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La Cave: ouvrir un restaurant français en Grèce pari audacieux ou recette gagnante ?

Dans les ruelles animées d’Athènes, où le street food fait partie du paysage, une nouvelle adresse a vu le jour le 7 décembre 2024 : La Cave. Un restaurant pas comme les autres, où l’on vient déguster une street food française, élaborée avec des produits de qualité, à un prix accessible.

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Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 23 février 2025, mis à jour le 4 octobre 2025

Derrière ce projet, Florentin Le NoxaÏc, un Français installé en Grèce depuis 12 ans, par amour pour une fille de Palairos. Mais La Cave (rue Keramikou, 111), ce n’est pas qu’un restaurant : c’était son rêve. ️"Depuis longtemps, j’avais envie d’ouvrir un lieu qui me ressemble, un endroit où on mange bien sans se ruiner, où l’on partage plus qu’un repas." Un rêve qui s’est concrétisé avec l’aide de ses amis les plus proches, ceux qui ont été à ses côtés lors des moments les plus importants de sa vie. ️"Ce restaurant, c’est aussi une histoire de copains. Mes deux témoins de mariage sont les propriétaires de cet espace." 

Un défi culinaire dans une ville où le street food règne en maître 

À Athènes, les stands de souvlakis et de gyros sont rois. Les Athéniens aiment manger sur le pouce, mais avec des saveurs qu’ils connaissent bien. Florentin, lui, a voulu bousculer un peu les habitudes, tout en restant accessible. "Ouvrir un restaurant de street food française ici, c’était un vrai pari. D’abord, parce que la cuisine française est souvent perçue comme chère, inaccessible. Mon but, c’était de la rendre plus simple, plus directe, tout en gardant de bons produits." 

Sortir de sa zone de confort n’a pas été facile. Passer d’une cuisine traditionnelle française à un format street food était un challenge, mais il l’a relevé en trouvant un équilibre.

️ "J’ai dû m’adapter. Les Grecs ont leurs habitudes, ils aiment leurs saveurs. Alors parfois, je mélange un peu les influences françaises et grecques, histoire de ne pas les choquer tout de suite." 

Un pari qui commence à porter ses fruits

Convivialité et partage : l’ADN du restaurant 

Dès qu’un pied est posé sur le sol du restaurant La Cave, l’ambiance chaleureuse qui règne ici saute aux yeux. Les tables sont proches, les discussions s’entremêlent, et tout le monde semble se connaître. 

️ "Le repas ici, c’est un moment de partage, autant pour la nourriture que pour les anecdotes. Tout le monde se connaît, l’ambiance est conviviale, et c’est ce qui fait l’âme du lieu." 

Un retour aux sources avec une gestion “à l’ancienne” 

Contrairement à la plupart des nouveaux restaurants qui misent tout sur les réseaux sociaux, Florentin a démarré avec une approche plus traditionnelle. "Je suis de la vieille école, alors au début je n’étais pas du tout sur les réseaux sociaux." 

Mais il a rapidement compris que pour toucher une clientèle plus large, les réseaux sociaux étaient devenus incontournables. Aujourd’hui, il gère deux entreprises via les réseaux, et il le reconnaît : "Les réseaux, c’est le bouche-à-oreille d’aujourd’hui. Il faut savoir vivre avec son temps." 

Un trio d’exception en cuisine et en affaires 

Derrière les fourneaux de La Cave, un nom qui force le respect : Dominique Perrot. À 73 ans, cet ancien Chef de François Mitterrand n’a plus rien à prouver, mais c’est par passion et amitié qu’il a accepté de se lancer dans cette aventure avec Florentin.  

Alexis Sparcello, l’un des témoins de mariage de Florentin, joue également un rôle clé dans cette success story naissante. Entrepreneur aguerri, Alexis n’a pas seulement investi dans La Cave : en octobre dernier, avec Florentin, ils ont racheté l’entreprise Galitel Import-Export, spécialisée dans l’agroalimentaire. 

Ce trio de passionnés, forts d’une expérience complémentaire, permet à La Cave de s’appuyer sur une chaîne d’approvisionnement solide, tout en gardant une gestion maîtrisée.

Un esprit d’équipe plutôt qu’une compétition 

Ouvrir un restaurant, c’est souvent entrer dans un monde de concurrence féroce. Mais Florentin voit les choses autrement : "Je viens du rugby, et dans ce sport, on est là pour se soutenir. Je n’ai jamais vu les autres restos comme des concurrents. Plus on est, plus on rigole !" 

Cette mentalité d’entraide se ressent aussi dans son rapport aux autres restaurateurs : “Si je devais donner un conseil à quelqu’un qui veut ouvrir son restaurant à Athènes, ce serait de foncer sans hésiter. Il n’y a jamais de bon ou de mauvais moment, il faut simplement se lancer.” 

Une recette qui séduit les Athéniens 

En seulement quelques semaines, La Cave a déjà trouvé sa clientèle fidèle, majoritairement grecque. Un bon signe pour Florentin, qui voit grand : 

️ "Je ne suis pas quelqu’un qui aime perdre. Pour l’instant, la recette fonctionne. Vu le nombre de Grecs qui viennent manger ici, je suis confiant : d’ici 3 à 6 mois, ce sera rentable." 

Et si ce pari osé devenait finalement une success story ? Une chose est sûre : Florentin a su apporter une touche française au street food athénien, tout en respectant l’esprit convivial et chaleureux de la Grèce. Et il a même étendu son offre en lançant une boutique en ligne, permettant aux clients d’acheter des produits français , ce qui élargit considérablement sa portée et donne une nouvelle dimension à son projet. Avec ce canal digital, il parie sur la capacité de transformer La Cave non seulement en restaurant mais aussi en plateforme de lien et de distribution, à la fois locale et accessible.

 

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 12 mars 2025, mis à jour le 4 octobre 2025
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