S'il y a bien une boisson qui symbolise la Grèce, c'est l'ouzo ! Considéré comme le breuvage national du pays, un vieux dicton dit que "l'ouzo forge l'esprit" et cela est particulièrement vrai en Grèce où la consommation d'ouzo est un mode de vie.
L'esprit grec (la bonne humeur) ou le « kefi » se retrouve dans la nourriture copieuse, la musique, les conversations animées. Les grecs sirotent leur ouzo avec des amis, de la famille, pur ou allongé d'eau, toujours accompagné de délicieux hors-d'œuvre, appelés mezzes.
L'ouzo est également utilisé dans la médecine populaire à tel point que les grecs l'appellent "farmako" (médicament). Dans des proportions raisonnables, l'apéritif anisé est considéré comme ayant divers avantages pour la santé : l'insomnie, la relaxation, les maux de dents, décongestionnant, expectorant, antiseptique, évitant même l'aggravation des symptômes.
Le mot Ouzo ne peut pas être traduit, l'origine en est d'ailleurs contestée. Certains pensent que ouzo vient de l'ancien verbe grec Ozo (= sentir). Une autre hypothèse assure que le nom est dérivé du turc Üzüm (= raisin), tandis que d'autres pensent qu'il remonte à un médecin du consulat turc à Thessalie au 18ème siècle qui, goûtant le raki local, s'écria: "mais c'est OSU di Marsiglia!" ce qui signifie "une utilisation à Marseille" à l'époque appellation estampillée sur des caisses de cocons de soie exportés de Thessalie aux grands marchands du port français, et devenu synonyme de produit d'excellente qualité.
Le prédécesseur de l'ouzo est le tsipouro. Cependant, la différence est dans le taux d'alcool qui perdure après la distillation, beaucoup plus élevé pour l'ouzo, sans oublier l'anis absent dans la fabrication du tsipouro.
Ce qui distingue l'ouzo d'autres alcools anisés réside dans le protocole d'aromatisation. Les substances aromatiques sont obtenues traditionnellement par distillation d'un mélange contenant de l'eau, de l'alcool mais aussi des graines d'anis.
La fabrication de l'ouzo a connu son essor au début du 19ème siècle, après l'indépendance grecque en 1856. Nicholas Katsaros et sa famille ont ouvert la première distillerie d'ouzo, qui produit encore aujourd'hui. La production se fait dans toute la Grèce ainsi qu'à Chypre. Il existe plus de 500 marques différentes et environ 300 producteurs, avec une différenciation très nette entre les produits. Chaque région revendique fièrement sa production, les plus connues étant celles de l'ile de Lesbos et de la région de Tyrnavos en Thessalie.
L'apéritif aromatisé et anisé a même connu une renaissance et a acquit ses lettres de noblesse au cours des dernières années, sans doute en raison d'un règlement de la CEE qui a officiellement reconnu l'ouzo comme boisson exclusivement produite en Grèce et à Chypre. Depuis plusieurs années, cinq régions grecques possédant une longue tradition de distillation ont reçu un label protégé pour leur production : "Ouzo de Mytilène", "Ouzo de Plomari", "Ouzo de Kalamata", "Ouzo de Thrace", et "Ouzo de Macédoine". Ce label permet également l'exclusivité de fabrication de l'alcool à la Grèce, et dynamise les exportations. Stathis Barbayannis à Lesbos, un distillateur de cinquième génération, Callicounis à Kalamata en savent quelque chose : leurs exportations de l'ordre de 30 % voyagent dans le monde entier : en Europe, ( sauf en Scandinavie) mais aussi en Turquie, Afrique du Sud, Australie et aux États-Unis.
Une plateforme visant à contribuer à la promotion des exportations de ouzo, a été crée. Son nom ? Tsou.Greece qui, lu à haute voix, sonne un peu comme "tsougrice" (= nous allons trinquer, faire "cogner" nos verres). Ce site est un point de ralliement pour les amateurs d'ouzo dans le monde et a été mise en place par un collectionneur de boissons nationales et rares, Haris Bekris. Il met également en valeur les méthodes ancestrales de distillation, le savoir-faire grec.
D'un simple clic, vous pourrez dénicher votre fournisseur d'ouzo, que vous résidiez en Allemagne, aux Etats-Unis, en France, etc...