Chaque année, l’Algérie accueille de nombreux étudiants venus de toute l’Afrique. Ils bénéficient de bourses d’études entrant dans le cadre des programmes de coopération entre l’Algérie et les différents pays d’Afrique.
Après avoir établi, il y a environ un mois, le portrait de Bernard Senyo AFLAKPUI, étudiant en Faculté de Medecine venu du Ghana, lepetitjournal.com édition Alger est parti à la rencontre d’Eloge venu du Burundi, Adiarra du Mali, Mohamed de Tanzanie, Zao de Zambie et Valquiria d'Angola. De véritables moments de partages où ils nous racontent leurs différents parcours, leur vie en Algérie, ce que cette expérience leur a apportée ainsi que leurs futurs projets. C’est avec beaucoup de simplicité et de générosité qu’ils ont répondu à nos questions, une façon de mettre en lumière les liens forts entre l'Algérie et le reste des pays du même continent.
Lepetitjournal.com édition Alger: Présentez-vous à nos lecteurs
Eloge (Burundi) : Je m’appelle Eloge MANIRUMVA, je viens du Burundi, pays d’Afrique francophone et ma ville natale est Bujumbura. J’ai 24 ans. Je suis venu en Algérie fin 2016, c’est donc ma 5ème et dernière année de Master en Automatique Industrielle à l’Université de Tiaret.
Adiarra (Mali) : Je suis Adiarra SOGODOGO. Mes proches et mes amis m’appellent habituellement Aziza. Je viens du Mali, pays d’Afrique francophone. Je suis née à Sikasso, troisième ville à l’est du Mali. Je suis mariée avec un Algérien et j’ai une fille. Je suis venue en Algérie en 2015. Actuellement, je suis étudiante en dernière année de Linguistique à l’Université de Bouzaréah à Alger et je suis boursière.
Mohamed (Tanzanie) : Je m’appelle Mohamed Sharif ABDULAZIZI, j’ai 26 ans, j’ai 4 frères et sœurs, je suis originaire de Tanzanie, pays d’Afrique anglophone, né à Dar Essalem où j’y ai passé la plus grande partie de ma vie à l’exception de la période du lycée. Dar Essalem se situe à l’est du pays. Je suis actuellement étudiant en sixième année à la Faculté de Médecine d’Alger. Je suis venu en Algérie en 2014 dans le cadre des programmes de bourses d’études.
Zao (Zambie) : Je m’appelle Zao ZULU, j’ai 24 ans, je suis originaire de Zambie, pays d’Afrique anglophone. Je suis né à Kabwe, petite ville à 160 km de la capitale, Lusaka. J’ai une sœur. Je suis arrivé en Algérie en 2014 pour faire des études en médecine à Alger. Je bénéficie d’une bourse d’études.
Valquiria (Angola) : Je m’appelle Valquiria Carina SOZINHO, j’ai 24 ans, je suis originaire d’Angola, pays d’Afrique lusophone. Notre langue nationale est le portugais. Ma ville natale est la capitale, Luanda. Je suis venue en Algérie en 2014 grâce à l’obtention d’une bourse d’études octroyée par les deux Etats. J’ai finis mes études en Géologie à l’Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed l’année dernière mais à cause du Covid-19 je suis restée encore cette année. Néanmoins, je retourne chez moi dans les prochains jours bien que je me sens maintenant très Oranaise !
Parlez-nous un peu de votre vie dans votre pays et ville d’origines
Eloge (Burundi) : Je suis né dans une famille de sept enfants, quatre garçons et trois filles. J’ai fait une année de médecine chez moi mais que je n’ai pas achevé.
Mes activités préférées étaient la lecture, donner des cours de sciences (mathématiques, physique, chimie…) aux autres et la philosophie, une de mes passions à ce jour.
Adiarra (Mali) : J’ai commencé mes études à Bamako, la capitale puis j'ai fait le collège et le lycée dans ma ville natale Sikasso. Par la suite, je suis retournée à Bamako pour entamer mes études universitaires en langues à l’Université de Bamako, FLASH (Faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines). J’y ai étudié 2 ans et demi.
Ce que j’aimais faire chez moi c’était de participer aux activités artistiques à l’école et passer du temps en famille.
Mohamed (Tanzanie) : Dar Essalem est une ville très vivante qui ne dort presque jamais. Il y a plusieurs boites et pubs. C’est le cas dans toute la Tanzanie. J’aimais sortir avec mes amis. D’ailleurs j’y retourne chaque été.
Zao (Zambie) : Ma ville natale s’appelait auparavant « Broken hill ». Des ossements d’un homme très anciens ont été découverts dans les mines de la ville. Par la suite on lui a attribué le nom de Broken Hill Man (L’homme de Broken Hill). A présent la ville s'appelle Kabwe. A l’époque, tout le plomb et le zinc de Zambie venaient de cette ville. C’est une petite ville, calme, il n’y a pas grand-chose à faire. En guise de plaisanterie, les gens disent d'elle qu’elle est « un arrêt de bus » !
Nous avons soixante-dix (70) langues parlées dans le pays et parmi les plus importantes il y a : le Tonga, le Lozi, le Bemba, et autres. Ma langue maternelle est le Longoni.
Valquiria (Angola) : Les paysages sauvages de l’Angola sont ce qu’il y a de plus beau à voir. C’est un climat tropical. Il y a de grandes rivières, il y a aussi la mer… Il est intéressant de faire des Safaris et visiter les zoos. Nous avons également un désert. L’un des plus longs fleuves au monde est en Angola et s’appelle le Kwanza. Il y a aussi une forêt qui, je pense, est la troisième plus grande forêt dans le monde appelée Mayombe. Notre langue officielle est le Portugais. Notre pays est une ancienne colonie portugaise. Il y a aussi différentes langues mais qui ont été perdues avec le temps et ne sont parlées que par les anciens.
Pourquoi et comment avoir choisi l’Algérie ?
Eloge (Burundi) : J’avais ce souhait de faire mes études à l’étranger. J’ai donc candidaté pour l’Afrique du Sud, le Japon, la Russie et le Maroc. Mais par la suite, l’entité qui gère les bourses m’a orienté vers l’Algérie.
Adiarra (Mali) : Bien que j’avais déjà fait deux ans d’études chez moi, le système à l’époque permettait de postuler à des bourses jusqu’à deux ans après l’obtention du baccalauréat. Venir en Algérie était un pur hasard. Je voulais étudier à l’étranger. Lorsque j’ai pris connaissance des bourses en Algérie, j’ai candidaté et j’ai été prise.
Mohamed (Tanzanie) : Suite à une publication sur le site du Ministère de l’Enseignement Supérieur, j’ai pris connaissance qu’il y avait des bourses d’études pour ceux qui veulent aller étudier à l’étranger. Mon premier choix était pour Cuba car j’aime beaucoup la culture latine. Malheureusement, il n’y avait pas de bourses pour ce pays cette année-là. Il n’y avait que deux bourses, une pour l’Ile Maurice et une autre pour l’Algérie. Etant une personne qui aime la découverte et l’aventure, j’ai choisi l’Algérie et c’est comme cela que j’y suis maintenant.
Zao (Zambie) : A vrai dire, je n’ai jamais pensé à venir en Algérie. Un jour, mon père lit dans le journal une annonce de bourses et me propose de candidater, ce que j’ai fait. J’ai déposé mon dossier pour sept bourses différentes : trois en Zambie, une à Cuba, une en Guyane, une en Chine et une en Algérie. J’ai été pris dans chacune d’entre-elles mais je suis venu en Algérie pour deux raisons : la première étant que les autres universités n’offraient pas de bourses complètes et la deuxième était que mon père voulait que j’aille faire des études dans un pays où j’apprendrai le français. C’est ainsi que je suis venu en Algérie. Je ne connaissais rien du pays à part sa situation géographique.
Valquiria (Angola) : L’histoire est que mes amis et moi avions d’abord échoué à un concours de bourses pour la France. L’organisme qui gère les bourses a gardé nos coordonnées et nous ont appelé trois mois plus tard en nous proposant un choix entre trois bourses dans trois pays différents : Le Maroc, L’Algérie et la Tunisie. Personnellement, je pensais que c’était un piège car j’ai trouvé ça tellement irréel qu’on puisse nous proposer des bourses mais après vérification, il s’est avéré que c’était vrai. Là où il y avait le plus de place c’était en Algérie et cela allait me permettre de ne pas être seule car tous mes amis ont choisi l'Algérie. C’est ainsi que je suis arrivée en Algérie.
Est-ce que les étudiants de votre communauté sont nombreux ? Dans quelles villes sont-ils majoritaires ?
Eloge (Burundi) : Actuellement, nous sommes une cinquantaine mais avant nous étions plus nombreux, environ une centaine. Les étudiants venus du Burundi sont dans plusieurs villes du pays.
Adiarra (Mali) : Il y a une importante communauté malienne en Algérie, je dirais quelques milliers. Là où je suis sure qu’il y a une forte concentration c’est dans la ville d’Annaba. C’est d’ailleurs la communauté d’étudiants étrangers la plus importante de toutes. Autrement, il y a aussi des étudiants maliens à Oran et dans d’autres wilayas.
Mohamed (Tanzanie) : Il y a deux ou trois ans, nous étions beaucoup plus nombreux que maintenant. Les étudiants actuellement présents en Algérie sont pour la plupart basés à Oran, Tlemcen, Mostaganem, Alger, Boumèrdes, Tizi Ouzou et Bejaia.
Zao (Zambie) : A mon arrivée, nous étions 57 Zambiens. A ce jour il n’en reste plus autant seuls ceux qui font médecine. Nous sommes trois étudiants à Alger, un à Oran, un à Tlemcen et deux à Constantine en plus des nouvelles promotions. La ville où il y a une plus forte concentration de notre communauté est Tlemcen.
Valquiria (Angola) : Il y en a un peu partout en Algérie. Le jour de notre venue, nous étions environ cinquante Angolais.
Comment s’est déroulée votre arrivée en Algérie ?
Eloge (Burundi) : A l’arrivée de chaque nouveau Burundai, les anciens étudiants sont mis au courant. Il existe d’ailleurs une association qui s’appelle ASSESBA (Association des Stagiaires et Etudiants Burundais en Algérie) qui organise l’accueil pour les nouveaux. Nous sommes arrivés la nuit et avons été logés dans des maisons. Le lendemain, chacun s’est dirigé vers sa ville d’accueil. Nous étions dix Burundais et moi je partais pour Tiaret. J’ai été immédiatement pris en charge par les anciens étudiants et qui m’ont aidé pour les inscriptions et toutes les procédures administratives d'autant plus que notre ambassade n’existe pas en Algérie. Les ambassades du Burundi les plus proches sont basées au Maroc et en Ethiopie ce qui est souvent assez problématique pour nous.
Adiarra (Mali) : Mon arrivée s’est plus ou moins bien passée. Nous étions deux étudiants venus du Mali. La première nuit, nous avons été logés à la cité universitaire de Bab Ezzouar. Le lendemain, chacun a rejoint sa ville d’accueil. En ce qui me concerne, je devais aller à Annaba pour une formation de langue française bien que je suis issue d’un pays francophone. Du fait que la communauté malienne est importante dans cette ville, une association a été formée avec un président et un secrétaire et d’autres membres. D’ailleurs, c’est eux qui m’ont accueillie à l’aérogare. J’avais une chambre seule mais entre nous maliennes on s’organisait autrement. Celle qui s’occupait des filles avait fait une organisation très pratique où une chambre servait de dortoir, une autre pour la cuisine et une autre pour ranger nos affaires.
A Alger, par contre, je suis la seule Malienne à la fac mais il y a d’autres nationalités. Dans ma classe, il y a trois Zimbabwéennes, une Sénégalaise et une Guinéenne.
Mohamed (Tanzanie) : Quand je suis arrivé, nous étions environ quarante (40) étudiants du même pays. Nous avons été logés à Bab Ezzouar la première nuitée puis, le lendemain, chacun a rejoint sa ville d’accueil. En ce qui me concerne, je devais aller à Constantine pour l’apprentissage de la langue française. J’y suis resté une année puis je suis venu à Alger pour entamer mes études en médecine et c’est à la cité universitaire de Ben Aknoun que je loge.
Zao (Zambie) : Quand nous sommes arrivés à Alger, on nous a emmenés à la cité universitaire de Bab Ezzouar, point d'arrivée de tous les étudiants étrangers qui viennent en Algérie. Nous étions cinquante sept (57) étudiants venus de Zambie. Le lendemain, nous sommes partis à Annaba pour commencer nos cours de français. Nous avons tous été logés dans un seul et même pavillon car nous étions nombreux, quarante (40) Zambiens et trente (30) Zimbabwéens. On s’est senti comme à la maison. Après une année à Annaba, je suis venu à Alger où j’ai intégré la Faculté de médecine.
Valquiria (Angola) : Nous étions cinquante étudiants venus d’Angola. On a été logés à la cité universitaire de Bab Ezzouar pour une nuitée. Des étudiants angolais qui étaient en Algérie avant nous nous ont reçus. Deux jours plus tard, nous sommes venus à Oran à la cité universitaire Belgaid. J’ai étudié le français pendant une année avant de commencer mes études en Géologie à l'Université Oran 2. Les deux premières années n’étaient pas faciles car je me suis renfermée sur moi-même. Par la suite, j’ai réfléchi et je me suis dit « Tu vis ici, tu habites ici, tu dois essayer de faire ta vie ici ». C’est à ce moment là où je me suis réveillée et me suis ouverte aux gens et j’ai découvert une toute autre Algérie. Lorsque je me suis rendue compte que je comprenais quelques mots en arabe, je me suis dit « Valquiria, tu deviens Algérienne ! ». C’est là où des Algériens venaient me saluer et échangeraient avec moi. Les Oranais ainsi que tous les Algériens sont très sympathiques. Je pense qu’ils s’habituent de plus en plus à la présence d’étrangers. J’ai commencé à sortir toute seule, dans les magasins on était très sympa avec moi et ma vie est devenue beaucoup plus facile.
Racontez-nous votre quotidien dans votre ville de résidence en dehors de vos études.
Eloge (Burundi) : J’aime le footing, la lecture, le football et le bricolage. Je suis aussi des formations en ligne dans l’entreprenariat.
A Tiaret il y a une différence entre ma culture et la culture locale qui est assez importante. Je suis quand-même arrivé à me faire quelques amis algériens. Autrement, je partage des activités avec des amis venus du Mozambique, Centre-Afrique, Côte d’Ivoire et Afrique du Sud.
Adiarra (Mali) : Depuis quelques temps, je me suis mise à une activité qui consiste à la confection et vente d’habilles et d'accessoires africains faits à base de Wax et Bogolan. Le confinement que nous avons vécu m’a aidée à commencer cette activité. J’ai une page Facebook qui s’appelle Adiarra’s World où on peut retrouver mes articles.
Mohamed (Tanzanie) : Pour ce qui est de Constantine, j’étudiais le français et j’avais mon activité au sein d’une association appelée AISSEC. Elle permettait d'établir des échanges entre étudiants algériens et étrangers. Mon rôle était de guider les Algériens qui étaient à la recherche d’échanges culturels. A Alger, je sors parfois avec des amis.
Zao (Zambie) : J’aime jouer au football, sortir, aller au restaurant et danser, j’adore ça !
Valquiria (Angola) : J’ai découvert des talents à moi que j'ignorais avoir notamment la décoration de lieux. Par exemple, lors des anniversaires, je m’occupe de la décoration. Sinon, ayant plusieurs amis algériens, je fais des randonnées, des bivouacs et je pars en voyages organisés. Je n’aime pas rester à la maison donc je sors tout le temps ! Je pars souvent à l’église Saint-Eugène, car je fais partie d’une communauté là-bas et j’ai mes engagements. Je suis aussi un peu une blogueuse. Je m'amuse beaucoup !
Avez-vous pu vous intégrer facilement en Algérie ?
Eloge (Burundi) : Tiaret est une ville différente de la capitale ou de certaines autres villes d’Algérie. Ainsi, l’intégration était un peu compliquée pour moi dû à la différence de culture très marquante mais par la suite je m’y suis habitué. J’ai fait la connaissance de quelques étudiants algériens mais mes amis sont majoritairement des étudiants étrangers comme moi.
Adiarra (Mali) : Je suis de nature à m’adapter facilement donc je n’ai pas eu de grandes difficultés à m’intégrer et à me faire des amis que ça soit étrangers ou algériens. J’ai fait connaissance avec des Algériens principalement à l’université et ailleurs. Certaines situations vous permettent de faire des connaissances.
Mohamed (Tanzanie) : Je suis quelqu’un de très sociable. Je n’ai donc pas eu beaucoup de difficultés à m’intégrer. La culture musulmane ne m’est pas inconnue ce qui a en quelque sorte facilité mon intégration. Aussi, les Algériens sont un peuple très interactif avec les étrangers, l’échange est assez rapide. Je me suis même inscrit dans un club qui s’appelle Amercian Corner. Il permet à de nombreux jeunes algériens de venir échanger avec des étudiants, pour la plupart anglophones, afin de pratiquer l’anglais. C’était une voie qui m'a aussi permis de faire des connaissances.
Zao (Zambie) : Afin de m’intégrer rapidement dans la société algérienne, je sortais et rencontrais des gens. Mais j’ai connu la plupart de mes amis à l’université. C’est un mixe entre étrangers et Algériens. Pour ma part, je n’ai eu de difficultés que la première année essentiellement à cause de la langue mais par la suite c’est devenu plus facile.
Valquiria (Angola) : Il y avait une activité d’associations algériennes car à Oran elles sont nombreuses comme Le Nomade Algérien, Bel Horizon et autres dont j’en faisais partie. Je suis une personne très sociable, j'ai donc le contact facile. Nous étions souvent invités, nous étudiants étrangers. C’est comme cela que les échanges avec les Algériens ont commencé. Les gens m’ont d’ailleurs souvent invitée chez eux dans leurs maisons. Je me suis faite beaucoup d’amis algériens.
Quels sont vos lieux préférés dans votre ville de résidence ? Qu’aimez-vous y faire ?
Eloge (Burundi) : A Tiaret, c’était la première fois que je découvrais les manèges, ça m’a beaucoup plu. Sinon, j’aime me balader dans les ruelles et cela m’aide aussi dans mes réflexions philosophiques, moi qui suis un passionné de philosophie.
Adiarra (Mali) : A Alger j’aime bien les Sablettes. Il y a plusieurs attractions et ma préférée est le bateau pirate. Sinon j’aime me balader en bord de mer.
Mohamed (Tanzanie) : Personnellement, je n’ai pas un lieu spécifique que je préfère à Alger. J’aime me promener partout, tout dépend de l’humeur du jour.
Zao (Zambie) : Il y a un café à la Place Audin à Alger centre que j’aime bien et dans lequel j’y ai passé beaucoup de temps. Ce qui était intéressant c’était de discuter avec des hommes âgés d’environ la cinquantaine. Ils m’ont appris beaucoup de choses sur l’Algérie à travers nos différents échanges. J’y allais souvent seul.
Valquiria (Angola) : Les lieux que j'aime bien à Oran sont les Andalouses mais quand il n’y a pas de monde, notamment au printemps où c’est calme. J’aime aller à Santa-Cruz. Il y a aussi le quartier Akid Lotfi où on trouve de bons restaurants. Le théâtre d’Oran est également un lieu magnifique ainsi que le centre-ville.
Avez-vous voyagé en dehors de votre ville de résidence ? Si oui, citez-nous les noms des villes visitées.
Eloge (Burundi) : Belabess, Oran, Tlemcen, Ain Temouchent, Blida, Tizi Ouzou, Alger, Annaba.
Adiarra (Mali) : Je suis allée à Boumerdes, Chréa (Wilaya de Blida), Tipaza, bien évidemment Annaba où j’y ai vécu six mois, Chlef, Boukadir. J’ai envie de visiter Tikjda pour la neige, Oran, Constantine le Sahara. D’ailleurs, je compte aller bientôt à Tamanrasset.
Mohamed (Tanzanie) : J’ai visité beaucoup de villes mis à part le sud algérien comme Blida, Boumerdes, Tizi Ouzou, Bejaia, Oran … Mais je souhaite visiter le Sahara avant de quitter l’Algérie.
Zao (Zambie) : J’ai visité Tizi Ouzou, Blida, Tlemcen, Oran, Constantine.
Valquiria (Angola) : J’ai la chance d’avoir étudié la Géologie, ce qui m’a permis de visiter plusieurs villes comme : Tlemcen, Ain Temouchent, Mostaganem, Khmiss Melinana, Tizi Ouzou, Alger, Blida, Bouira (Tikdja), Bechar (Béni Abess et Taghit), le Hoggar, El Bayadh. Il me reste à visiter les villes de la région Est mais malheureusement je n’ai plus le temps de le faire car je pars bientôt, c’est bien dommage.
Quels plats ou mets algériens traditionnels avez-vous testé ?
Eloge (Burundi) : J’ai testé le couscous et d’autres plats mais je n’ai pas retenu les noms mais le couscous reste mon plat préféré.
Adiarra (Mali) : J’ai testé le couscous, le berkoukes, la chakchouka, le couscous noir, la rechta, la Chakhchoukha, la chorba, la h’rira, les boureks et autres.
Mohamed (Tanzanie) : Le couscous, la chakhchoukha, m’hadjab, la chorba …. Mais mon plat préféré est le couscous. J’aime aussi les M’hadjab avec des frites.
Zao (Zambie) : J’ai goûté le Couscous, la Kesra, la Chorba et plusieurs autres plats mais j’ai oublié les noms.
Valquiria (Angola) : J’ai goûté le couscous du sahara, pour moi c’est le meilleur de tous les couscous. Ici à Oran, j’ai goûté la Chakhchoukha, le tadjine, le berkoukes, la rechta, la H’rira, la Chorba et plein d’autre choses. Mon plat préféré reste le Tadjine.
Et quels sont les plats traditionnels de votre pays ? En avez-vous un que vous préférez ?
Eloge (Burundi) : Le plat traditionnel commun au Burundi est Isombé, c’est à base de feuilles de manioc fondues ou de maïs. Il y a aussi la patate douce et les haricots. On en mange presque tous les jours au Burundi.
Adiarra (Mali) : Le plat traditionnel au Mali c’est le riz aux grains, avec beaucoup de légumes, du poisson ou de la viande. Mon plat malien préféré est le Fakoye. C’est à base d’une plante qui pousse naturellement, accompagnée de riz blanc et viande de mouton. Ses épices sont spéciales et on retrouve aussi de la cannelle dans ce plat. Dans ma région par contre on est connu pour du couscous à base de mil, une sorte de graine.
Mohamed (Tanzanie) : Le plat le plus populaire en Tanzanie est l’Ugali. Mais mon plat préféré tanzanien est le Pilau qui est à base de riz, de légumes et d’une sauce.
Zao (Zambie) : Chez nous en Zambie nous avons le Nshiam, c’est un plat à base d’une sorte de semoule. Nous le prenons avec la main pour accompagner des soupes, du poulet, du bœuf, des légumes … Mais mon plat zambien préféré est celui que ma grand-mère me préparait avec de l’Okras . C’est une sorte de soupe à base de poulet.
Valquiria (Angola) : Nous avons plusieurs plats traditionnels mais le plus connu par tous les Africains c’est le Foufou. On l’accompagne avec des sauces différentes. C’est aussi mon plat angolais préféré.
Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné et/ou étonné à votre arrivée en Algérie ?
Eloge (Burundi) : La nature. Il y a de beaux paysages.
Adiarra (Mali) : L’architecture et la verdure. D’ailleurs, j’ai pris beaucoup de photos à Annaba à mon arrivée. Mais ce qui m’a le plus étonnée, et ça va paraitre bizarre, c’est le ciel en Algérie. J’ai l’impression qu’il est plus proche de nos têtes qu’au Mali, c’est une sensation particulière. Et ce qui est très impressionnant ce sont les chantiers dans toute l’Algérie. D’ailleurs j’en ai parlé partout autour de moi.
Mohamed (Tanzanie) : Constantine était la première ville que je découvrais à mon arrivée en Algérie. Son architecture et ses nombreux ponts suspendus m’ont beaucoup plu et impressionné. Mais ce qui m’a le plus frappé dans toute l’Algérie c’est une attitude que je n’ai vu nulle part ailleurs. Si on rentre dans un magasin, qu’on achète un article et qu’il nous manque quelques dinars, les vendeurs ici vous disent presque tous « Ce n’est pas grave, laissez pour la prochaine fois ». J’ai été agréablement surpris ! Aussi, on ne peut pas mourir de faim en Algérie, il y a une grande générosité de la part du peuple algérien que j’admire.
Zao (Zambie) : Les paysages ici sont splendides. L’Algérie est un très beau pays. J’aime la mer et il y a des vues sur mer magnifiques en hauteur. J’aime particulièrement une route qui descend de l’hôtel El Aurassi vers le Telemly où la vue sur la baie d’Alger est à couper le souffle.
Valquiria (Angola) : Il y a une grande différence dans les habitudes entre mon pays et l’Algérie. Pour ne donner qu’un exemple, chez moi, si deux personnes discutent entre-elles en marchant, on ne peut pas passer entre les deux personnes mais ici, c’est normal et on passe entre vous-deux, j’étais très étonnée ! (Dit en rigolant)
Mais ce que j’ai apprécié le plus est que l’Algérie aide beaucoup les étudiants. Il y a plusieurs cités universitaires et le loyer n’est vraiment pas cher, chose que je n’ai vu nulle part ailleurs. L’Etat algérien donne systématiquement des bourses aux étudiants algériens et j’admire cela.
Quelles différences avez-vous notées entre la culture algérienne et celle de votre pays ?
Eloge (Burundi) : Il y a plusieurs différences que ça soit dans les célébrations ou même dans les spécialités culinaires bien que nous soyons deux pays d’Afrique. Par exemple, le couscous était une découverte pour moi, les olives aussi et les pois chiches.
Adiarra (Mali) : Partout au Mali, il y a beaucoup d’activités, même la nuit les villes sont très animées. Bien que le Mali soit un pays à majorité musulmane, il existe des communautés chrétiennes ainsi que celles de croyances ancestrales. Il y a une région chez nous, qui est d’ailleurs la quatrième ville du Mali où nous retrouvons ces personnes appelées les Bambaras. Néanmoins, la vie au Mali est assez simple et chacun vit comme il l’entend. Par exemple les restaurants et les cafés restent ouverts même la journée pendant le ramadan mais la fréquentation n’est pas importante. Seuls les discothèques ferment.
Autre différence, nous avons des codes vestimentaires au Mali. Chaque tissu porté par une femme a sa signification. Il y a un tissu pour la femme mariée, un autre tissu pour la nuit de noces, un tissu pour les femmes célibataires, un autre pour les femmes divorcées et même une couleur spéciale pour les femmes veuves et qui est le bleu. Mais la nouvelle génération ne s’intéresse plus trop aux histoires des tissus et ne fait plus attention aux codes vestimentaires.
Mohamed (Tanzanie) : La Tanzanie étant un pays très touristique, il y a une vie nocturne très animée. Le choix des lieux est vaste et il y en a pour toutes les bourses. Aussi, la présence d’étrangers est assez importante en Tanzanie.
Zao (Zambie) : Chez nous, nous avons des problèmes mais nous essayons de vivre avec. Ici, je trouve que les gens sont un peu trop stressés. Dans mon pays c’est très cool, on danse même dans la rue.
Valquiria (Angola) : Il est clair que les us et coutumes entre l’Angola et l’Algérie sont différentes. Certains codes qui existent chez nous ne sont pas forcément les mêmes que ceux en Algérie. Mais c’est normal et nous sommes étrangers ici, nous nous adaptons.
Question pour les anglophones et les lusophones : Comment s’est déroulé l’apprentissage de la langue française ?
Adiarra (Mali) : Je suis francophone à la base mais on m’a quand-même imposé de prendre des cours de français la première année. Néanmoins, je n’en ai fait que six mois au lieu d’un an car, après évaluation de mon niveau de français, il s’est avéré supérieur à celui des étudiants étrangers venus en même temps que moi.
Mohamed (Tanzanie) : J’ai fait mes cours de langue française à Constantine pendant un an. Nous avions des cours toute la journée, quatre fois par semaine. Pour perfectionner mon français, mon adhésion au club d’échange Amercian Corner m’a également permis d’échanger avec des Algériens, c’était une politique gagnant/gagnant. Je leur apprenais l’anglais et eux m’apprenaient le français. Les films français et la musique française m’ont aussi beaucoup aidé dans mon apprentissage de la langue. Par la suite, c’est une fois que j’ai intégré la Faculté de médecine que j’ai amélioré mon français.
Zao (Zambie) : J’ai fait mon année de langue française à Annaba. A vrai dire, nous n’avions que deux jours par semaine, trois heures par jour. Ce n’était pas suffisant pour nous mais nous étions tellement nombreux qu’ils devaient nous partager durant la semaine. Il y avait aussi la barrière de la langue pour communiquer avec les Bônois et la différence de culture. Donc, apprendre le français la première année n’était pas évident. Une fois venu à Alger, je me suis rendu compte qu’il fallait impérativement que j’apprenne le français pour pouvoir poursuivre mes études. Les premiers cours étaient très difficiles pour moi. Je me rappelle lorsque le professeur disait toute une phrase, je ne comprenais que deux mots. Par la suite, je me suis mis à lire les livres qu’on utilisait pour les cours. C’était très difficile au début car je devais à chaque fois traduire. C’est au bout de trois ou quatre ans que j’ai pu maitriser le français.
Valquiria (Angola) : Apprendre le français n’était pas très difficile pour moi car j’aime beaucoup les langues, c’est l’une de mes passions. J’avais appris un peu le français au lycée dans mon pays. Quand je suis arrivée ici, j’avais quelques facilités à parler et à comprendre et cela m’a permis de suivre les cours aisément. Par contre, je n’ai pas développé mon français en parlant avec les Algériens car la majorité parle plus l’arabe que le français mais ça s’est plutôt bien passé. Nous avions des cours trois fois par semaine, la mi-journée. Puis, au fur et à mesure, j’ai fait connaissance avec des Algériens qui parlaient bien français, des congolais et des burkinabais ainsi que des étudiants d’autres nationalités. A la faculté j’avais la chance d’avoir des camarades de classe qui parlaient français et les professeurs maitrisaient parfaitement la langue.
Arrivez-vous à parler et à comprendre l’arabe, essentiellement l’arabe algérien ? Quels mots ou phrases avez-vous appris jusqu’ici ?
Eloge (Burundi) : « Chuiya » (un peu), « Ch’hèl » (combien ?)
Adiarra (Mali) : Je ne parle pas vraiment l’arabe mais j’ai appris quelques mots et expressions et je comprends ce que les gens disent mais uniquement quand ils parlent l’arabe algérien et non pas l’arabe littéraire. Le premier mot que j’ai appris est « Atini » (donne-moi). Sinon il y a wesmèk (comment tu t’appelles), bezaff (beaucoup) et autres.
Mohamed (Tanzanie) : Je ne peux pas prétendre parler l’arabe mais je comprends globalement quand on me parle. D’ailleurs, petite anecdote de mes premiers jours en Algérie. Un jour, étant à Constantine avec un ami, on s’est attablé dans un petit fast food et le menu était entièrement écrit en arabe. Comme aucun d’entre nous deux lisait l’arabe, on s’est dirigé vers les cuisines et ils ont été gentils avec nous. Ils nous ont montré chaque plat et c’est comme ça que nous avons passé notre commande. Parmi les premiers mots ou phrases appris jusqu’ici il y a le mot « ouèch rak » (comment allez –vous ?).
Zao (Zambie) : Le premier mot que j’ai appris est « Kayen » (qui veut dire « il y a »). Sinon, je ne connais que quelques mots qui me facilitent mon quotidien.
Valquiria (Angola) : Je parle chuiya (un peu) arabe! Si des personnes mélangent l’arabe et le français, je peux comprendre la discussion. Le premier mot que j’ai appris est « makènch » (il n’y a pas). Sinon, je sais compter de 1 à 10, le mot meskina (la pauvre), wachèn (quoi ?), Chaba bezaf (très belle), Ki rak ? (Comment vas-tu ?), Ghaya (bien) et plein d’autres mots et phrases. Au marché, j’arrive à me débrouiller en disant par exemple : « Ch’hal hadi ? » (Combien ça coûte ?), puis tu enchaines avec par exemple : « Atili 1kg » (Donnez-moi un kilo) et voilà !
Que vous manque-t-il le plus de chez vous ?
Eloge (Burundi) : Ma famille, mes amis et toutes les opportunités que j’avais là-bas. J’avais commencé à investir dans de petites activités mais je compte les reprendre une fois de retour au pays.
Adiarra (Mali) : La nourriture, les activités sur place, ma famille.
Mohamed (Tanzanie) : Les gens, ma famille, l’ambiance et la nourriture surtout.
Zao (Zambie) : L’ambiance chez nous, j’adore danser !
Valquiria (Angola) : La nourriture !
A ce jour, le coronavirus continue à circuler dans le monde entier et l’Algérie n’en est pas épargnée bien que le nombre de contaminations ait considérablement diminué et les mesures de confinement partiel à domicile sont allégées. Mais lors de la période du grand pic, un confinement sévère a eu lieu en Algérie. Comment avez-vous vécu le confinement et quel impact cela a eu sur vos activités quotidiennes et vos études ?
Eloge (Burundi) : Cette crise sanitaire a eu un double impact sur moi, positif et négatif. Pour ce qui est du négatif, comme pour tous, nous avons eu beaucoup de retards dans notre programme d’études. Mais ce qui a été positif pour moi est que pendant ce temps-là, j’ai compensé en faisant des formations en ligne dans plusieurs domaines.
Adiarra (Mali) : J’ai très mal vécu le confinement et je pense que c’est le cas de tout le monde. Nous n’étions pas habitués à être contraint de rester chez soi toute la journée. Mentalement, ça a vraiment pesé sur moi. Pour mes activités, j’avais commandé des articles du Mali et je n’arrivais donc pas à avancer, j’étais bloquée. Pour ne pas perdre mes idées, je les notais au fur et à mesure.
En ce qui concerne mes études, au début j’ai résisté car je me disais qu’il fallait terminer l’année dans les temps mais malheureusement ça n’a pas vraiment aboutit. J’ai continué à étudier jusqu’au mois de ramadan même si on ne partait plus en classe mais les rumeurs d’une année blanche m’ont un peu découragée et déstabilisée. Au final, nous avons quand-même passé les examens en ligne.
Mohamed (Tanzanie) : L’impact le plus fort était au niveau des études. Nous avions des cours en ligne mais, moi qui fais des études de médecine, nous ne pouvions pas à cette époque aller à l’hôpital pour la pratique.
Zao (Zambie) : La crise de corona a eu un impact important essentiellement au niveau des universités qui n’étaient pas prêtes à cette situation et cela a pris des mois pour qu’elles puissent organiser des cours en ligne. Lorsque ces derniers ont été mis en place, nous n’avions pas beaucoup de temps pour préparer les examens, donc nous étions nombreux à stresser. Pour ce qui est de ma vie quotidienne, comme tout le monde, enfermés dans nos chambres sans avoir où aller.
Valquiria (Angola) : Au début, le confinement m’a beaucoup dérangée car à la base je n’aime pas rester à la maison mais nous n’avions d’autre choix que de respecter les mesures instaurées. L’impact que cela a eu sur mes études est que ma soutenance a été retardée et par la même occasion mon retour en Angola. Mais on devait s’y faire et cela fait partie des difficultés de la vie.
Après l’obtention de votre diplôme, quels sont vos futurs projets ?
Eloge (Burundi) : Je souhaite retourner dans mon pays et continuer mes activités que j’avais entamées en parallèle de celles qui sont rattachées aux études que j’ai faites ici en Algérie.
Adiarra (Mali) : Je compte me consacrer à mes activités de création d’articles africains en Algérie, du moins pour un moment et en quelque sorte vivre entre ici et le Mali. Je peux dire que je suis devenue un peu Algérienne ! Bien que j’aie étudié la linguistique dans le but de faire du journalisme, il y a quelque chose qui a changé et donc je me suis orientée vers l’art. Néanmoins, je compte intégrer l’audiovisuel dans mon projet par exemple en allant sur le terrain et solliciter les Algériens à participer à des jeux autour de la culture africaine et leur permettre de gagner un article. Mon but n’est pas uniquement de vendre mais aussi d’échanger avec les Algériens et les amener à connaitre la culture de mon pays et de créer ce contact.
Mohamed (Tanzanie) : J’hésite entre trois spécialités, l’orthopédie, la cardiologie et la chirurgie. Je compte faire ma spécialité ailleurs. Bien plus tard, je souhaite travailler dans le cadre de la médecine tout en mêlant l’entreprenariat.
Zao (Zambie) : Mes plans ont changé. Au départ, j’ai pensé à la médecine et de me spécialiser en pédiatrie. Par la suite, à chaque fois que je repars dans mon pays, je me rends compte de certaines difficultés que les Zambiens vivent et je me dis que je pourrai apporter plus dans autre chose. C’est comme ça que j’ai pensé à l’agriculture. La médecine est une de mes passions mais pas la seule.
Vlaquiria (Angola) : J’essaierai de trouver un travail en Angola dans ma spécialité. Mais j’ai d’autres projets qui me tiennent à cœur comme l’organisation de fêtes et la décoration que j’aime bien. Aussi, j’aimerais travailler avec et pour les jeunes en créant une association afin d’impliquer les gens à aider les autres et à s’entraider et ce dès l’adolescence. Pour moi, aider les autres c’est aussi s’aider soi-même.
Que vous a apporté votre expérience en Algérie?
Eloge (Burundi) : J’ai découvert mes forces et mes faiblesses. Je me suis amélioré car j’ai appris à voir les qualités des Algériens et me dire que nos différences culturelles n’ont pas toujours été un obstacle de communication. Il existe aussi des qualités ici qu’on ne retrouve pas ailleurs. Par exemple, au mois de Ramadan, tout le monde est très généreux envers autrui. Une personne qui ne te connait pas peut partager avec toi ce qu’elle a. Même dans nos fêtes chrétiennes nous ne voyons pas autant de générosité entre des inconnus. Et je dirais que même en dehors du Ramadan, nous pouvons croiser des personnes qui aiment partager notamment avec nous les étrangers.
Adiarra (Mali) : L’Algérie m’a permis de découvrir des parties de moi que je ne connaissais pas notamment une capacité à me contenir et ne pas réagir à tout. J’ai appris à ne compter que sur moi-même. Aussi, ça m’a encouragé à m’investir dans la création, chose que je n’aurais peut-être pas faite si j’étais restée au Mali.
Mohamed (Tanzanie) : Mon expérience en Algérie m’a permis de grandir et d’être responsable sur tous les points de ma vie. L’Algérie est un pays qui t’apprend à maitriser ton stress et prendre les choses comme elles viennent.
Zao (Zambie) : La maturité. Quand je suis arrivé en Algérie je n’avais que 18 ans, j’ai donc beaucoup appris.
Vlaquiria (Angola) : Pour moi l’Algérie était une école de vie. Quand je suis arrivée, j’étais très jeune. L’Algérie m’a fait ouvrir les yeux et m’a appris à devenir une femme. J’ai grandis. Même les gens qui m’ont connu avant trouvent que j’ai beaucoup changé. Je ne peux que remercier tous ceux qui ont contribué dans ma vie ici à être celle que je suis. Je me considère maintenant comme une femme libre, ouverte et capable.
Quel conseil donneriez-vous à de futurs étudiants étrangers qui viendraient en Algérie ?
Eloge (Burundi) : Je leur dirais qu’il y a des hauts et des bas comme partout. Il y a ceux qui veulent rester ici comme ceux qui veulent retourner chez eux ou partir ailleurs. Il est utile qu’ils se renseignent en amont afin de bien connaitre le pays. Mon deuxième conseil serait que si les nouveaux étudiants veulent bien vivre ici, il ne faut pas qu'ils se renferment sur eux-mêmes mais plutôt qu’ils participent aux activités communautaires.
Adiarra (Mali) : Mon expérience m’a appris à relativiser et c’est ce que chacun devrait essayer de faire. Parfois on fait face à des situations compliquées et on doit apprendre à les gérer.
Mohamed : Je conseillerais à tout étudiant étranger d’apprendre l’arabe. Aussi, je dirais qu’il ne faut surtout pas hésiter à aller vers les Algériens. Une culture différente ne nous empêche pas d’aller vers l’autre. Il y a vraiment des gens bien.
Zao (Zambie) : Mon conseil serait de ne pas se renfermer dans sa cage et sortir de sa zone de confort, aller découvrir d’autres choses et explorer d’autres horizons. On doit toujours s’ouvrir aux autres.
Valquiria (Angola) : A tous ceux qui souhaiteraient venir ici je leur dirais que, oui, l’Algérie est un pays difficile à comprendre au début mais il y a des choses qu’ils apprendront ici et jamais ailleurs. Aussi, le conseil que je donne à tous les nouveaux est qu’il ne faut pas se décourager dès le début. Egalement, je ne conseille pas aux étudiants de systématiquement rentrer chez eux pendant les vacances. Il suffit de voir et de comprendre les gens pour bien vivre ici. On ne doit pas oublier que si un étranger venait à s’installer chez nous, on ne peut pas accepter non plus toutes ses habitudes mais que c’est à lui de s’adapter aux coutumes de son pays d’accueil. Comme je dis habituellement : « Tu dois danser selon la musique du pays où tu es ! ». Il faut apprendre à vivre ensemble et en paix.
Quel serait le plus beau souvenir d’Algérie que vous emporterez avec vous ?
Eloge (Burundi) : Je me souviendrai des visites que j’ai pu faire dans les différentes villes mais également toutes mes expériences, bonnes ou mauvaises, qui m’ont construit et m’ont aidé à m’améliorer et à comprendre d’avantage l’être humain et ce que c’est que de ne pas être chez soi.
Adiarra (Mali) : Tout ce qui m’a permis d’aller au-delà de mes limites et pouvoir me projeter dans l’avenir sans encore y être.
Mohamed (Tanzanie) : Les Algériens sont drôles ! Ça va vraiment me manquer, leur humour, leur attitude, tout ce qui les caractérises.
Zao (Zambie) : Il y a tellement de beaux souvenirs. Les différentes soirées que nous avons eues avec mes compatriotes de Zambie, le souvenir d’un road-trip d’une semaine. Pour ce qui est de l’Algérie, les discussions que j’ai eues avec les Algériens vont me manquer.
Valquiria (Angola) : J’ai appris à vivre en communauté et en paix dans le respect des autres cultures et coutumes. Mais aussi, j’ai apprécié l’effet que ça fait de rassembler toute l’Afrique sur un seul et même territoire.