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LEGISLATIVES FRANCAIS DE L'ETRANGER - Meyer Habib - Député sortant et candidat UDI-LR pour la 8ème circonscription

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 31 mai 2017, mis à jour le 31 mai 2017

 

Meyer Habib est candidat à sa propre succession. Son cheval de bataille : la lutte contre le terrorisme. Combat qu'il lie aux difficultés que rencontrent les pays de la 8ème circonscription.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours, et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Ingénieur de formation, chef d'entreprise, responsable associatif, je n'avais pas vocation à faire carrière en politique même si j'ai toujours été un citoyen engagé, passionné par la chose publique, soucieux de servir mes valeurs humanistes et mon pays. Je suis de centre droit. C'est Jean-Louis Borloo qui m'a fait entrer en politique. Je suis fier d'être député de la magnifique 8èùe circonscription. Rome, Jérusalem, Athènes, Istanbul : c'est le berceau de notre civilisation et des trois monothéismes.

Entre votre activité parlementaire à Paris et votre circonscription, comment avez-vous réparti votre temps ?

En 4 ans, j'ai effectué des dizaines de déplacements et tissé des liens très forts dans toute la circonscription. À chaque fois que j'ai été sollicité, quel que soit le pays, j'ai essayé d'être utile. Je reçois d'ailleurs jour après jour de très nombreux messages de soutien et de remerciement. Sur les 22 conseillers consulaires de la circonscription, 16 appuient ma candidature.

Il demeure que l'essentiel du travail se fait à l'Assemblée nationale, où je me suis beaucoup investi dans la lutte contre le terrorisme islamiste, qui a fait 250 morts en un an et demi en France. Le djihadisme, c'est le cancer du 21è siècle.

La lutte contre le totalitarisme islamique concerne directement notre circonscription, à travers l'immigration, que subissent en particulier la Grèce et l'Italie. Dans ce cadre, j'ai été notamment vice-président de deux commissions d'enquête, participé à des centaines d'heures d'audition, et à la rédaction de plusieurs rapports. J'ai élaboré 3 propositions de loi, cosigné 50 textes et des milliers d'amendements. J'ai posé 18 questions orales au gouvernement.

À ma demande, le Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou, a accepté de partager avec la France le savoir-faire israélien en matière antiterroriste. Je tiens à rendre hommage aux victimes de l'attaque terroriste de Manchester, dont cette petite fille innocente de huit ans, ainsi qu'aux coptes égyptiens, massacrés dans l'indifférence totale par les islamistes !

Aux côtés de Valérie Pécresse, dont je suis très proche, je me suis engagé activement pour la préservation des chrétiens d'Orient, qui disparaissent dans un silence assourdissant.

Pensez-vous avoir pu faire entendre la singularité de la voix des Français de l'étranger à l'Assemblée nationale, même si certains vous reprochent vos relations étroites avec Israël ?

Avant d'être singuliers, ce sont des Français comme les autres, qui méritent d'être traités sur un pied d'égalité. Les Français de l'étranger ne sont ni des rentiers ni des exilés fiscaux, mais des professionnels, des familles, des seniors qui font partie intégrante de la France.

C'est pourquoi j'ai porté haut leur voix à l'Assemblée nationale, que ce soit sur la fiscalité, les bourses, le budget des lycées français à l'étranger, ou les services consulaires.

Depuis des années, je travaille en binôme avec mon suppléant, Alexandre Bezardin, élu de l'Assemblée des Français de l'étranger, et conseiller consulaire. Alexandre maîtrise mieux que quiconque les dossiers liés aux Français de l'étranger. Il est sans doute l'élu AFE le plus actif et le plus efficace.

J'ai obtenu, pour l'ensemble de la circonscription, la dématérialisation des certificats de vie dès 2018, ce qui est très rare pour un député d'opposition. En interpellant directement le Premier ministre, j'ai réussi à faire passer une quinzaine de dossiers de bourses scolaires, qui étaient refusés à l'origine. On ne peut pas déscolariser un enfant, sous prétexte que ses parents, parfois des parents isolés, ne rentrent plus dans les critères boursiers.

Franco-Israélien, j'assume parfaitement mon attachement à Israël. Auriez-vous confiance en un député qui renie ses racines et ses attaches ? Ouvrons les yeux : c'est aujourd'hui la civilisation judéo-chrétienne qui est menacée par les djihadiste. À ce titre, je me félicite du renforcement de la coopération entre la Grèce et Israël au cours des dernières années, tant dans le domaine commercial, qu'énergétique et militaire. Nous en parlons régulièrement avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

À contrario, je suis très préoccupé par la dégradation de la relation gréco-turque, dans un contexte de dérive autoritaire et de surenchère nationaliste à Ankara. En effet, lors de mon dernier séjour à Athènes, dans le cadre de la visite officielle du Premier ministre Bernard Cazeneuve, les 2 et 3 mars, de nombreux Franco-Grecs m'ont fait part de leur inquiétude face à la remise en cause de la souveraineté de la Grèce sur des îles de la Mer Egée, comme l'îlot Imia dans l'archipel du Dodécanèse. Je n'ai pas hésité à en faire part, avec franchise et amitié, à l'ambassadeur de Turquie en France.

« Fidèle à ma famille politique, j'ai refusé d'être candidat La République en Marche »

En quoi les Français de l'étranger ont évolué ces cinq dernières années ? Quelles sont leurs préoccupations principales aujourd'hui ?

D'abord, l'enseignement. L'accessibilité des lycées français est une priorité absolue, mise à mal sous le dernier quinquennat par des coupes claires dans les effectifs. Ensuite, la qualité des services consulaires, la vie culturelle et sociale. La langue et la culture française résident au c?ur de notre identité, d'où l'importance majeure de notre réseau de lycées français à l'étranger, programme FLAM, Instituts Français, alliances françaises.

On assiste à la montée de problématiques nouvelles. Je soutiens des dizaines d'associations françaises dans toute la circonscription, Grèce incluse. Le social et les ?uvres de bienfaisance occupent une place croissante, ainsi que l'aide à l'emploi.

Quels projets vous semblent les plus importants à défendre si vous êtes réélu ?

L'éducation, encore et toujours. J'ai d'ailleurs soutenu le lycée franco-hellénique Eugène Delacroix, que ce soit sur le plan matériel ou les dotations en personnel, afin de préserver son projet pédagogique exceptionnel. Dans un contexte difficile, je serai très attentif à la mise en place d'un système de bourse équitable. Ensuite, je veux obtenir l'abrogation des prélèvements sociaux sur les revenus du capital et un accueil digne de ce nom au service des impôts des non-résidents. Je m'engage également à faire mon possible pour rétablir le vote électronique. Je pense notamment à nos compatriotes de Grèce qui résident sur des îles, ou loin des principaux centres urbains.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Souhaitez-vous, si vous êtes élu à nouveau, soutenir son travail ou vous y opposer ?

Je connais très bien Emmanuel Macron, qui est un ami, et dont l'élection donne incontestablement un élan à la France. Pour la France, je souhaite de tout c?ur que son quinquennat soit un succès. Cependant, si les Français veulent tourner la page de ce quinquennat socialiste désastreux, la seule voie passe par un gouvernement de cohabitation avec une majorité LR-UDI, ou une coalition de centre droit.

Or, j'ai face à moi, 17 candidats, dont 3 socialistes, qui n'ont ni bilan, ni programme. La candidate La République en Marche, Florence Drory, n'est autre que la n°1 du Parti socialiste en Israël, candidate malheureuse à l'investiture PS face à Benjamin Djiane, parachuté par Manuel Valls. Daphna Poznanski était PS en 2012, lors de son invalidation, après une année perdue à l'Assemblée nationale.

Avant de voter Emmanuel Macron au second tour, j'ai soutenu sans réserve François Fillon, qui avait le meilleur programme. Fidèle à ma famille politique, j'ai refusé d'être candidat La République en Marche. Pour autant, je veux participer au redressement de la France. J'ai d'ailleurs toujours pratiqué une opposition constructive. Avec Frédéric Lefebvre, nous avons été les deux seuls députés de l'opposition à voter le pacte de responsabilité. J'aurais voté la loi Macron si Manuel Valls n'avait pas utilisé le 49-3. Quand une loi va dans le bon sens, je la soutiens.

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) jeudi 1er Juin 2017

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 31 mai 2017, mis à jour le 31 mai 2017

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