ECOLOGIE - Etat d'urgence en Méditerranée

De l'Espagne au Liban, la mer Méditerranée subit les pires sévices. Rejets de substances toxiques, côtes cimentées, afflux de touristes, les hommes lui en font voir de toutes les couleurs depuis quelques décennies. Régulièrement, des spécialistes se penchent sur la question et tirent la sonnette d'alarme, la santé humaine est en jeu. En Grèce, la situation est loin d'être reluisante

(photo LPJ)

L'incurie des industries, des promoteurs, des autorités, des touristes comme des populations locales en matière d'environnement ont conduit à la triste situation actuelle. "Urgence, il est temps d'agir !" crient les scientifiques inquiets de l'avenir de la Méditerranée.
Pour la seule Grèce, une étude du Comité européen pour l'environnement dénombre 9 lieux en situation de catastrophe écologique -comme les golfes d'Eleusina, de Saronique, de Crète, d'Argolide, la lagune de Messolonghi ...
Le golfe d'Eleusinas présente une concentration importante de métaux lourds, tandis que l'on constate un phénomène d'eutrophisation dans les eaux du golfe Saronique malgré la présence d'une station d'épuration à Psitaleas. En Argolide, la pollution est la conséquence directe d'une agriculture intensive rejetant de grandes quantités de nitrates.
Les scientifiques sont également très concernés par la prolifération du phytoplancton toxique, accusé d'empoisonner les crustacés des golfes de Thessalonique, de Sardonique et du nord d'Eubée.
La faune marine en danger
Les premières victimes de cette pollution chimique sont les poissons, qui emmagasinent des taux records de mercure. Ces substances contaminent ainsi toute la chaîne alimentaire : elles sont ensuite dépistées dans le corps humain et sont à l'origine de diverses maladies cancéreuses, du système nerveux ou immunitaire. Des mesures ont déjà été prises comme l'interdiction du DDT dans les années 70, mais le mal est fait et ce pesticide ultra résistant a laissé des traces dans l'environnement et chez les hommes.
Disparition des marécages
Depuis le début du 20ème siècle, 2/3 des marécages européens ont disparu. Surtout situés sur les côtes, ils ont laissé la place au béton des villes. On parle à ce sujet du "mur méditerranéen"qui s'étendrait sur plus de 50% des côtes de la mer. Plus généralement, en Europe, ce sont le Portugal et l'Irlande qui développent frénétiquement leurs littoraux au détriment de l'équilibre environnemental.
Delphine Millet Prifti (www.lepetitjournal.com - Athènes) 7 décembre 2006