d’énergie des deux pays et améliorer leur indépendance énergétique. Le navire de recherche Ievoli Relume menait des relevés dans la région pour préparer le déploiement de ces câbles.
La Turquie, cependant, ne reconnaît pas les droits de plateau continental des îles grecques et considère ces activités comme une violation de son territoire. Malgré les tensions, le navire italien, l'Ievoli Relume a conclu son activité de recherche à 21 heures mercredi, comme mentionné dans l'avertissement de navigation (NAVTEX) émis par la station de l'agence de cartographie de la marine hellénique à Héraklion, en Crète.
Une diplomatie sous tension
La gestion de cette situation reflète la détermination de la Grèce à ne pas perturber la récente détente entre les deux pays avant la réunion de septembre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
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En parallèle, les déclarations du ministre grec de la Santé Adonis Georgiadis ont exacerbé les tensions. Lors d'une interview, Georgiadis a loué les capacités des avions F-35 que la Grèce prévoit d'acquérir des États-Unis et a fait référence à des menaces turques passées. Ses commentaires ont suscité des controverses et des réactions médiatiques en Turquie, qui ont qualifié ses déclarations de provocatrices. Le quotidien turc Milliyet a même titré en première page: "Remarques scandaleuses du ministre grec".
La situation en mer Égée reste donc tendue, et bien que les efforts diplomatiques aient jusqu'à présent réussi à éviter une confrontation ouverte, les problèmes sous-jacents demeurent. La Turquie et la Grèce devront continuer à naviguer dans ces eaux troublées, en cherchant des solutions pour leurs revendications territoriales et leurs désaccords énergétiques.
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