Après Paris, Milan et Berlin -où le stand grec a gagné le prix de la meilleure offre européenne lors du salon international du Tourisme ITB 2008, Aris Spiliotopoulos vient d'inaugurer le pavillon grec au Salon international du Tourisme Intourmarket à Moscou. Un parcours au pas de charge qui permet avant tout au ministre de rappeler la stratégie globale de développement du tourisme grec nouvellement mise en place par son ministère.
A Berlin, Spiliotopoulos a ainsi longuement évoqué le tournant écologique dans le tourisme grec et insisté sur la nécessité d'affiner l'offre et de promouvoir les "nouveaux produits du tourisme écologique-vert". On ne peut a priori que se féliciter de cette prise de conscience des dangers et dégâts, dénoncés depuis plus de 10 ans par les associations écologiques, liés à l'exploitation forcée des ressources touristiques grecques.
Destruction des fonds marins, détérioration du patrimoine culturel, problèmes d'approvisionnement en eau, en énergie? Les problèmes ne sont pas nouveaux mais semblent, et c'est suffisamment inédit pour le relever, avoir été pris en compte par le ministère dans l'élaboration de son projet.
Le tourisme par la sélection
L'autre objectif est le redressement de la qualité. Spiliotopoulos a ainsi pensé son nouveau slogan comme une "réponse aux exigences du voyageur moderne qui veut avoir des expériences différentes de son quotidien, que cela signifie soleil et mer, vie nocturne, randonnées dans la nature, plaisirs gastronomiques, plongée". Difficile de bien cerner pour le moment ce que recouvre cette notion de qualité. S'agit-il de seulement réformer et diversifier l'offre touristique grecque ou aussi d'essayer de changer le profil du touriste habituel ?
Un peu des deux si l'on en croit la décision prise par le ministère de l'Intérieur d'exiger de tout touriste, non ressortissant de l'Union européenne, de produire la preuve qu'il a en sa possession au moins 50 euros pour chaque jour qu'il prévoit de passer sur le sol grec. Un Américain arrivant pour 2 semaines devra ainsi montrer aux autorités grecques, à l'aéroport, qu'il a au moins 700 euros en cash avec lui. Un moyen comme un autre de sélectionner un certain type de touriste, plutôt aisé si possible. Car le but ultime de toute cette campagne reste bien d'augmenter le chiffre d'affaires d'un secteur qui, avec 37,2 billions d'euros représentait près de 16 % du PIB en 2006. De récentes projections envisageraient de doubler ce chiffre dans la prochaine décennie. Lorsque l'on sait qu'un emploi sur cinq en Grèce est dans le secteur du tourisme, soit près de 867,000 emplois en tout, on comprend tout l'enjeu de la réforme et donc l'énergie dépensée par celui qui la porte.
A.G. ( www.lepetitjournal/athenes.html) mardi 18 mars 2008
*Statistiques du ministère du tourisme
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