Santorin : maisons blanches et toits bleus, l’architecture cycladique

Des jolies habitations aux formes géométriques arrondies, du blanc, du bleu… C’est l’architecture cycladique. Comme son nom l’indique, elle est majoritairement présente dans les Cyclades et les îles proches de Santorin, mais aussi plus au nord, dans les îles des Sporades.

Si l’architecture de Santorin s’intègre parfaitement dans le paysage, c’est parce qu’elle est présente depuis des siècles. Elle apparait à l’époque du bronze, où la civilisation minoenne influence le monde grec.

Les premiers habitants de l’île ont investi les grottes d’origine volcanique. Puis, pour se sentir comme chez eux, ils ont voulu « pimper » leurs intérieurs : avec des parois, des voutes, des niches dans la roche, des escaliers…

Arrive la domination de Venise, où des formes plus « carrées » apparaissent, comme à Fira et Oia, avec de nombreuses rues à angle droit.

Des maisons blanches

Sur l’île, ce n’est pas la roche volcanique qui manque. Il est difficile d’importer du bois pour faire des poutres, il faut donc construire sa maison avec les moyens du bord. Mais il y a tout de même quelques contraintes techniques : les habitations sont limitées à 2 étages et doivent s’adapter au terrain. Pas l’inverse.

Mais pourquoi avoir choisi le blanc pour recouvrir les murs ? C’est principalement pour se protéger du soleil. Comme il y a très peu de coin d’ombre, les façades blanches reflètent mieux les rayons du soleil. Mais ce blanc demande beaucoup d’entretien. La chaux se délave et les habitants doivent donc, après chaque hiver, remettre une couche de ce matériau sur leurs murs blancs. Les maisons se refont une beauté à l’approche de l’été et des nombreux touristes qui adorent faire des photos devant des murs « bien blancs ».

Les murs, d’une épaisseur de 60 à 80 centimètres, aux bords arrondis permettent aussi aux vents de glisser plus facilement sur les habitations et de favoriser le passage de courants d’air. Tout comme les petites fenêtres des maisons.

Si échapper au soleil est nécessaire, dans les années 1930, il était aussi vital de ne pas contracter le choléra. L’épidémie se répand en Grèce et dans les îles. Pour endiguer ce fléau, le dictateur Ioannis Metaxás a ordonné que les maisons soient blanchies à la chaux. Pourquoi ? Parce que c’est un matériau aseptisant. Idéal pour éloigner les microbes.

Bleu et blanc, patriotisme grec

Si les habitations de ces îles sont bleues et blanches, ce n’est pas seulement une affaire d’esthétisme. C’est aussi à cause d’une dictature milliaire. Celle instaurée par le général de la brigade Stylianos Pattakos à la suite d’un coup d’État en 1967.

En 1974, soit près de 6 ans après le putsch, la dictature fait adopter une loi qui exige que les maisons insulaires soient repeintes en bleu et blanc. Le but ? Représenter la Grèce même au plus loin de sa capitale – le bleu et le blanc étant les couleurs du drapeau grec.

Même si, aujourd’hui, la loi n’est plus obligatoire, les couleurs restent un emblème des îles des Cyclades. Et un atout touristique non négligeable. En plus, le décor de Santorin se fond dans l’environnement maritime alentour. Il semblerait que l’île soit en parfaitement harmonie avec la Terre et la mer.