Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

LEGISLATIVES FRANCAIS DE L'ETRANGER - Jacques Neno - Candidat indépendant pour la 8ème circonscription

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 30 mai 2017, mis à jour le 30 mai 2017

Jacques Neno est travailleur associatif. Franco-Palestinien, il vit aujourd'hui en Palestine. Où il accompagne l'éducation des enfants. Il fait partie des dix-sept candidats aux législatives de la 8è circonscription des Français de l'étranger.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours, et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Je suis Franco-Palestinien, né à Bethléem, marié et père de deux enfants. J'ai fait mes études universitaires et mes premières expériences professionnelles en France. Après avoir passé le Diplôme d'État aux fonctions d'animation, à l'Institut de Formation et de Recherche en Affaires Sociales, à Nancy en 1995, je me suis installé à Châtenay-Malabry. Pour passer un diplôme professionnel de Directeur de Projets et d'Équipements, en 1997.

Durant mon parcours en France, qui a duré 13 ans, j'ai cheminé pour devenir un militant de l'éducation populaire, convaincu que les différences sont une richesse, et ainsi, cultivant la tolérance et l'acceptation de l'autre. Je peux dire que je suis devenu, professionnellement, un entrepreneur social qui ?uvre pour l'enrichissement de la société, par l'éducation et le développement des projets d'intérêts généraux : commerce équitable, tourisme alternatif, éducation nouvelle.

J'ai été animateur et éducateur des jeunes en difficulté durant 10 ans. Directeur et organisateur des séjours de vacances éducatives, y compris à l'étranger, en Grèce et en Italie, pour ce même public. J'ai travaillé dans la formation d'adultes, au niveau européen, avec plusieurs mouvements d'éducation populaire à Paris. Et j'ai été chargé de plusieurs missions en Palestine, pour différentes ONG Françaises, comme le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire, les Centres d'entrainement aux méthodes d'éducation active, et Enfants Réfugiés du Monde. J'ai aussi occupé le poste de Conseiller principal d'éducation, de 1998 à 2001, au Lycée Français de Jérusalem. Et de directeur des services éducation et périscolaire de 2002 à 2005, à la Verrière, dans les Yvelines. Avant de retourner en Palestine en mai 2005, pour fonder les "Enfants, le Jeu et l'Éducation", et l'école franco-palestinienne.

"Les Enfants, le Jeu et l'Éducation" était un mouvement d'éducation populaire, et travaillait principalement dans les camps de réfugiés en Cisjordanie et à Gaza. Pour accompagner les enfants palestiniens, à grandir en humanité. Les méthodes d'intervention étaient basées sur la pédagogie coopérative, qui place l'enfant au centre du processus, et le considère comme un partenaire essentiel et compétent. Le rôle des adultes était l'accompagnement de l'enfant dans son développement personnel, pour qu'il devienne un citoyen heureux, et un acteur pour la paix dans le monde. "Les Enfants, le Jeu et l'Éducation" utilisait le jeu comme levier pour développer la créativité, et nourrir la curiosité naturelle chez l'enfant.

De 2005 à 2015, j'ai contribué à la création de dix centres d'animation, et d'une école laïque. À travers les dix centres d'animation, et une école laïque franco-palestinienne, "Les Enfants, le Jeu et l'Éducation" touchait quotidiennement plus de 1500 enfants des milieux défavorisés. On travaillait aussi sur l'environnement de l'enfant : ses parents, son milieu social, les enseignants à l'école, la communauté dans le camp de réfugiés. Afin de sensibiliser sur les droits de l'enfant, et progressivement impulser le passage à des pratiques éducatives coopératives. Depuis sa création, "Les Enfants, le Jeu et l'Éducation" a formé une centaine de cadres de l'animation socioculturelle en Cisjordanie et à Gaza. On a permis la création de quinze centres d'animation et ludothèques dans les territoires palestiniens occupés.

Être député de la 8è circonscription, qu'est-ce que cela représente pour vous ? Quels sont vos liens avec cette circonscription ?

J'ai grandi dans la ville de Bethléem, où les mosquées embrassent les églises,  les popes grecs orthodoxes côtoient les moines catholiques, et partagent le thé de l'amitié avec les imams. Une ville de tolérance qui m'a donné le sens de l'engagement : un engagement sur les pas de Don Bosco, et qui s'est traduit par la création et la direction d'une école française ouverte à tous les enfants, le soutien au développement de coopératives d'artisans en lien avec la France et l'Europe, l'accompagnement de projets touristiques "conscients" pour rapprocher culture française et cultures locales. Et bien d'autres choses. Bethléem est un carrefour où se rencontrent tous les pays de la 8ème circonscription. Elle est universelle avec sa Basilique de la Nativité, un haut lieu symbolique pour l'humanité, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle a vu défiler, depuis la nuit des temps, des millions de gens du monde entier et de toutes les cultures et religions ! Ici, chaque pays de la 8ème circonscription a été présent dans l'histoire et a gardé des liens indélébiles ! La Turquie a gouverné la Palestine durant plus de quatre siècles, de 1516 à 1917. L'Italie a été présente avec l'Empire romain, et reste encore très présente aujourd'hui, par les écoles et les universités gérées par les différentes congrégations religieuses comme les Franciscains, les Salésiens. La Grèce reste puissante, et le patriarcat grec de Jérusalem protège les lieux saints orthodoxes, avec beaucoup de popes grecques et chypriotes. Et la Custodie de la Terre sainte qui protège les lieux saints catholiques, avec la présence des congrégations du monde entier. Malte gère un hôpital qui porte le nom des chevaliers de Malte ! Et enfin, Israël est toujours présent, malgré un mur immense qui encercle toute la Cisjordanie et Gaza. Car de facto, il continue de coloniser ce qui reste de la Palestine, jour après jour ! Français de Palestine, je me suis attaché à promouvoir en toutes circonstances les valeurs de notre république. La liberté, l'égalité, la fraternité, comme un chemin vers la paix entre les hommes, par-delà les peurs et les intolérances. Dans ce monde en plein bouleversement, je crois que les Français de l'étranger ont un rôle essentiel à jouer. La diversité et le dynamisme qui nous caractérisent nous permettent de contribuer, tant au rayonnement de la France et de ses valeurs, qu'au développement des pays qui nous accueillent. En cela, nous sommes autant d'acteurs de paix, qui pourraient voir leur savoir-faire, leurs engagements, leur dévouement reconnus bien davantage.

« J'ai compris l'importance du refus des communautarismes »

Quelles sont vos trois priorités, parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger ?


Député, je défendrai bien sûr vos intérêts de Français de l'étranger. Mais je n'oublie pas que l'intégration des Français de l'étranger, leur sécurité aussi, sont tributaires des grandes orientations politiques de la métropole. Je défendrai donc toute proposition de loi susceptible d'améliorer l'image de la France dans le monde, de promouvoir des relations plus solidaires de notre pays avec les pays qui nous accueillent, de lutter contre les grandes menaces internationales qui pèsent sur la paix et le climat. Des menaces qui constituent autant d'éléments de risques pour les expatriés que nous sommes. 
Entrepreneur social, je défends d'abord les Français de l'étranger, leur esprit d'initiative, comme leur goût du travail bien fait, et l'inscription harmonieuse de leurs activités dans les contextes nationaux où elles se déploient. Je suis un candidat atypique, qui ne vient pas du monde politique, mais du terrain associatif, où j'ai appris le sens du dévouement ! Je ne suis pas là pour faire une carrière politique, mais pour porter les voix de ceux qui se sentent insuffisamment reconnus, voire carrément 

oubliés ! Les voix des travailleurs, des salariés, des entrepreneurs, des retraités et des familles qui vivent dans la 8è circonscription, et ne veulent plus reconduire éternellement les mêmes élus, qui ne les représentent plus.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant Meyer Habib ? Sur quels plans auriez-vous agi différemment ?

La 8ème circonscription des Français de l'étranger a souffert durant les dernières années d'une mauvaise représentation, car le candidat sortant défendait un projet communautariste, et ne jouait pas son rôle pour représenter tous les Français de sa circonscription. La plupart du temps, il défendait des propositions contraires au droit international et aux intérêts de la France. C'est le candidat de la guerre, de la colonisation, et de l'apartheid. C'est pour cette raison que j'ai décidé de prendre mes responsabilités, de ne plus me contenter d'être spectateur, de subir la situation, de m'indigner et de critiquer ! Avec tous les Français de la 8ème circonscription, on peut agir en décidant de créer la vie que nous voulons, et en nous impliquant comme acteurs de nos vies, pour faire battre le c?ur de la France !

C'est aussi à Bethléem que j'ai compris l'importance du refus des communautarismes, quels qu'ils soient, car ils confinent en général au clientélisme. Je ne suis, pour ma part, l'homme d'aucune communauté particulière, d'aucune puissance étrangère, d'aucun conflit.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élu, allez-vous soutenir son travail ou vous y opposer ?

Emmanuel Macron est le plus jeune des présidents de la Vè République. Son élection est à la fois un exploit, et une surprise. Car il n'était pas dans la course présidentielle, il y a un an. Par contre, le projet d'Emmanuel Macron peut être dangereux pour la France, et surtout pour l'avenir des Français ! Il propose une sortie de la crise par le bas, en cassant le droit du travail et en soutenant les lobbies et oligarchies financières, dont le seul but et de s'enrichir de plus en plus, sans mettre en place un système équitable de partage des richesses ! Je serai donc dans l'opposition pour défendre les acquis sociaux, obtenus grâce au Conseil national de la Résistance ! Je défends l'intérêt supérieur du peuple français, face à ceux qui veulent brader notre pays ! Mais je reste ouvert aux propositions qui défendent l'intérêt général des Français, et je peux ainsi les voter si elles contribuent à faire avancer le pays !

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) mercredi 31 mai 2017

 

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 30 mai 2017, mis à jour le 30 mai 2017

Flash infos