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ESCAPADE - Agistri, une île en hiver

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 février 2014

Au centre du golfe des îles Saroniques, cette petite île grecque est la parfaite destination pour un week-end ou bien une journée, à seulement une heure d'Athènes en bateau. En février, la tranquillité bucolique et la douceur du soleil déjà estival vous séduiront à coup sûr

L'hiver peut vite devenir votre meilleur ami lorsqu'il vous permet d'aller dans des lieux prisés et touristiques sans les inconvénients que cela comporte. Avec plus de 20 dégrès en plein soleil, les pieds dans l'eau turquoise sur une crique bien cachée, vous aurez l'impression que l'été est arrivé. A quelques détails près puisque vous êtes en février et que contrairement à la pleine saison, la plage vous appartient car il n'y a personne à des kilomètres à la ronde.

Quand on arrive à Agistri
Lorsque vous marchez dans le village de Megalochori, une fois débarqué du ferry, les nombreux bars fermés et les parasols en paille laissés-pour-compte vous donneront quelques indices sur l'afflux touristique de cette île entre juin et septembre. Sur la route côtière qui sépare Megalochori de Skarla d'1km5, vous croiserez quelques locaux à dos de scooter, de mobylette ou de voitures assez antiques. 

Mais après une heure de traversée, vous aurez surement besoin d'un rafraichissement ou même de prendre votre petit déjeuner. En effet, vous avez pris le premier bateau afin d'arriver à 10 heures et de profiter au maximum de votre journée insulaire. Rassurez-vous, tous les établissements ne font pas portes closes. Il faut bien que les habitants de l'îles aient un endroit pour prendre leur café frappé et jouer au Tavli. En marchant de Megalochori à Skarla, vous tomberez sur le café Remezzo, un petit troquet avec terrasse qui est séparé de la mer que par la petite route où la circulation est quasi nulle (hormis le bus qui relie les deux villes et  qui assure la liaison entre les villes l'été et juste de Skarla au port d'embarquement, l'hiver.)

1 kilomètre à pied
Une fois repu, vous vous dirigez vers Skarla. A l'image de la croisette cannoise version miniature, vous passerez devant une enfilade de bars, aux noms parfois exotiques comme le Copacabana  par exemple. Les terrasses désertes ? et parfois en travaux ? vous donneront l'impression que le temps s'est arrêté. Figées, elles attendent patiemment le retour des touristes qui feront quadrupler la population de l'île l'été prochain.

Une fois arrivé dans le centre de Skarla, l'Église au toit bleu azur attirera votre attention, tel un sémaphore. La majorité des hôtels sont fermés. En échangeant avec les habitants du village, il sera facile de trouver un endroit où dormir. Après être passé à la supérette pour acheter un goûter à déguster sur la plage à venir, vous vous perdrez dans les ruelles aux maisons blanches et aux bougainvilliers déjà tous en fleurs. Non loin du commissariat, vous tomberez au coin d'une rue sur la maison de Maria. A l'étage de sa demeure, 3 chambres dont l'une avec deux lits doubles et un lit simple vous contenteront parfaitement. La décoration pittoresque vous fera vous imprégnera comme un habitant de l'île.

Sur la plage abandonnée, coquillages et gros galets
Vous vous rendrez ensuite sur le port et commencerez à marcher sur le chemin côtier. Vous passerez devant des villas inhabitées et des hôtels en sommeil. A flan de montagne, ce chemin vous offrira une vue des plus grandioses sur les fonds marins, l'île d'Égine au loin et les autres monts insulaires qui peuplent la mer Égée. Au bout d'une bonne demie heure, vous croirez arriver dans un cul-de-sac menant sur le seuil d'une falaise. En contre-bas ? en vous penchant prudemment ?  pour apercevrez avec des yeux écarquillés une plage de galet blanc, une eau turquoise et des falaises couleurs or. Il faudra être un peu sportif pour y descendre mais le jeu en vaut la chandelle. Une fois les pieds nus sur les galets ?  pas forcément très confortables ?  vous serez surement tentés de vous baigner, l'eau n'étant pas plus froide que celle de la Bretagne en été. Pour les moins téméraires, le bain de soleil vous comblera de tous ses rayons. Etant situé à l'est de l'île, l'ombre arrivera sur les coups de 16 heures. Ce sera donc le moment de remonter.

Débordant encore d'énergie, vous tenterez d'escalader la montagne ?  enfin la mini montagne ?par la route ou par la forêt, à la végétation étonnante et fournie. Votre but : atteindre son sommet et admirer le coucher du soleil caressant la cime des arbres. Avant que la nuit prenne ses droits sur cet écrin de nature, vous redescendrez sur Skarla, en passant par le village de Metochi accroché au flan de la montagne. Vous croiserez une grand-mère et son petit fils dans un potager, entouré de chèvres, surplombant le village et la mer en arrière-plan. Très vite, vous apercevrez au fond de cette carte postale, les lumières nocturnes de la capitale hellénique. 

C'est quand qu'on mange ?
Votre ventre commencera à gargouiller après cette journée alternée de marche et de délassement. Heureusement, juste en face de chez votre hôte Maria, il y a la taverne La Lagudera. Ce n'est pas de la grande restauration et en cette basse saison le frigo n'est pas rempli.  Au choix : pita, brochettes de kalamaki au port ou au poulet accompagné d'une salade grecque. Vois choisissez donc ce menu unique et il vous calera assurément. 

Pour les noctambules, la soirée peut se terminer accompagnée de Ouzo sur la petite plage du port de Skarla. Pour les joueurs, vous pourrez faire un billard à l'Aquarius face à l'Eglise de Skarla et face à la mer, bien sûr. Pour les autres, « kali nýchta » et vous vous endormirez au creux de cette île, où la tranquillité et la nature sont reines. 

Droit dans le soleil
En ouvrant les volets en bois de votre chambre, le soleil déjà éveillé depuis quelques heures, vous éblouira pour votre plus grand bonheur. Sur le balcon de votre chambre, vous assiérez pour vous réveiller en douceur sous la chaleur de soleil hivernal. 

Puis, ce sera le moment d'aller chercher à la superette, une brique de jus d'orange Et à la boulangerie d'en face pour acheter un pain au chocolat très copieux. Vous rangerez ensuite vos affaires et descendrez remercier Maria. Pas forcément avec les mots, puisqu'elle ne parle pas anglais et vous peut-être pas grec. Mais avec les yeux et le sourire. Les gestes suffiront pour vous rendre compte de l'hospitalité grecque. Et de la confiance aussi. Maria ne vous aura même pas demandé de papiers d'identité à votre arrivée et vous la payerez seulement à votre départ. Comme à la maison.

Un havre de paix
Pour la suite de la journée, un bateau pourra vous ramener au tumulte de la ville à 13h50. Vous pourrez aussi profiter d'une promenade à Limenaria le troisième village de l'île. En bus, en taxi, à scooter ou même à vélo (de nombreuses locations sont proposés sur l'île mais la plupart sont ouverts uniquement en saison). A l'ouest de Megalochori, en suivant un autre chemin côtier qui longe la mer, vous trouverez une crique à une bonne heure de marche. Si vous manquez de temps, les rochers de ce côté ouest de l'île, feront l'affaire pour quelques heures encore de farniente et de quiétude. Vous crapahuterez sur ces rochers et découvrirez une vue digne de la baie de Ha Long au Vietnam : des monts à perte de vue plongeant dans la mer, une eau d'un bleu indescriptible et une végétation verdoyante. Au loin, vous verrez passer avec envie, un voilier et un petit bateau à auvent.

A 16 heures, il sera l'heure de se diriger à nouveau vers l'embarcadère. Un retour à Athènes qui vous marquera par le coucher de soleil que vous admirerez à bord du ferry. Comme si le ciel en feu se jetait dans la mer pour s'éteindre. Sur le quai du port du Pirée, la nature vous manquera  imméditatement mais vous saurez à présent qu'un havre de paix vous attend, là-bas dans cette petite île saronique, typique et ésotérique.
Klervi Drouglazet (www.lepetitjournal.com/athenes) Vendredi 21 février 2014

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Budget du week- end

Trajet aller (samedi matin) : 13 euros plein tarif, 7 euros avec la carte étudiante, pour une traversée à bord du Flying Dolphins de la compagnie Hellenic Seaway. Les liaisons régulières à bord des plus gros ferry d'Hellenic Seaway sont encore moins chères

Trajet retour (dimanche soir) : 16,5 euros, 10,5 euros avec la carte étudiante, pour une traversée à bord du Flying Dolphins

Petit Dej' : Café 2 euros / Oeufs et bacon 4 euros / Salade grecque 6 euros

Diner : Souvlaki 4 euros

Hébergement chez Maria : 20 euros la chambre, par nuit, avec salle de bain privative

Taxi Stelios : 69 77 61 80 40

Site web d'Agistri (en anglais) : http://www.agistrigreece.com

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lepetitjournal.com Athènes
Publié le 20 février 2014, mis à jour le 21 février 2014
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