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Mirimiri : une médecine māori pour soigner son corps et son esprit

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by Bornestobewild
Écrit par Claire Bisson
Publié le 3 août 2018, mis à jour le 6 septembre 2018

Le bien être semble être le mal du siècle. Tout le monde veut être bien dans son corps, bien dans sa tête mais personne n'y parvient vraiment. Et si nous n'adoptions pas la bonne méthode ? Claire du blog Bornes To Be Wild part à la rencontre de māoris qui font vivre leur culture et partagent leurs connaissances avec les voyageurs. Cette semaine elle vous fait découvrir le "mirimiri", une médecine traditionnelle māorie qui soigne le corps et l'esprit et donne des clés pour mieux se réaliser. 

Et si soigner notre corps passait par notre esprit ? Les traumatismes présents ou passés créent un déséquilibre et peuvent alors être la source de douleurs physiques. En d’autres termes, le psychisme influe sur notre santé. C’est ce que la médecine māori soigne à travers la pratique du mirimiri et du romiromi. Nous avons passé un week-end à étudier cette médecine traditionnelle à Rotorua et on vous explique ce qui se cache derrière ces drôles de mots.

 

Une approche globale de l’être humain

« Mirimiri » est un mot rigolo qui signifie « stimuler » / « agiter » en māori. On le traduit souvent par « massage » mais c'est bien plus que cela. Cette médecine traditionnelle consiste à travailler à la fois sur le corps, les émotions et l’esprit.

L’objectif étant de libérer les blocages physiques et énergétiques de notre corps grâce à des massages en profondeur. En « stimulant » le corps (les tissus, os ou organes) par des points de pression le mirimiri permet « d'agiter »  et libérer des tensions profondes coincées dans notre corps. 

À travers la pratique du « mirimiri » et du « romiromi » (les massages) on peut soulager les douleurs dans son corps mais également soigner diverses maladies (dépression, anxiété, maux de tête, pression artérielle, inflammation, voire même des cancers).

C’est une approche totalement différente de la médecine occidentale. Et pourtant lorsque l’on parle de douleurs on utilise souvent des expressions telles que « j’en ai plein le dos », « j’ai des nœuds dans le ventre », « il se fait du mauvais sang», « ne te mets pas la rate au court-bouillon » (ok celle là il n’y a peut-être que ta grand-mère qui l’utilise encore).

Toutes ces expressions mettent en lien une émotion avec une partie de son corps.

 

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Soigner autrement qu’avec des médicaments

« Il existe une pilule pour tout aujourd’hui (…) et pourtant la douleur est une alerte de notre corps qui nous indique un dysfonctionnement quelque part. »

Ancienne infirmière, Jolie Davis a passé des années à soigner ses patients avec des médicaments avant de quitter son travail pour se consacrer à la médecine traditionnelle māori qu’elle enseigne à travers des workshops.

Jolie nous explique que notre tolérance à la douleur est très limitée.

Qu’il s’agisse d’une douleur physique ou d’une émotion négative, nous avons tendance à éradiquer immédiatement tout ce qui nous est désagréable. Le médicament est devenu un automatisme à tous les maux.

Jolie a choisi de soigner ses patients par ce que nous occidentaux appelons « médecine alternative ». Pour les māori c’est une médecine à part entière, qui se veut complémentaire d’un système de santé plus traditionnel.

 

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Libérer son corps des énergies négatives

« Votre corps c’est comme un ordinateur géant. C’est une machine qui avec le temps commence à moins bien fonctionner, à accumuler les cookies… Alors c’est le moment de rebooter le système pour le rendre plus performant ensuite. »

Un chagrin d’amour, un décès, le remboursement d’un prêt, un divorce, des violences… ce sont autant d’évènements qui viennent constituer notre mémoire émotionnelle.

Ces traumatismes, angoisses ou expériences, qui restent en nous de façon consciente ou non, peuvent être la source d’un déséquilibre voire de maladies.

La médecine māori vise à rééquilibrer le corps et l’esprit et permettre ainsi à chacun de se libérer du négatif pour atteindre son plein potentiel.

Après un mirimiri, les tensions dans notre corps sont atténuées, on se sent plus léger, régénéré, et cela nous apporte plus de clarté dans notre esprit. Rien à voir avec des rites magiques, chamaniques ou un effet placebo.

 

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La pratique salvatrice du mirimiri et du romiromi

« Mirimiri » signifie massage en māori mais dans les faits, cela ne ressemble en rien à un massage, car la pratique n’a rien de plaisant.

À travers des manipulations, des pressions exercées à des endroits particuliers et des massages vigoureux, la pratique permet au corps de se réaligner et retrouver son équilibre.

Selon cette médecine, la tension se stocke dans les niveaux inférieurs de notre corps. C’est pour cela qu’à l’inverse des massages occidentaux, on travaille en profondeur lorsque l’on pratique le mirimiri, ce qui peut s’avérer assez douloureux mais salvateur.

Dans la pratique du romiromi les éléments naturels rentrent dans le processus de guérison. On utilise le rakau (baton en bois), des kohatu (des pierres), moana (eau de mer) et apaptuanuku (la terre) pour se libérer des énergies négatives.

La pierre de prédilection pour pratiquer le romiromi est le Pounamou, la fameuse pierre de jade de Nouvelle-Zélande.

 

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Des outils pour son esprit

Lors de ce workshop, Jolie nous a fait réaliser que dans nos modes de vie moderne nous oublions l’importance de passer du temps dans la nature.

Il est d’ailleurs prouvé par la science que la nature a des vertus bénéfiques sur la santé des êtres humains.

C’est ce qu’ont fait les japonais en 1980 en créant la « Shinrin-Yoku Forest Therapy ». Cette thérapie consiste à soigner l’anxiété et la dépression à travers des marches régénératrices en forêt.

Qui ne s’est jamais senti revitalisé après un bain dans l’océan ou une balade en forêt ?

Enfin Jolie nous rappelle l’importance d’être en connexion avec soi et les autres.

  • Mieux se connaître pour mieux se comprendre.
  • S’écouter pour mieux se réaliser.
  • Réfléchir avec son cœur et pas qu’avec sa tête.

« On nous a toujours appris à réfléchir avec notre tête plutôt que notre cœur, ce qui peut mener à des déséquilibres ou contradictions. Face à un choix, plutôt que demander « what do you think about it ?» on devrait plutôt se demander « How do you feel about it ? ».

 

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