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Tatoï, le joyau oublié de la monarchie grecque en pleine renaissance

À une quinzaine de kilomètres au nord d'Athènes, niché sur les pentes boisées du mont Parnès, se trouve le domaine de Tatoï, un trésor historique et patrimonial de la Grèce. Acquis en 1872 par le roi Georges Ier, ce domaine de 3 000 hectares a servi de résidence d'été à la famille royale grecque avant de traverser une longue période d'abandon. Aujourd'hui, Tatoï est au cœur d'un ambitieux projet de restauration visant à redonner vie à ce lieu emblématique.

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Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 3 février 2025, mis à jour le 4 février 2025

Un lieu de vie et de pouvoir pour la monarchie grecque 

L’histoire de Tatoï est intimement liée à celle de la monarchie grecque. Après son acquisition, le roi Georges Ier entreprend la transformation du site, initialement modeste, en une résidence royale digne de ce nom. Au fil des ans, le domaine s’enrichit de divers bâtiments, dont le palais principal, des écuries, des maisons pour le personnel et même une petite chapelle. Le domaine devient non seulement un lieu de villégiature, mais aussi un centre agricole prospère, reflétant la vision du roi pour une monarchie proche de son peuple et de ses terres. 

De l’âge d’or à l’abandon 

Le XXe siècle apporte son lot de turbulences. En 1916, un incendie dévastateur ravage une grande partie des forêts du domaine, ainsi que plusieurs structures, dont les écuries et un petit musée archéologique. Malgré les efforts de reconstruction, les décennies suivantes voient le domaine décliner, surtout après l’abolition de la monarchie en 1974. Les bâtiments tombent en désuétude, et la nature reprend progressivement ses droits sur ce patrimoine autrefois florissant. 

Un projet de restauration ambitieux 

Face à cet état de délabrement, le gouvernement grec a lancé un vaste projet de restauration. Selon le ministère de la Culture, les travaux avancent rapidement, notamment sur la ferme du domaine, avec l’objectif de transformer certains bâtiments en musées dédiés à la vie agricole et à l’histoire de la famille royale. Des objets précieux, tels que des carrosses royaux et des bouteilles de vin datant des années 1950, ont été découverts lors des travaux, témoignant de la richesse historique du site. 

Une restauration qui va au-delà des bâtiments 

Le projet ne se limite pas aux bâtiments. Les jardins du palais font également l’objet d’une attention particulière. Un budget de 3 millions d’euros a été alloué pour redonner aux jardins royaux leur splendeur d’antan, en s’appuyant sur des plans historiques et des recherches approfondies. L’objectif est de recréer l’atmosphère unique qui faisait de Tatoï un lieu de prédilection pour la famille royale et leurs invités. 

Un nouveau chapitre pour le patrimoine grec 

La restauration de Tatoï représente un défi majeur, mais aussi une opportunité unique de préserver et de valoriser un pan important du patrimoine grec. En redonnant vie à ce domaine, la Grèce ne se contente pas de restaurer des bâtiments anciens, elle ravive également une partie de son histoire nationale, offrant aux générations futures un lien tangible avec le passé. 

Alors que les travaux se poursuivent, Tatoï s’apprête à redevenir un lieu de mémoire et de découverte, où l’histoire et le patrimoine se conjuguent pour raconter l’épopée de la monarchie grecque et l’évolution du pays à travers les âges. 

 

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