En effet, dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes entre la Grèce et la Turquie, la République hellénique agrandit sa défense aérienne et ce depuis janvier 2021. Ce projet témoigne notamment d’une volonté d’assurer une souveraineté aérienne, ainsi que de moderniser et renforcer son aviation. Un projet de grande envergure, qui a couté 2,3 milliards d’euros.
Contrat technique
Le dernier Rafale français a été livré à la base aérienne de Tanagra, qui est située à une trentaine de kilomètres de la capitale grecque. Cette livraison marque la fin du contrat débuté le 25 janvier 2021 avec la France.
À l’origine, l’accord avait convenu d’une livraison de 18 Rafale F3R ainsi qu’un arsenal de pointe, avec des missiles de croisière SCALP, des missiles METEOR longue portée et des missiles anti-navires AM39. À cet accord se sont ajoutés, en mars 2022, 6 appareils supplémentaires.
Les Rafales sont des avions de combat multirôles, conçus et construits par Dassault Aviation, constructeur aéronautique français. Ces avions sont notamment équipés d’un radar à balayage électronique ou encore d’un système de prévention des collisions au sol.
Les Rafales acquis ont été incorporés à l’escadron 332 de la 114e escadre de combat. Ils vont remplacer les avions M-2000.
Cependant, ces acquisitions peuvent poser question. Au-delà du prix de vente, le prix de la maintenance des Rafales et autres avions de combat représente une somme importante, somme qui pourrait, à terme, porter préjudice au portefeuille de la Défense grecque.
Défense et dissuasion
Cet accord représente plus qu’un simple investissement monétaire. Dans un contexte de tensions persistantes avec la Turquie, l’agrandissement de l’arsenal grec représente un nouveau moyen de dissuasion. Turquie qui continue d’ailleurs de se développer de son côté, mais les Rafales offrent aujourd’hui un avantage stratégique à la République hellénique.
Dans le même esprit, et cette fois ci en janvier 2024, le Département d’état américain a approuvé la vente potentielle de, maximum, 40 avions de combat F-35, grâce à un accord de 8,6 milliards de dollars.
À ce sujet, le Premier Ministre Kyriakos Mitsotakis a déclaré dans une vidéo que, dans le cadre de cet accord, la Grèce recevra également une aide militaire importante sans frais supplémentaires. Dont notamment des frégates (navires), avions de transport C-130, chars blindés et véhicules.
Accord qui, d’après le Premier Ministre, consolide d’ailleurs la relation stratégique, dynamique et indépendante, entre les Etats-Unis et la Grèce.
En ce qui concerne le futur de la défense aérienne grecque, celle-ci prévoit d’acquérir un total de 200 nouveaux avions de combat d’ici 2030. Parmi ceux-ci se trouvent notamment des F-35 et F-16 Viper.