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Yasmine Deghoul, "Mon art est pour moi une lueur d'espoir".

Yasmine DeghoulYasmine Deghoul
Yasmine Deghoul, artiste photographe
Écrit par Hadia Beghoura
Publié le 3 janvier 2021, mis à jour le 22 janvier 2021

Yasmine Deghoul, jeune artiste photographe, native de Ait Lahcen, un village de la région de Tizi Ouzou, a fait part de sa passion pour la photographie et l'art en général au petitjournal.com à travers cette interview qu'elle lui a accordé. 

Elle nous fera découvrir son univers de la photographie artistique qui est son moyen d'expression. 

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs? 

Yasmine Deghoul, 21 ans, passionnée de musique, de peinture et d’art en général. Je suis plus portée sur l’art de la photographie et ce depuis l’âge de 17 ans. Je fais des études en tourisme ici à Tizi Ouzou, je suis en deuxième année et je finis dans une année.

J’ai commencé à m’intéresser à la photo simple. C’est à l’âge de 18 ans que ma passion a évolué vers la photographie artistique.

Qu’est-ce qui vous a amené à la photographie artistique ?

En tant que femme, c’est un peu mon moyen d’expression. Je raconte dans mes photos ce que je vis et ce que j’aimerai vivre. Une façon pour moi d’exprimer ce que nous percevons et ce que nous vivons.

Quelles sont vos techniques photographiques et quel matériel utilisez-vous ?

J’ai commencé avec un simple smartphone. J’utilise une application pour donner ce résultat de deux photos superposées. Je m’inspire de mon environnement pour faire des mises en scène.  Le plus gros du travail se fait principalement à la maison.

J’utilise l’appareil photo pour avoir une meilleure qualité d’image. Néanmoins, les téléphones actuels ont une technologie très développée et ainsi on arrive avec certaines applications à effectuer un travail d’un niveau professionnel.

Yasmine Deghoul
© Yasmine Deghoul, travail sur photo

Vos photos sont principalement en noir et blanc. Pourquoi ce choix ?

Le noir et blanc est une technique photographique beaucoup plus expressive. Une photo en couleur, aussi belle soit elle, nous attire beaucoup par ses couleurs. La photo en noir et blanc quant à elle nous attire par ce qu’elle exprime. Nous sommes beaucoup plus à la recherche du message véhiculé par cette photo. 

Comment imaginez-vous vos mises en scène ?

C’est très spontané. Cela dépend de l’inspiration du moment. Il m’arrive parfois de ne pas l’être donc je ne prends pas des photos pendant une longue durée.  

Les personnes que je prends le plus souvent en photo sont mes sœurs et parfois j’effectue des autoportraits.

Comment attribuez-vous des noms à vos photos ?

Certaines en ont, d’autres pas. Pour celles qui en ont, je m’inspire souvent de ce qui existe et ce que je ressens mais aussi ce qui me parle le plus. Par exemple, la photo « Ame d’enfant » porte ce nom car pour moi nous gardons tous quelque part une âme d’enfant. Sur cette photo, je mets en scène une femme. C’est pour dire qu’une femme garde son âme d’enfant.

Yasmine Deghoul
© Yasmine Deghoul, photo "Ame d'enfant"

Avez-vous des photographes qui vous ont inspiré ?

Je suis une autodidacte mais je regardais le travail de beaucoup de photographes. Il y a d’ailleurs une photographe américaine dont le style m’a inspirée notamment l’autoportrait qu’elle pratiquait le plus et qui est Viviane Mayer. Ce qui m’intéresse le plus chez cette photographe c’est son histoire. Ses photos ont été pour la plupart découvertes après sa mort et cela a fait d’elle une star reconnue. J’ai été fascinée par sa technique photographique d’autoportrait.  

Il y a aussi une autre photographe que j’aime beaucoup, Francisca Woodman. J’aime sa façon d’utiliser le flou et les ombres. Ses photos sont aussi en noir et blanc.

Quels thèmes aimez-vous traiter à travers vos photos ?

C’est principalement des thèmes autour de la femme car, en tant que femme, la photographie me permet de m’exprimer sur des sujets qui nous concernent. J’exprime ce que la femme vit ainsi que ses sentiments mais encore le regard qu’on porte sur elle.

Yasmine Deghoul
© Yasmine Deghoul, photo "Elle cherche son reflet dans son miroir"

Avez-vous participé à des expositions photos ?

J’ai participé à cinq expositions. Ma première était au café littéraire qui s’est tenu ici à Tizi Ouzou en 2018. La deuxième s’est déroulée au premier salon de photographie, toujours à Tizi. La troisième c’était à Alger, à Bab Ezzouar. C’était une exposition collective organisée par le magazine Monochrome. J’ai exposé plusieurs fois aussi à un rassemblement d’artistes, Revolt’art. Et enfin, j’ai participé à une exposition virtuelle organisée par un groupe de photographes.

Si vous venez à décrire votre univers artistique, que diriez-vous ?

Mon art est pour moi une « lueur d’espoir ». Un espoir que les choses changent. Traitant beaucoup plus le thème de la femme, c’est une manière aussi d’exprimer cet espoir d’un changement du regard qu’on porte sur elle.

Quelle photo vous a le plus marquée ?

C'est probablement ma première photo, celle où on voit une femme chez elle qui s’étire. On la sent à l’aise et sereine dans son environnement. Le message véhiculé est celui d’un petit moment de bonheur que cette femme vit à ce moment-là. Parfois la femme se sent plus à l’aise chez elle le soir qu’à l’extérieur. On le ressent sur cette photo à travers son corps et sa gestuelle.  

Yasmine Deghoul
© Yasmine Deghoul, sa première photo

Quels sont vos futurs projets ?

J’ai beaucoup plus des rêves que des projets. Je souhaiterais avoir un style propre à moi et unique. Je veux faire découvrir mes travaux ici en Algérie et même à l’international. Je suis tellement passionnée par la photographie que je souhaiterais en faire mon métier. Autrement, je souhaite aussi gérer une maison d’hôte dans mon village natal, Ait Lahcen. 

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