Reda Rachid Allalouche, journaliste, Directeur et fondateur de Radio Eco a accordé à notre édition lepetitjournal.com Alger une interview dans laquelle il retrace son parcours de journaliste de ses débuts jusqu'à la création de sa radio.
Lepetitjournal.com Alger: Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ? Votre parcours ? Les émissions que vous avez animées ?
Reda Rachid Allalouche : Mon parcours est triptyque. Il est d’abord journalistique. C’est d’évidence le fil conducteur de ma carrière à ce jour. Il a été un temps celui de communicant et de conseil en communication. Il est enfin, celui de formateur en techniques de communication. J’enseigne depuis quelques années auprès d’entreprises, d’institutions et d’écoles de Management la relation « Entreprise & Médias », la « Communication de crise » et la « Prise de parole en public ». Pour revenir au journalisme, mon parcours est réparti entre agence de presse (j’ai fait mes débuts à l’AFP en tant que stagiaire au Bureau d’Alger, puis de la presse écrite en créant diverses publications dont Algérie-Entreprise, « Partenaires » de la Chambre française ou encore « Le Point Economique », pour ne citer que ceux-là. J’ai aussi fait beaucoup de radio (avec des débuts sur Alger Chaîne III et IV dont je conserve d’excellents souvenirs). J’ai travaillé ensuite pour différentes radios et journaux de renommée internationale dont Radio Canada, Deutsche Welle, Ouest-France et les Echos. J’ai, également, à mon tableau, quelques années de télévision au travers d’émissions économiques, telles « Economia » ou « Challenges ».
Comment vous est venue l’idée de fonder Radio Eco ?
Radio Eco est en réalité, pour l’instant en tout cas, un site de podcasts. L’audio est un média qui reste idéal par sa réalisation technique plus souple que la télévision et plus instantanée que la presse écrite. La voix couplée à un habillage sonore (musique et autres bruitages) en fait un média particulier qui fait appel à une meilleure concentration de l’auditeur, si on compare ce média à la télévision par exemple.
Parlez-nous de votre radio.
Dans le paysage médiatique algérien, peu se sont engouffrés dans la radio économique et le podcast.
Nous avons un concurrent qu’est la radio d’Etat monopoliste encore pour les ondes hertziennes et FM, mais nous avons aussi une certaine indépendance et liberté de ton qui fait sans doute la saveur de notre existence sur le web.
On revient sur votre parcours et votre métier. Qu’est-ce qui vous a amené au journalisme ? Est-ce un métier que vous vouliez exercer depuis toujours ?
J’ai une double formation universitaire. Juriste et Journaliste. Mes parents étaient avocats. Il était, somme toute, naturel que je reprenne le flambeau et épouse, à mon tour, une carrière judiciaire.
Seulement, l’ambiance des prétoires de la rue Abane Ramdane n’était pas pour m’inviter à embrasser cette carrière. Mais ce qui m’a définitivement fait basculer du Droit au Journalisme, c’est le pénal et l’histoire. Le procès Klaus Barbie et ses connexions avec la Guerre de libération, m’ont amené à écrire. Et quel bonheur d’avoir été publié très jeune dans les colonnes de « Révolution africaine » ou de « Jeune Afrique ». De là s’est faite mon entrée de plain-pied dans le monde du journalisme.
Vous êtes journaliste depuis plus de trente ans. Pouvez-vous nous dire ce qu'est un bon journaliste selon vous?
Incontestablement, le bon journaliste est celui qui vit dans la passion son métier. Il doit être naturellement curieux de son environnement et avoir le désir d’apprendre chaque jour dans tous les domaines. Avoir un certain talent pour écrire, même si c’est de la télévision ou de la radio. Il doit aussi camper sur des principes éthiques : être fidèle dans sa relation des faits. Il doit toujours veiller à ce qu’au minimum deux sources confirment les faits. Il doit veiller à protéger ses sources, à faire entendre la contradiction, à s’efforcer d’être impartial. Il doit aimer travailler souvent dans l’urgence et respecter les délais impartis pour une publication ou un passage à l’antenne. Il doit évidemment être animé d’un esprit d’indépendance vis-à-vis de tout pouvoir et de responsabilité. Il doit enfin savoir travailler en équipe.
Quelle différence y aurait-il selon vous entre un journaliste à la télévision et celui à la radio ? Ou encore, quelle (s) qualité (s) devrait avoir l’un et l’autre pour être un bon journaliste ?
Pas de grande différence entre la télévision et la radio si ce n’est l’image pour la première. Ces deux médias se caractérisent toutefois par le souci de la vitesse à laquelle ils doivent livrer l’information avec, il faut le reconnaître, un concurrent de plus désormais : les réseaux sociaux qui peuvent souvent aller encore plus vite. Reste après les questions de fiabilité qui font une différence certaine pour les radios et les télévisions professionnelles et… indépendantes.
Avez-vous un souvenir en particulier que vous souhaitez partager avec nous et qui a marqué votre carrière journalistique ?
Oui, mes débuts à l’AFP en 1990, quand un mot dans une interview du gouverneur de la Banque d’Algérie dans « Algérie-Actualité », mal interprété par un journaliste de l’APS a failli engendrer des conséquences financières dramatiques pour l’Algérie. Mon patron, Hassen Zenati, qui dirigeait le bureau d’Alger, avait identifié le sens contraire émanant de ce mot. L’APS, après lecture de la dépêche AFP, s’est rendue compte de la méprise et a aussitôt rectifié. Quelle belle leçon de journalisme je venais d’avoir. L’attention à porter à chaque mot et l’envergure de la responsabilité qui pèse sur le journaliste.
On rappelle à nos lecteurs que vous êtes le fondateur de Radio Eco. Quand, où et comment pouvons-nous écouter vos émissions ?
Il suffit de se rendre sur notre site RadioEco où nos interviews et débats sont publiés régulièrement. Ces podcasts sont relayés sur la plupart des réseaux sociaux (Facebook, Youtube…) mais aussi sur la plupart des sites de podcasts, tels Deezer, Soundcloud, Spotify, Apple et Google podcasts…