Selon une étude, la protection des futures mamans est lacunaire conformément à la loi. L’employeur devrait proposer des aménagements à la femme enceinte, prévoir un congé préventif éventuel et mandater un spécialiste si nécessaire. Des lois qui semblent compliquées à appliquer dans certaines entreprises.
La grande majorité des travailleuses enceintes ne bénéficient pas d’une protection conforme à la loi. C’est le constat d’une étude menée par Unisanté et la Haute Ecole de Santé Vaud dans plus de 200 entreprises romandes.
L’enquête a été réalisée auprès de 95 entreprises du domaine de l’industrie alimentaire et 107 de la santé. Dans ces deux domaines, seules12% et 2% des employées enceintes bénéficieraient d’une protection conforme à la loi, indiquent jeudi dans un communiqué les partenaires de l’étude.
Ils rappellent que l’Ordonnance sur la protection de la maternité au travail (OProMa), introduite depuis 20 ans, prévoit que l’employeur propose des aménagements à l’employée ou la réaffecte à un poste ne présentant pas de dangers pour sa grossesse. L’entreprise doit aussi transmettre une analyse des risques au médecin traitant en vue d’un éventuel congé préventif. Dans les entreprises avec des activités à risque, il convient aussi de mandater un spécialiste de la sécurité.
Pour les auteurs de l’étude, «la conciliation entre grossesse et emploi devrait être considérée comme une responsabilité des entreprises et de la société, non uniquement comme une responsabilité privée de la travailleuse.» Ils avancent quelques pistes pour améliorer la situation comme l’instauration d’un congé prénatal, d’un fonds dédié aux congés préventifs ou d’un meilleur soutien pour concilier travail et maternité.