Une traversée de l’Atlantique avec un équipage de cinq seniors rameurs a défié les vents, les vagues, les courants contraires, et la fatigue durant 51 jours et 18 heures !
C’est sur une minuscule embarcation de 8,65 m de long et 1,8 m de large, que Georgios Ardavanis, et Dolores Desclaveliere se sont rencontrés. Une histoire rythmée par des difficultés, des records, et une toute nouvelle histoire d’amour.
2 records mondiaux…
Du haut de ses soixante-six ans, Georgios est le premier Grec à avoir traversé l’Atlantique à la rame. Il a déjà tenté cette expérience quelques années auparavant, mais a dû être secouru peu de temps après le départ. Un échec qui lui a donné envie de persévérer… Pratiquant l’alpinisme, le cyclisme, et l’escalade, ce grand sportif a la tête sur les épaules. Pour lui, le constat est clair : « certaines personnes se lancent dans ces expériences pour leurs egos surdimensionnés, moi je le fais pour repousser mes limites, pour me sentir bien dans mon corps.» Pour ne pas échouer cette nouvelle aventure Georgios a suivi pendant plusieurs mois un entraînement intensif grâce aux conseils de Nikolaos Koutsobinas, trois fois médaille d'or en Grèce.
Dolores a également eu la chance de pouvoir rentrer dans le Guinness Book des records. « On attend le titre avec impatience ! » s'exclame-t-elle en riant.
Cette quinquagénaire franco-espagnole originaire de Paris, est passionnée par les sports extrêmes, les sensations fortes, et le dépassement de soi-même.
Outre le record mondial pour cette traversée, elle hérite d’un autre record ; celui de la femme la plus âgée à bord d’une embarcation.
Un même voyage, mais une expérience différente
Même s’ils étaient sur la même traversée pendant plus de cinquante et un jours, les deux passionnés l’ont vécu complètement différemment.
Pour Georgios, ce voyage lui a permis d’apprendre et de comprendre à quel point le mental est important. « Pour moi le psychologique est plus important que le physique. Cela a été dur de vivre avec quatre autres personnes, c’était pesant. »
La vie en communauté n’a pas été de tout repos pour cet ingénieur de profession. « Pendant l’entièreté du voyage je n’ai pratiquement pas parlé, j’étais froid, fermé » dit-il nostalgique. Les différents objectifs, pas vraiment communs, ont mis à mal son trajet. « Devoir vivre avec d’autres personnes qu’on ne connaît pas personnellement, qui n’ont pas les mêmes attentes, c’est ce qui a été le plus dur pour moi.»
Dolores en tire une toute autre expérience. Cet exploit a été une véritable réussite malgré les différents aléas comme les tempêtes qu’il y a pu avoir. « C’est un accomplissement personnel, j’étais la seule femme sur le bateau et je pense qu’au sein du groupe ça a apporté une certaine dose de réflexion et de sérénité face aux problèmes que l’on a pu rencontrer» raconte-t-elle les yeux pétillants. Grand sourire aux lèvres, elle se livre avec passion sur ce qui a été un grand moment de sa vie. Celle qui, d’ordinaire grimpe des montagnes, s’est armée de rame et a dirigé durant plus d’un mois et demi une équipe d’hommes rameurs. Un rôle qu’elle a pris à cœur. « Nous étions séparés en deux groupes, je gérais trois rameurs, et malgré la fatigue, le voyage était incroyable. »
… et une histoire d’amour
Entre deux coups de pelles, et quelques milliers de kilomètres parcourus, une tendre et naissante histoire d’amour a vu le jour. Celle de Georgios et de la pétillante Dolores. Un véritable coup de cœur s’est produit entre les deux amoureux du sport. Les projets affluent déjà : le tour de l’Afrique à vélo, peut-être un 6500 mètres en montagne, un déménagement en Grèce, et puis un mariage en octobre.
Plein de bonheur aux deux tourtereaux !