Édition Hong Kong

Les ZLE de Shanghai, Pekin et Guangdong s'ouvrent aux banques étrangères

Afin de renforcer l’ouverture de son secteur financier aux acteurs étrangers, la Chine met en place de nouvelles réglementations, afin de garantir un traitement plus équitable entre les institutions financières nationales et les institutions financières étrangères. Explications.

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Écrit par Noémie Valery
Publié le 17 mars 2025

Ouverture du secteur financier en Chine

Une directive, publiée conjointement par la Banque Populaire de Chine, le ministère du Commerce et divers départements gouvernementaux le 22 janvier 2025, définit de nouvelles réglementations pour le secteur financier chinois. Ainsi, les institutions financières étrangères, c’est-à-dire les banques, compagnies d’assurances et coopératives de crédit non-chinoises entre autres, pourront proposer les mêmes nouveaux services financiers que les institutions chinoises dans les zones de libre-échange éligibles. Plusieurs entreprises européennes étant déjà présentes en Chine sont concernées, telles que BNP Paribas, la Deutsche Bank ou le Crédit Suisse. Ces dernières pourront donc désormais proposer aux consommateurs des services innovants, qui ne sont pas encore proposés dans le pays, au même titre que les banques chinoises. Parmi ces services, qui doivent déjà exister ailleurs et être réglementés à l’international, se trouve le financement vert, les prêts basés sur des actifs numériques et les outils d’intelligence artificielle pour ne citer qu’eux.

La directive s’applique aux zones de libre-échange (ZLE), régions spécifiques au sein desquelles le gouvernement met en place des politiques économiques plus souples et plus ouvertes pour favoriser la croissance. Les zones concernées sont Shanghai, Tianjin, Pékin, Guangdong, Fujian et Hainan.

Le développement « sain » du secteur privé

Cette ouverture du secteur financier au marché mondial s’inscrit dans le volonté du gouvernement chinois de développer le secteur privé en Chine, comme l’a affirmé le président Xi Jinping mi-février lors d’un congrès sur les entreprises privées. C’était la première fois depuis 2018 que ce dernier recevait les grands patrons du secteur. Parmi eux figuraient Jack Ma (Alibaba), Ren Zhengfei (Huawei) et Wang Chuanfu (BYD). Lors de son discours, Xi Jinping a affirmé vouloir favoriser la concurrence loyale entre les entreprises ainsi que la protection de leurs droits et de leurs intérêts légitimes.

Concrètement, cela se traduit par des investissements massifs en innovations technologiques, comme l’IA, l’information quantique et la biotechnologie, qui permettent d’accroitre la productivité des entreprises. L'accès aux crédits a également été facilité, encourageant les investissements privés dans divers secteurs de l'économie.

Attirer les investisseurs étrangers en Chine

Les objectifs de ces initiatives sont multiples : attirer davantage d’investissements étrangers dans le secteur financier, renforcer son innovation et sa compétitivité, répondre aux engagements internationaux pris par la Chine, notamment envers l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ou encore stimuler la croissance économique du pays.

Ce tournant pris par le gouvernement chinois peut être vu comme une double réponse, à la fois à la fragilisation de l’économie nationale et à la guerre économique menée par le président américain Donald Trump. En effet, les droits de douane mis en place par les États-Unis ont restreint l’accès des entreprises chinoises au marché américain, qui était un partenaire de taille. Les mesures prises par le gouvernement permettent de réduire la dépendance de l’économie chinoise à ce marché, en se rapprochant d’investisseurs venant d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie.

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