Pour les amoureux de la nature et des petits musées sans prétention, le musée Goulandris d’histoire naturelle, situé à Kifissia, dans la banlieue nord d’Athènes, devrait vous intéresser.
Si vous avez l'occasion de passer par Kifissia, une des banlieues chic d'Athènes, vous pourrez peut-être faire un arrêt, entre deux magasins, dans ce musée qui ne paie pas de mine, mais qui pourtant souhaite transmettre un message important : préservons notre planète.
Le musée a été fondé par Angelos et Niki Goulandris en 1965. À l'origine, ce n'est qu'un herbarium focalisé sur les plantes séchées provenant de Grèce. En 1974, il ouvre ses portes au public et propose une collection de spécimens zoologiques, botaniques, marins, rocheux, minéraux et fossiles.
Les fondateurs du musée Goulandris d’histoire naturelle
Ce couple a toujours été proche de la nature et a très vite compris que la planète était en danger, et qu’il fallait préserver la nature pour assurer un avenir de la vie sur Terre.
Angelos Goulandris, visionnaire, déclarait en 1990 : « La gestion de la Terre est le plus grand problème du 21ème siècle. Nous avons besoin d'une nouvelle approche dans l'organisation et la gestion de la nature. L’environnement deviendra la première priorité des relations entre les États. Toute autre idéologie reculera sous les pressions de l’environnement. »
En 1996, à la mort de son mari, Niki prend la direction du musée et continue dans sa lignée : le monde a besoin de nouvelles valeurs afin de réaliser l'équilibre nécessaire entre l'Homme et la société. Son message relie les objectifs écologiques aux valeurs éthiques. Elle a reçu de nombreux prix autant en tant qu'environnementaliste que philanthrope.
Elle a dévoué sa vie à la cause humanitaire et écologique, et est morte le 9 février 2019, à 96 ans.
Petit tour du musée Goulandris d’histoire naturelle
Le tour commence par la zoologie. Cette section comprend non seulement les mammifères d’Afrique, d’Australie et du monde entier, mais aussi les oiseaux, les reptiles et amphibiens, et même un triceratops, réplique du musée de New York. La mise en scène de cette diversité animale devrait être appréciée des petits comme des grands, puisque certains animaux se trouvent dans les allées, à portée de main. Mais attention, comme dans tout musée, il faut toucher avec les yeux !
Après avoir découvert la vie animale, passage obligé devant la girafe pour retrouver la vie botanique. Le royaume des plantes s’offre alors à vous. On peut même y voir des plantes fossiles provenant de la Macédoine occidentale datant des époques Miocène et Pléistocène (jusqu’à 11-12 millions d’années).
Puis vient le tour de la vie marine. La Grèce possède une vie marine très dense, et la salle dédiée à cet effet présente une grande variété de spécimens marins, grecs mais aussi du monde entier, de différentes formes et couleurs. En plus des coquillages, étoiles de mer et autres organismes marins, le musée propose une riche collection de coraux et d’éponges. Le département de recherches en biologie marine du musée est d’ailleurs très actif.
Ensuite, l'allée nous amène vers la section des insectes. La Grèce a répertorié près de 30 000 espèces. Le musée expose différentes espèces de papillons, mais aussi de nombreuses autres espèces comme les abeilles, guêpes, fourmis, coccinelles, criquets, etc. Tandis que certains panneaux présentent les étapes du cycle biologique des insectes, d’autres expliquent leur répartition géographique, avec les schémas de migration.
Enfin, retour vers la girafe pour descendre à l’étage inférieur où se trouve la vie minérale. Les minéraux exposés proviennent principalement de Grèce. Cela commence par le cycle des roches, une présentation schématique de leur création et de leur transformation. L’histoire des roches va jusqu’à il y a 76 millions d’années. De quoi se sentir insignifiant face à cette planète qui vit depuis tellement longtemps, et que nous sommes en train de détruire... C'est le message que le musée souhaite transmettre et c'est la raison pour laquelle il a créé en 2001 le projet GAIA.
Gaia, pour une prise de conscience écologique
Depuis 2001, en collaboration avec Londres, le musée propose une section destinée à sensibiliser les visiteurs aux effets de la pollution sur la planète. L’objectif est de nous faire comprendre l'impact du comportement humain sur la planète, et ce que nous pouvons faire pour y remédier.
Cette section propose une série de petites salles, entre vidéos informatives et jeux ludiques, qui va crescendo. On commence par le fonctionnement de la Terre, comment elle vit, ce qu'elle nous apporte, les énergies, et comment on les utilise. On découvre ce qu'elle nous a permis de faire, d'innover, et malheureusement, les dérives de nos actes. Pour le musée, l'humanité et la planète sont liés et se doivent un respect mutuel. Nous nous devons d'agir pour son bien, pour la sauver, pour nous sauver. Le musée propose donc une section recyclage pour expliquer quels matériaux peuvent être recyclés, mais aussi comment utiliser moins d'énergie quotidiennement.
Originalité : Prévention des séismes
Une des particularités de ce musée se trouve à l’étage. Une salle est consacrée à la sismologie. La Grèce, de par sa situation géographique, connaît bien les séismes. Elle en a d’ailleurs vécu quelques-uns particulièrement meurtriers. Le dernier en date, le plus meurtrier : à Céphalonie en 1953, un séisme de magnitude 7,2. Des villages entiers ont disparu et près de 450 personnes sont mortes.
Face à cette violence, et surtout l’impuissance des hommes à empêcher ce phénomène naturel d’arriver, la meilleure solution est de le comprendre. Le musée propose donc une vidéo d'à peine 5 minutes pour expliquer comment cela fonctionne, et ce qu'il faut faire en cas de séisme, selon l'endroit où vous vous trouvez. Il y a même un siège rouge avec des lunettes de réalité virtuelle, qui reproduit l'effet d'un séisme.
Enfin, des exercices pratiques en version numérique vous sont proposés pour vérifier si vous avez compris les gestes d'urgence à faire en cas de tremblement de terre.
Petit et sans grande prétention, ce musée est un important centre de recherche et d’éducation en matière d’écologie, qui a permis à des centaines de milliers d’enfants d’être sensibilisés à la nature et au monde qui nous entoure. Beaucoup d’activités sont proposées le week-end (en grec), principalement pour les enfants, mais aussi des expositions temporaires viennent habiller les allées du musée.
Le musée Goulandris prévoit pour 2020 un nouveau système numérique, qui permettra un tour virtuel complet avec plus d’informations. En attendant, il y a tout de même la possibilité d’entendre des explications audio en grec et en anglais.
Informations pratiques :
Entrée : 6 €
Tarif réduit : 4 €
13 rue Levidou, 145 62 Kifissia
Tel. : +30 210 8015870
E-mail: goul@gnhm.gr
Horaires d'ouverture :
Du mardi au vendredi : de 9h à 14h30
Samedi et dimanche : de 10h à 15h
Jours fériés: FERMÉ