LECTURES - Un été à Patmos, extraits choisis (1)

Lors de son séjour sur la petite île de Patmos un été, Marie-Diane Meissirel, expatriée en Grèce depuis trois ans, a pris la décision d'écrire. Ecrire sur l'île, mais aussi sur les personnages qui la peuplent, le temps d'un été. "Patmos, c'est un univers de gens talentueux, de galeristes, d'architectes?" Extraits choisis du roman de Marie-Diane Meissirel

"Gaspard arriva au Pirée en début de soirée. Le soleil déclinait, mais la nuit ne semblait pas prête à lever la chape de chaleur qui pesait sur Athènes. La cohue qui régnait dans le port était déconcertante. Des files de voitures se formaient devant les bateaux pour mieux se déformer dès que le signal était donné d'embarquer, comme si le coup de départ d'une course avait été donné. Gaspard sourit devant autant d'indiscipline. Il parvint au quai du Dodécanèse où était amarré le Blue Star Ferry en partance pour Patmos. Il fut impressionné par la taille du bateau, il avait espéré trouver une embarcation à taille un peu plus humaine. Il s'engouffra dans l'antre du navire, à la suite du troupeau de touristes. Il prenait toute la mesure de cette industrie du tourisme qui déversait des milliers de voyageurs sur les îles grecques et il commençait à douter qu'il trouverait, à Patmos, ce paradis perdu auquel il rêvait depuis plusieurs jours.

Texte et photos ©Marie-Diane Meissirel

A chacun sa classe... une harpie bien séduisante
Il avait décidé de voyager en classe économique : il découvrit rapidement qu'il faudrait dormir à même le sol, ce qui ne manqua pas de lui rappeler ses pérégrinations indiennes. À la réception des passagers-cabine, il remarqua une superbe brune qui semblait avoir maille à partir avec l'hôtesse d'accueil. Elle essayait de convaincre la réceptionniste aigrie qu'il y avait une erreur dans sa réservation et qu'on lui avait attribué une place économique alors qu'elle avait réservé une cabine. Elle était prête à repayer sa place, mais il était hors de question qu'elle fasse la traversée, par terre, dans un couloir. Un sort auquel l'hôtesse semblait presque heureuse de la condamner, malgré les interventions de son collègue en faveur de la séduisante passagère. Cette dernière, qui avait jusqu'alors gardé un ton mielleux pour amadouer la harpie, prit congé avec une condescendance affichée.

Sommeil troublé

Gaspard était subjugué par la beauté de cette femme. Elle avait un port altier, un teint de porcelaine, des cheveux de jais et des yeux bleus aux reflets violets. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer la perfection de ce visage, aux traits délicats. Il réalisa qu'il devait la dévisager avec un peu trop d'insistance car elle le fusilla d'un regard noir, lui tourna le dos et disparut dans les salons du ferry. Il n'osa pas la suivre tant il se sentait honteux. Il eut du mal à trouver un coin de moquette pour passer la nuit, les couloirs étaient pris d'assaut par les passagers qui campaient à même le sol. Il finit par trouver une coursive isolée pour s'installer. Il ne trouva pas le sommeil. Ce n'était pas un souci de confort mais plutôt la pensée de cette passagère qui l'obnubilait." A suivre...
Extrait n°1 du roman Un été à Patmos, de Marie-Diane Meissirel (www.lepetitjournal.com/athenes) Vendredi 24 mai 2013

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En savoir + sur l'auteur : LIVRE ? Un été à Patmos, parmi les VIP de l'île

Lepetitjournal.com/athenes vous proposera, tout au long de l'été, des extraits choisis de ce roman.