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Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français a créé les 4 lions du pont Qasr el Nil au CaireHenri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français a créé les 4 lions du pont Qasr el Nil au Caire
Écrit par Ingrid Buffard
Publié le 24 juin 2021, mis à jour le 24 juin 2021

Sculpteur français du XIXe siècle, Jacquemart a su s’inscrire dans le paysage égyptien avec ses sculptures. Les rues du Caire sont le lieu idéal pour découvrir ses œuvres. Levez le nez et admirez.

Né en 1824 à Paris, Henri-Alfred Jacquemart a laissé son empreinte dans la capitale égyptienne. Ses œuvres les plus connues au Caire sont les 4 lions, qui gardent l’entrée du pont Qasr el-Nil.

Sculpteur animalier

Fils d’un industriel, Jacquemart se destine très tôt pour les arts. A 21 ans, il entre aux beaux-arts de Paris et étudie la peinture avec Paul Delaroche, puis la sculpture avec Jean Klagmann. Remarqué pour ses sculptures animalières, il obtient plusieurs commandes de l’Etat.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Rhinocéros sur le parvis du musée d'Orsay à Paris.

 

Pour l’Exposition universelle de 1878 à Paris, il réalise un majestueux rhinocéros en fonte de fer. L’œuvre fait partie d’un ensemble de 4 sculptures qui entouraient la fontaine devant le palais du Trocadéro, avec l’Eléphant d’Emmanuel Frémiet, le Cheval de Pierre Louis Rouillard et le Taureau d’Augustin Caïn. Lorsque le palais a été démonté en 1935, le Rhinocéros fut installé dans les jardins de la porte de Saint-Cloud à Paris. Depuis 1986, il orne le parvis du musée d’Orsay.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
La fontaine de la Victoire, place du Châtelet à Paris.

 

En 1855, il réalise quatre sphinx pour la fontaine de la Victoire, place du Châtelet à Paris. Cette œuvre laisse présager du lien fort qui unira Henri-Alfred Jacquemart à l’Egypte.

Henri-Alfred Jacquemart et l’Egypte

Le sculpteur séjourne en Egypte dans les années 1860-1870. Ses voyages l’inspirent et ses œuvres témoignent de sa nouvelle passion pour la culture égyptienne.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Chamelier de l’Asie-Mineure – souvenir de la Haute Egypte.

 

En 1869, il réalise Chamelier de l’Asie-Mineure – souvenir de la Haute Egypte, qui sera exposé lors de l’Exposition universelle de Paris en 1878. Pour l’historienne de l’art Catherine Chevillot, Jacquemart « reprend le thème du cavalier arabe, fréquemment traité par des artistes orientalistes, comme Gérôme ou Fremiet, et insiste avec un réalisme quasi ethnographique sur les détails du costume et des accessoires. »

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Monument en l’honneur du Pacha Muhammad Ali.

 

Puis, l’artiste enchaine les commandes officielles. En 1870, il crée un monument en l’honneur du Pacha Muhammad Ali, place des Consuls à Alexandrie (l’actuelle place Tahrir). Le fondateur de l’Egypte moderne se tient droit sur son cheval. C’est la première statue équestre qui fut acceptée dans un pays musulman, grâce à une fatwa du cheikh Mohammed Abdo.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Un des 4 lions qui gardent les entrées du pont Qasr el-Nil.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte

 

Au Caire, Henri-Alfred Jacquemart s’est illustré avec les 4 lions qui gardent les entrées du pont Qasr el-Nil. Initialement prévues pour entourer la statue du Pacha Muhammad Ali, ces quatre sculptures se sont vues délocaliser au Caire, sur le pont Qasr el-Nil. Le buste droit, le regard fier, ils surveillent la circulation sur cette artère principale depuis 1872. L’un d’entre eux a connu une notoriété importante lors de la révolution de 2011, puisqu’il arborait un pansement sur son œil, symbole des blessures par balles subies par certains manifestants.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Monument en l’honneur de Soliman Pacha.

 

En 1874, Jacquemart reçoit une nouvelle commande ; un monument en l’honneur de Soliman Pacha. Né Joseph Seve en 1788, cet ancien officier français de l’Empire s’est converti à l’islam et est passé au service de l’Egypte de Méhémet Ali. Le sculpteur le représente en costume de zouave, pour rappeler sa double nationalité. Depuis 1964, la statue se dresse au musée militaire de la Citadelle du Caire.

 

Henri-Alfred Jacquemart, le sculpteur français qui a puisé son inspiration en Egypte
Statue de Mohammed Laz-Oglou Bey.

 

Dernier monument de Jacquemart pour Le Caire, la statue de Mohammed Laz-Oglou Bey fut réalisée en 1874 et se situe près du parlement égyptien. Ce haut dignitaire, Premier ministre de Muhammed Ali est représenté débout, coiffé d’un turban et vêtu d’un long manteau à larges manches et d’un pantalon bouffant, l’ancien costume turc.

Henri-Alfred Jacquemart a su s’imposer dans le paysage cairote et ses sculptures racontent l’histoire de l’Egypte.

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