La Wild Chimpanzee Foundation (WCF) et l'Ambassade de France en Côte d'Ivoire ont présenté la semaine dernière, à l'Institut français de Côte d'Ivoire, le documentaire "Forêt en voie d’extinction : l'espoir de l'observation indépendante" réalisé par Luis Marques et produit par Alma Production. Près de 300 personnes ont pu découvrir en avant-première le combat mené par la WCF et les communautés locales aux côtés de la SODEFOR pour sauver la forêt classée du Cavally.
Suivi par une session de débat entre le public et 6 panélistes, représentants de l'Etat, de la société civile et du secteur privé. Cet évènement a permis de soulever de nombreuses questions sur la conservation des forêts en Côte d’Ivoire.
La Côte d'Ivoire comptait 234 forêts classées il y a 50 ans, aujourd'hui il n'en reste plus que 5. Des chiffres alarmants qui devraient éveiller les consciences.
Emmanuelle Normand, directrice de la WCF, a également attiré notre attention sur la situation critique des chimpanzés. L'Afrique de l'Ouest à perdu 80% de ses chimpanzés en 20 ans. Une perte de 90% à l'échelle de la Côte d'Ivoire.
L'observation indépendante, outil de gestion durable des ressources, mis en place en 2014 par la WCF en partenariat avec la Sodefor a permis de récolter des données sur la situation, le respect de la réglementation, et de révéler les dysfonctionnements en vue de proposer des solutions à ces derniers.
Après un pic de violence de 2014 à 2018 dû à l'invasion de 10.000 planteurs illégaux dans la forêt du Cavally, les observations ont repris. La WCF est aussi à l'initiative d'une tournée de sensibilisation au près des populations à travers le théâtre. Réalisée en 2018, cette tournée avait pour objectif de mettre en lumière le traffic de vente de terres illégales dans les forêts classées.
Invité spécial de la projection/débat, Tiken Jah Fakoly célèbre chanteur de reggae et fervent défenseur de l'environnement a été choqué par les chiffres annoncés. "Aujourd'hui je ne suis pas là pour chanter, je suis là pour pleurer" a-t-il déclaré après la projection.
Des opérations d'arrachage des plans illégaux de cacao ont été mises en oeuvre depuis 2018. Face à l’accélération persistante de la dégradation des forêts et aux nouveaux enjeux de la gestion durable des ces ressources, un nouveau code forestier a été promulgué en 2019 afin de le renforcer.