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Lycée français Charles Lepierre de Lisbonne : Une nouvelle école primaire

Inauguration d´une nouvelle école primaire au Lycée français Charles Lepierre de LisbonneInauguration d´une nouvelle école primaire au Lycée français Charles Lepierre de Lisbonne
Hélène Farnaud-Defromont, Ambassadrice de France au Portugal, Olivier Brochet, Directeur général de l'AEFE, Carlos Moedas, maire de Lisbonne ©M.J. Sobral
Écrit par Marie Sobral
Publié le 2 mai 2023, mis à jour le 26 août 2023

Le 19 avril 2023 a eu lieu l´inauguration de la nouvelle école du lycée français Charles Lepierre en présence, entre autres, de l'Ambassadrice de France au Portugal, Hélène Farnaud-Defromont, du Directeur général de l´Agence pour l´Enseignement Français à l´Étranger (l'AEFE), Olivier Brochet, du Député de la 5ème circonscription des Français de l'Etranger, Stéphane Vojetta, du Maire de la ville de Lisbonne Carlos Moedas, ainsi que de la Proviseure du Lycée Charles-Lepierre Isabelle Negrel.
 

"Un projet qui valorise le lycée français"

La pose de la première pierre de la nouvelle école du lycée français Charles Lepierre avait fait l´objet d´une cérémonie il y a de cela deux ans, jour pour jour le 20 mai 2021. Et comme prévu, à la rentrée de septembre 2022 les élèves ont déjà pu bénéficier des nouveaux locaux.

Ce nouveau projet répond aux besoins d'extension et de rénovation du Lycée Français Charles-Lepierre et marque le développement de l'enseignement français au Portugal alors que le lycée célèbre ses 70 ans. Ce nouveau bâtiment permet d´avoir 42 classes en plus, des cours de récréation avec des espaces couverts et ombragés. Sa construction s´inscrit dans une ligne de respect environnemental, tout a été étudié afin d´offrir les meilleures conditions en utilisant des ressources naturelles.

"C'est un projet qui valorise effectivement le lycée français oui, mais qui va surtout permettre de travailler dans des espaces modernisés, lumineux, aérés, qui respectent les conditions environnementales ; un projet du 21ème siècle" avait  déjà déclaré, en mai 2021, Isabelle Negrel, proviseure du lycée, à l´occasion de la pose de la première pierre du nouveau bâtiment.

 
"Le Lycée Charles Lepierre, un lieu privilégié de rencontre entre deux cultures"

Lors de l´inauguration de la nouvelle école du LFCL de Lisbonne l´Ambassadrice de France, Hélène Farnaud-Defromont, a souligné combien ce moment était important et positif, pour le développement d´une double culture franco-portugaise. "Le LFCL
est une institution, bien installée, à Lisbonne et au Portugal, c´est un lieu privilégié de rencontre entre deux nations, entre deux pays, entre deux culture et entre deux langues" a t-elle déclaré.

Suite à la session inaugurale les invités ont pu visiter la nouvelle école, celle-ci est juxtaposée et reliée aux anciens locaux où est installé le secondaire. Le nouvel édifice présente une architecture toute en lignes droites et où la couleur ocre et le bois viennent atténuer la forte luminosité qui se reflète sur les murs blancs.


 
"Maintenant, on peut dire que nous avons une école qui vit, qui respire et qui inspire parce qu´elle permet beaucoup de créativité... c'est la réalisation d'un bel effort collectif qui est récompensé aujourd'hui"

déclare Isabelle Negrel, proviseure du Lycée Charles Lepierre de Lisbonne, lors de l´inauguration de la nouvelle école au cours d´un entretien accordé au Lepetitjournal.

Ce projet devait être conclu à la rentrée 2022, est-ce que les délais ont été respectés ?

Exactement l'espace a été livré à temps, le calendrier a été totalement respecté puisqu'on avait annoncé un chantier qui allait durer 2 ans. Effectivement, on a été 3 ans dans l'école provisoire mais il a fallu attendre un an, le permis de construire. Cependant, une fois que le chantier a commencé, il a été réalisé dans les deux années qui étaient annoncées.

En septembre 2022, nous avons accueilli des élèves dans la nouvelle école. Il a encore fallu 6 mois de plus pour que l'école puisse trouver ses marques, pour qu'on puisse finir l'installation, qu'on puisse donner des repères à tout le monde et finir les aménagements. Mais maintenant, on peut dire que nous avons une école qui vit, qui respire et qui inspire. Je disais dans mon discours parce qu´elle permet beaucoup de créativité.


Combien d'élèves avez-vous actuellement, et quelles sont les perspectives en terme d´effectifs pour l´avenir ?  

À l'école, nous avons 950 élèves et on reste dans un équilibre sur l'ensemble de la structure, on a 900 élèves et un peu plus de 1000 dans l´enseignement secondaire. On ne peut pas augmenter la capacité d'accueil de l'école malheureusement. Nous occupons au maximum l'espace qui nous est attribué, donc là, la phase suivante, ça va être d´ améliorer les installations du secondaire. Pour le secondaire, nous avons 2 projets ; d'abord, nous voudrions avoir le projet de relocaliser la partie lycée, 2nde première terminale, de l'implanter sur un autre site à proximité du lycée. Ce souhait à deux objectifs, cela permettrait à la fois de regagner des espaces pour le collège et de pouvoir commencer une rénovation du bâtiment secondaire parce que pour lancer une rénovation, il faut occuper l'établissement par tranches, donc des étapes de construction, pendant que le collège continue à fonctionner. On va dire que c'est le projet pour la prochaine décennie du lycée français Charles le Pierre. Le projet est à l'étude, le plus difficile c'est le point de départ du projet qui est de trouver un bâtiment susceptible d'accueillir le nouveau lycée et ce n'est pas facile parce qu'on veut rester à proximité de façon à pouvoir avoir une seule entité administrative, avec des professeurs qui enseignent à la fois ici, sur cet ancien bâtiment et dans le nouveau bâtiment qui serait la partie lycée, on a quelques pistes et on a de l'espoir pour l'avenir.


Quel a été le plus grand défi pour vous pour mener à bien la réalisation de ce projet ?

Alors le défi, effectivement, a été de tenir le calendrier qui était annoncé parce qu'à partir du moment où on avait annoncé la rentrée en septembre, si ça ne pouvait pas être fait en septembre 2022, on repartait pour une année scolaire. C'était très difficile d'imaginer un déménagement en cours d'année parce que 15 jours pour évacuer une école provisoire, enlever les bâtiments de l'école provisoire et installer la nouvelle École, c'était impossible. Donc il fallait absolument tenir le calendrier et on a réussi cet objectif. Donc tout s'est bien passé.

Je voudrais aussi, ici, saluer le travail des équipes du lycée parce qu´on a eu d'abord une période difficile à vivre pendant ces 3 années avec l'école provisoire et il y a eu un engagement de tout le monde, des professeurs qui ont accepté cette situation, des équipes administratives et techniques qui ont accompagné le projet, qui ont fait en sorte qu'on puisse tenir ce calendrier. C'est vraiment la réalisation d'un bel effort collectif qui est récompensé aujourd'hui.


Quelle est la position des parents d´élèves par rapport à cette nouvelle école ?

La part des parents d'élèves est très conséquente dans le financement du projet, on peut dire les 2/3 du projet sont financés par les parents d'élèves, même si on a eu une aide conséquente de l'AEFE, nous savons que sans les parents d'élèves, ce projet n'aurait pas pu voir le jour. Au début, ça ne s'est pas très bien passé avec les parents d'élèves, parce que il y avait eu une sous-estimation du budget du coût réel de cette réalisation. Le coût a augmenté pour diverses raisons, en partie en raison d´une sous-estimation du coût et également en raison d'une augmentation des coûts de la construction.


Quel a été le coût de cette nouvelle école ?

On arrive à un budget global de 13 millions d'euros. Le Lycée a mis une partie et l'AEFE a mis 4 millions de subvention directe dans ce projet, c'est à dire de subvention que nous ne rembourserons pas et l´AEFE nous a aussi permis de financer le projet dans la durée en nous faisant des avances de trésorerie que nous allons progressivement rembourser et puis le reste, bien sûr, les parents d'élèves.


Quelles nouvelles perspectives, en terme d'avenir, ouvrent ce nouveau bâtiment pour le lycée ?

Cela ouvre d'autres perspectives pour le lycée. Mais j'insiste pour dire que cela ne signifiera pas une augmentation des tarifs de scolarité de l'établissement, ni une demande d'argent supplémentaire aux parents, parce que ce qu'on souhaite justement, c'est de pouvoir louer des bâtiments. Et si nous avons quelques classes en plus, l'arrivée d'élèves supplémentaires permettra de compenser la location des bâtiments. Nous ne voulons pas investir, nous ne voulons pas acheter, nous voulons simplement louer des bâtiments.

Je suis très optimiste en ce qui concerne l´avenir parce que d'abord, nous avons ces projets sur le plan matériel mais aussi sur le plan humain parce que nous avons un très grand attachement de la communauté scolaire au lycée français Charles-Lepierre. Vous avez pu entendre, tout à l'heure, le discours de Monsieur le maire de Lisbonne qui exprime cet attachement de la communauté portugaise à l'établissement. Donc nous avons vraiment un élan humain qui nous porte à croire dans l'avenir de cet établissement.

 

 


"C´est un projet important parce qu´on en en avait besoin... parce que, comme tous les établissements en gestion directe de l'Agence, ils sont les portes flambeaux, les portes images de l'enseignement français à l'étranger"

déclare, lors d´un entretien exclusif accordé au Lepetitjournal, Olivier Brochet Directeur général de l'AEFE, ce 19 avril, jour de l´inauguration de la nouvelle école du LFCL.

Quelle est la place actuelle du LFCL dans le monde, si on le compare à d'autres lycées français ?

Le lycée Charles Lepierre, c'est l'un des grands établissements du réseau puisqu'il accueille  plus de 2000 élèves. On est à saturation, compte tenu de l'espace que l'on a, mais il était important pour nous bien sûr que cet établissement puisse améliorer l'accueil de nos élèves, leur offrir le meilleur, C´est un projet qui date déjà d'il y a plusieurs années, qui a été compliqué à monter parce que c'est un projet lourd financièrement. Le lycée, les parents, l'Agence investissons, ensemble, quand même 13 millions d'euros dans cette nouvelle école, donc c'est un montant significatif, mais il était important de le faire parce qu'on en avait besoin, d'abord pour les familles, pour nos élèves qui sont là, pour les personnels qui travaillaient dans des conditions qui n'étaient pas tout à fait à la hauteur de ce que l'on veut, important également parce que, comme tous les établissements en gestion directe de l'Agence, ils sont les portes flambeaux, les portes images de l'enseignement français à l'étranger. Et puis parce que cela s'inscrit d'une façon générale dans le développement de l'enseignement français à l'étranger, au Portugal en particulier où il y a une forte demande qu'on n'arrive pas encore aujourd'hui à totalement satisfaire. Donc le lycée, ici, il participe à ce mouvement général, mais ce n'est pas la fin du mouvement parce qu'on a encore beaucoup de choses à faire, que ce soit dans le cadre de l'EGD (établissements en gestion directe de l´AEFE) ou avec d'autres établissements, il y en a deux autres ici sur Lisbonne, avec lesquels nous travaillons très bien. Il y a un grand lycée également à Porto qui marche très bien, qui se développe aussi et puis on a peut-être quelques autres projets sur lesquels on est en train de réfléchir pour le Portugal.

Il y a aussi le secondaire ici au lycée...

Il y a la partie du secondaire qui effectivement, devra aussi bénéficier d'investissement, mais on doit respecter des phases. La proviseure réfléchit actuellement sur la possibilité ou pas de trouver peut-être des bâtiments à l'extérieur qui nous permettraient de sortir le cycle terminal au moins pour gagner un petit peu de place. Mais, on est encore dans une phase de prospective, c'est assez compliqué. Le marché immobilier à Lisbonne est un marché coûteux et compliqué, donc on doit mesurer tout cela, on fera des investissements de toute façon dans le secondaire, à un moment donné, pour rénover, pour améliorer l'accueil, mais je ne  peux pas dire que ça va être pour les mois qui viennent, parce qu'il faut d'abord que l'on fasse fonctionner ce nouvel établissement et qu'on remette les finances aussi en état, avant de faire de nouveaux investissements.

 

Comment se situe, selon vous,  le Lycée Charle Lepierre au niveau qualitatif pour ce qui concerne l´enseignement et comment voyez-vous l´avenir ?

C'est un très bon lycée, il n´y a qu´à regarder les résultats aux examens. 100% de réussite au baccalauréat. Je crois qu'on a 30 à 40% de mention très bien donc un lycée performant sans aucun doute. Les élèves je les ai vu aussi en allant dans les classes, dans l'école primaire, ce sont des élèves épanouis et avec une maîtrise de la langue qui est excellente. Les projets que l´on a pour cet établissement comme pour le réseau, c'est de développer toujours plus le plurilinguisme qui est fondamental pour nous, donc de travailler ici sur la mise en place d'un bac français international. C'est important que nos élèves aient non seulement la maîtrise des langues, qu´ils ont déjà, mais qu il y ait une reconnaissance de cette maîtrise dans la diplomation, donc ça, c'est un enjeu fort. Travailler bien sûr sur tout ce qui a trait à la bienveillance à l'atmosphère générale dans cette école pour que nos élèves, depuis la maternelle jusqu'à la terminale, se sentent vraiment bien et puis toujours travailler, parce que ça fait partie des valeurs que nous portons, sur le caractère inclusif de notre école, c'est-à-dire d'être capable d'accueillir les élèves qui ont des besoins éducatifs particuliers. Ce n'est pas simplement un slogan ! En particulier en matière de formation des enseignants et dans le cadre de nos nouveaux instituts régionaux de formation. Pour le Portugal,  l'institut régional de formation, c'est celui de Barcelone dans lequel il y a des formations générales mais aussi des formations spécifiques sur ces points là.

 

Quels défis pour la langue française alors que l'anglais continue à gagner du terrain chez les nouvelles générations ?

L'anglais s'impose mais enfin, je pense que le Français a de bonnes bases et y compris en particulier ici au Portugal. On est quand même dans un pays où il y a encore beaucoup de locuteurs francophones. Il y a des relations très fortes entre la France et le Portugal, y compris des relations familiales, des relations humaines, parce que beaucoup de Portugais ont de la famille en France et beaucoup de Français viennent s'installer au Portugal, donc c'est à nous de nous battre, on a des beaux atouts et ce lycée est l'un de ces atouts, surtout si on développe sa dimension plurilingue, c´est à dire qu´il ne soit pas fermé sur la francophonie. Nous défendons, nous valorisons la francophonie, mais sommes aussi ouvert sur les autres langues. On sait très bien que nos enfants ont besoin de parler excellemment l'anglais, ils le font et ils le feront toujours mieux à l'avenir. Parler parfaitement la langue du pays hôte, le portugais, c'est important et par exemple, la mise en place d'ici quelques temps du bac français international dans ces établissements permettra vraiment de valoriser cette dimension trilingue et dans « la concurrence » avec des établissements de type anglo-saxons, être en fait beaucoup plus fort qu'eux parce que nous nous proposerons du trilinguisme  s alors qu´eux sont refermés sur un mono ou un bilinguisme.

 

 


Inauguration de la nouvelle école primaire du Lycée français Charles Lepierre de Lisbonne en images

 

 

maria sobral, édition de Lisbonne du site lepetitjournal.com
Publié le 2 mai 2023, mis à jour le 26 août 2023

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