Alger a décidé, jeudi 7 août, de mettre fin à la gratuité de ses biens immobiliers occupés par l’ambassade de France. Une décision qui pourrait alourdir la facture pour Paris.


Alger a annoncé, jeudi 7 août, la « fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie ». Une note verbale transmise par Alger à Paris annonce également la renégociation des baux conclus à des conditions avantageuses, afin d’en revoir les montants et modalités.
La France loue 61 biens en Algérie
Selon l’Algérie Presse Service (APS), la France bénéficie depuis longtemps de conditions locatives avantageuses sur au moins 61 biens en Algérie, dont près de 18 hectares pour l’ambassade de France et 4 hectares pour la résidence de l’ambassadeur, appelée « Les Oliviers ». Cette dernière aurait longtemps été louée pour un montant symbolique, resté inchangé entre 1962 et août 2023.
Ces avantages, hérités des premières années suivant l’indépendance, n’ont pas d’équivalent en France pour la représentation algérienne, précise Alger. « En conséquence, l’action algérienne ainsi décidée vise à introduire l’équilibre et la réciprocité dans la relation algéro-française globale », signale le ministère.
Alger a également annoncé la dénonciation de l’accord bilatéral de 2013 dispensant de visa de court séjour les titulaires de passeports diplomatiques et de service. Cette mesure, désormais définitive, oblige les Français concernés à solliciter un visa pour entrer en Algérie.
Une facture salée pour Paris
Difficile, pour l’heure, de chiffrer précisément l’impact financier tant que les nouveaux loyers ne sont pas fixés. Mais une projection à partir de surfaces comparables laisse entrevoir plusieurs millions d’euros par an rien que pour l’ambassade et sa résidence si les tarifs du marché sont appliqués.
En ajoutant les Instituts français, les consulats et leurs dépendances, la somme pourrait rapidement grimper. Paris devra alors décider s’il absorbe la charge dans le budget du Quai d’Orsay, réduit son parc immobilier en Algérie, ou négocie des compensations avec Alger. Ce qui est certain, c’est que la gratuité ne fait plus partie des certitudes.
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