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Alexis Tsipras demande un vote de confiance d'urgence au Parlement

Alexis Tsipras demande un vote de confiance d'urgenceAlexis Tsipras demande un vote de confiance d'urgence
@ Alexis Tsipras / Facebook
Écrit par Aurore Le Perff
Publié le 14 janvier 2019, mis à jour le 14 janvier 2019

Dimanche 13 janvier, Panos Kammenos, ministre de la Défense et principal allié du gouvernement de coalition, a annoncé sa démission. Tsipras a immédiatement réclamé un vote de confiance au parlement.

Alexis Tsipras demande un vote de confiance immédiat au parlement grec

Face à la démission de son allié de coalition, Alexis Tsipras, le premier ministre grec, a estimé qu’il se devait de demander un vote de confiance au Parlement le plus vite possible « afin de résoudre les principaux dossiers du pays ». Il fait référence, entre autres, à l’accord de Prespes qui doit être ratifié dans les jours qui viennent par le parlement grec.

En effet, vendredi dernier, le 11 janvier 2019, l’accord de Prespes a été ratifié par le parlement macédonien à la majorité des deux tiers requise. Pour que cet accord soit pleinement valide, il ne reste plus qu’au parlement grec de le ratifier à son tour à la majorité simple. Or, beaucoup s’y opposent, notamment Panos Kammenos, pourtant dans le gouvernement de coalition et chef du parti souverainiste ANEL.

Fervent opposant à cet accord, Kammenos a déclaré, dans une conférence de presse, qu’il allait tout faire pour qu’il ne soit pas ratifié.

Faible majorité au parlement

Alexis Tsipras avait la majorité des voix grâce à sa coalition avec ANEL. En effet, 145 suffrages sur 300 venaient de son propre parti, Syriza et sept suffrages étaient donnés par le parti souverainiste. Or, la démission de son allié remet tout en question.

Ainsi, avant d’entériner l’accord gréco-macédonien devant le parlement, Tsipras veut s’assurer que celui-ci va le suivre sur cette question épineuse, et demande donc un vote de confiance qui devrait avoir lieu dans les jours qui viennent.

Kammenos estime que voter la confiance reviendrait à accepter l’accord de Prespes. Selon lui, trois de ses députés devraient le suivre en votant contre. Cependant, certains élus ANEL ne se sont pas exprimés clairement, une ambiguïté qui pourrait donner espoir au premier ministre, qui espère aussi des votes de la part des élus de Potami, parti pro-européen.

Qu’est-ce que l’accord de Prespes ?

L'accord de Prespes a été signé le 17 juin 2018 entre les premiers ministres grec, Alexis Tsipras et macédonien, Zoran Zaev afin de donner un nouveau nom à la Macédoine. 

L’ex république yougoslave a pris son indépendance en 1991 sous le nom de Macédoine, ou ancienne république yougoslave de Macédoine (ARYM). Cependant, ce nom déplait fortement aux Grecs car la Macédoine est une région du nord de la Grèce, et surtout ils estiment que ce nom fait partie du patrimoine historique grec et qu’il ne peut donc pas représenter un autre pays que la Grèce.

La Grèce a alors mis son veto à l’adhésion de la Macédoine à l’Otan, ainsi que bloqué les négociations d’adhésion à l’Union européenne tant que le pays ne changerait pas son nom. Depuis 30 ans, rien n’avait bougé sur cette question et c’est en 2018 qu’Alexis Tsipras a estimé qu’il était temps d’avancer et de résoudre la question macédonienne. Cette décision a d’ailleurs été particulièrement soutenue par l’Europe et notamment Angela Merkel. En effet, lors de sa visite de 2 jours à Athènes les 10 et 11 janvier 2019, la chancelière allemande a salué « l’action décisive » d’Alexis Tsipras sur ce litige qui dure depuis 30 ans.

Mais ce nouveau nom dans lequel « Macédoine » apparaît encore n’a pas l’air de convenir aux Grecs, du moins à certains partis politiques, comme ANEL et Nouvelle Démocratie, principal parti d'opposition, comptant 78 voix au parlement.

Aurore Le Perff
Publié le 14 janvier 2019, mis à jour le 14 janvier 2019

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