Ce mardi 9 février a lieu la journée internationale de la langue grecque. Instaurée en 2017, elle vise à mettre en évidence le rôle fondamental de la langue grecque et son importante contribution au développement et à la consolidation de la culture européenne et mondiale.
Le choix de cette date n’est pas anodin. Elle correspond à l’anniversaire de la mort du poète Dionysos Solomos. Décédé le 9 février 1857, il est notamment connu pour avoir écrit le poème “Hymne à la liberté", hymne national Grec.
Des initiatives locales
En Grèce, différents acteurs se mobilisent pour promouvoir leur langue et leur culture. C’est l’objectif de la fondation hellénique pour la culture, créée en 1992 par le parlement grec et basée à Athènes. La fondation coopère avec des structures du monde entier à travers l’organisation d’évènements, de projections, de conférences, de rencontres, dans un esprit de partage culturel. Les 6 et 7 février, deux évènements en ligne ont été prononcés par le président de la fondation, Nikos Koukis. L’un portait sur la révolution grecque de 1821, le second sur l’héritage de la langue grecque au fil des siècles. Tous deux sont à retrouver sur la chaine YouTube de la fondation.
“Le grec est un continuum entre le grec ancien et le grec moderne. La langue n’a jamais cessé d’exister depuis au moins 3000 ans”, témoigne Panayotis Tsoumas, francophile fondateur de Lexis-Logos, une école de langue Grecque basée à Athènes. Depuis 2005, lui et son équipe s’attachent à enseigner le grec et à faire connaître leur culture à qui le souhaite. “Ce qui me fait plaisir, c'est de voir les gens découvrir ce monde mystérieux, le déchiffrer puis y entrer. Puis c’est aussi le stade final, lorsqu'ils arrivent à développer leurs capacités jusqu’à pouvoir écrire leurs propres histoires en grec”. Une cinquantaine de nationalités différentes ont fait appel à la structure ces dernières années.
“On ne peut jamais finir avec cette langue ! Avec tout ce que le grec a accumulé depuis ses débuts, la langue n’a jamais été aussi riche. Je pense qu'elle a beaucoup d’avenir” conclut-il.
Une cause représentée dans le monde entier
S’il est difficile de quantifier le nombre de Grecs dans le monde, il n’en reste pas moins que la diaspora est historiquement et encore actuellement très importante. La langue, part conséquente de l’identité, est fièrement revendiquée par cette communauté.
En France, Katerina Xyla, grecque de naissance installée en France, préside le centre culturel hellénique. Depuis 1970, la structure s’attache, aux côtés de l’ambassade, à promouvoir la culture grecque moderne à travers diverses activités culturelles. Pour elle, l’importance de faire vivre le grec est une évidence car comprendre cette langue revient à mieux comprendre la nôtre. Géométrie, médecine, philosophie, politique, linguistique, littérature, nombreux sont les domaines que la langue grecque a enrichis et façonné bien au-delà de ses frontières.
“Nous sommes parti de cette question : Pourquoi le grec ? Cette culture est le fondement de toute la civilisation occidentale actuelle. C’est la langue parlée le plus longtemps dans le même espace géographique. Le grec est important non seulement pour son histoire mais aussi parce que c’est l'expression d’un point de vue, d'une certaine façon de voir le monde. Si on abandonne petit à petit nos langues maternelles, c’est notre pensée que l’on appauvrit.”, explique-t-elle.
Pourquoi le grec ?
Le 9 février à 18h00, le centre organise un débat en ligne intitulé “Pourquoi le Grec ?”, qui vise à explorer des pistes de réflexions, sur l’utilité d’enseigner cette langue en France, sur son histoire, son influence et ses perspectives d’avenir.
Pour Katerina Xyla, l’avenir du Grec en France dépend de la volonté de l’état d’une part, de réaffirmer sa volonté de conserver les options de langues anciennes à l’école, et d’autre part de promouvoir le plurilinguisme pour faire prendre conscience de l’importance pour les peuples de conserver leurs langues maternelles en plus des langues les plus utilisées pour communiquer.