Édition internationale

La Chine supprime les tarifs douaniers pour l'Afrique

A l'occasion de la quatrième édition de l'exposition sur l'économie et les échanges sino-africains, la Chine a annoncé qu'elle supprimait les droits de douane vers les pays d'Afrique. Explications.

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Écrit par Juliette Robieux
Publié le 27 juin 2025, mis à jour le 26 juin 2025

Suppression des droits de douane par Pékin

Le 12 juin 2025, la Chine a annoncé à Changsha son intention d’élargir sa politique "zéro-tarif" à l’ensemble des 53 pays africains avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques, renforçant une initiative déjà entamée en 2024 à l’égard des pays les moins avancés. Cette mesure vise à renforcer les liens économiques avec le continent africain tout en offrant un accès plus large au marché chinois.

Si cette décision marque une avancée symbolique importante dans les relations sino-africaines, elle n’est pas encore effective et dépend des négociations au sein du nouveau cadre de partenariat économique proposé par Pékin : le “China-Africa Economic Partnership for Shared Development”. Ce mécanisme s’inspire des accords ACP-UE (assemblée jointe entre l’Union Européenne et l’Afrique, les Caraïbes ainsi que les pays du pacifique) visant un développement mutuel à long terme. À travers ce dispositif, la Chine cherche à consolider son influence commerciale en Afrique. tout en se positionnant comme alternative aux États-Unis, dont la politique tarifaire s’est récemment durcie envers les produits africains.

Nouvelles opportunités commerciales pour l’Afrique

L’annonce chinoise intervient à un moment charnière pour les pays africains, confrontés à un avenir incertain dans leurs relations commerciales avec les États-Unis, notamment après les menaces de hausse des droits de douane émanant de l’administration Trump. En réaction, les échanges diplomatiques et commerciaux Chine-Afrique se dynamisent : des délégations africaines, comme celle du Western Cape en Afrique du Sud, ont participé activement à l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique (CAETE) tenue ce mois à Changsha.

Les exportateurs y ont présenté une large gamme de produits, cosmétiques bio, vins, fleurs, thés, épices, traduisant la diversification croissante de l’offre africaine. L’ouverture du marché chinois, dans un contexte mondial marqué par le protectionnisme, pourrait ainsi offrir à l’Afrique une alternative stratégique, à condition que les producteurs locaux soient accompagnés dans l’adaptation aux exigences du marché chinois.

Partenariats commerciaux historiques

Si la nouvelle politique tarifaire est perçue comme une avancée majeure, elle s’inscrit dans une relation de longue date. Depuis plus d’une décennie, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique. Cette collaboration avait notamment débuté dans le cadre de la coopération “Sud-Sud”, à travers laquelle la Chine avait démarré une politique de O tariffs pour certains des pays africains les moins développés. En 2024, les échanges bilatéraux ont atteint près de 295,5 milliards de dollars, en hausse de 6,1 % par rapport à l’année précédente.

L’Afrique exporte notamment vers la Chine des ressources brutes essentielles, comme les minerais, le fer ou encore les métaux rares. Des pays comme la République Démocratique du Congo (RDC), la Guinée ou le Nigeria occupent une place centrale dans ce commerce : la RDC, par exemple, est devenue en 2024 le principal fournisseur africain de la Chine avec plus de 21,9 milliards de dollars d’exportations. Cette nouvelle pourra mener à davantage d'échanges dans la région et à renforcer encore plus les collaborations Sino-Africaines dans le futur.
 

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