COMMENT VA LA VIE EN GRECE ? - D'assez bons résultats sur les indicateurs du bien-être

Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 janvier 2014

« Comment va la vie ? », c'est le nom de la deuxième édition (publiée en novembre dernier) du rapport qui analyse le niveau de vie des 36 pays membres de l'Organisation de coopération et développement économique, créée en 1960. Tour d'horizon des particularités de la vie grecque

Que ça soit avoir un beau logement, une vie sociale remplie ou encore une santé de fer, les grecs semblent, dans l'ensemble, souvent en deça de la moyenne des "indicateurs de « bon vivre" de la zone OCDE. Ce baromètre du « vivre mieux » dépend de plusieurs critères et des priorités de chacun. Les grecs apportent une grande importance à 4 critères :

SÉCURITÉ - SANTÉ - ÉQUILIBRE TRAVAIL-VIE - ÉDUCATION

Au total une douzaine de critères indiquent comment va la vie hellénique. La règle est simple : ces thèmes sont évalués sur une échelle de un à dix. Si un critère obtient une bonne note alors il indique une bonne satisfaction de la part des habitants à l'égard de cette tranche de vie.

Belle espérance de vie mais des maladies chroniques qui font tâche
Les grecs ont une espérance de vie supérieure de 81 ans. Ils sont 76% à déclarer avoir une bonne santé et même si les dépenses de santé ont augmenté ces dernières années, celles des grecques restent inférieures à la moyenne OCDE. Cependant, rapportées au PIB, ces dépenses représentent 10,2% de celui-ci. Comme facteurs à risques pour les maladies chroniques, le tabagisme et la prise de poids excessive sont souvent montrés du doigt. La Grèce monte sur la première marche du podium des fumeurs. Rien de très rassurant pour leur santé, même si le taux d'espérance de vie reste supérieur à la moyenne OCDE.

21% des dépenses consacrées au logement
Alors que les pays de l'OCDE consacrent en moyenne 21% de leurs dépenses à leur logement, la Grèce fait partie des taux les plus élevés puisque 27% de leurs revenus sont dédiés à leur habitat. Cependant, 88% des grecs interrogés sont satisfaits de leur pied à terre contre un point de moins pour la moyenne de l'OCDE. En ce qui concerne l'accès aux équipements sanitaires de base, la Grèce est là encore au dessus de la moyenne. En effet, « 99,1% des logements grecs disposent d'un accès privatif à un WC intérieur équipé d'une chasse d'eau. »

Inégalités exacerbées et emploi en berne
L'étude mentionne une hausse générale du niveau de vie des pays membres depuis une quinzaine d'années mais déplore qu'elle n'ait pas profité à tous les ménages. En Grèce particulièrement les inégalités se creusent : le revenu grec annuel net oscille autour de 15 00 euros, soit un peu moins que la moyenne OCDE. Mais l'écart entre les hauts salaires et les bas est considérable : les plus pauvres touchent six fois moins que les plus aisés.

Avant dernière au classement, juste devant la Turquie, la Grèce compte 56 % de taux d'emploi. La moyenne est de 66%. La tendance est à la hausse pour les grecs diplômés, ils sont 73 % a avoir un emploi rémunéré. Ces sont les jeunes qui sont les plus touchés avec 44,4% d'entre eux au chômage. Le taux de chômage de longue durée de 8,8% en Grèce ressent toujours les effets de la crise. Des résultats relatifs, par exemple la France n'est pas très loin devant. Point positif : la Grèce tend à retrouver une certaine stabilité de l'emploi puisque. Les CDD de 6 mois représentent 5% de l'ensemble des salariés contre 10 % pour la moyenne OCDE.

Education : de belles opportunités
En Grèce, « 65% des adultes de 25 à 64 ans obtiennent l'équivalent d'un diplôme de fin d'études secondaires. » Un niveau sensiblement inférieur à la moyenne de 74 % de l'OCDE. En revanche les possibilités d'éducation sont importantes en Grèce. En effet, les grecs peuvent espérer accomplir « 18.5 années d'éducation et formation entre 5 et 39 ans » soit un résultat supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE de 16.5 années.

C'est quand le bonheur ?
On le sait tous, il n'existe pas de recette universelle du bonheur mais chacun à sa petite idée sur la question. Les grecs ont un jugement global sur leur vie assez sévère et exigent. Ils notent 5,1/10 leur bonheur dans la vie, un point de moins que la moyenne des pays de l'OCDE. Et si vivre heureux c'est être en sécurité alors tout va bien en Grèce : « 3.7 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d'agression au cours des 12 derniers mois » un taux inférieur à la moyenne de l'OCDE. Le taux d'homicide est également inférieur mais le sentiment d'insécurité y reste fragile comparé au reste de la zone OCDE.

Malheureusement, le risque d'isolation sociale semble élevé. Seulement « 34 % des grecs interrogées déclarent être venus en aide à un inconnu au cours du dernier mois. » Un chiffre inférieur à la moyenne de la zone OCDE qui est de 48 %. Rien de très alarmant car 81 % des enquêtés disent avoir quelqu'un de leur entourage sur qui compter. En terme de lien social, la Grèce se classe dans les derniers, juste devant la Corée, le Mexique et la Turquie.

Il fait bio ?
Côté environnement, la Grèce connaît quelques bémols. Alors que 12 % des habitants de la zone OCDE disent ne pas avoir un bonne accès aux zones vertes et de loisirs, ils sont 25 % de grecs à le déplorer. Aussi, la pollution atmosphérique urbaine est assez élevée et continue d'aggraver leur santé. La concentration de particules fines qui pénètrent les poumons monte à 30,5 microgrammes par mètre cube contre 20,9 microgrammes en moyenne OCDE. Enfin la qualité de l'eau laisse également à désirer et certain citoyen semble même connaître des difficiles d'acheminement d'eau, signe particulièrement précaire.
Klervi Drouglazet (www.lepetitjournal.com/athenes) Lundi 20 janvier 2014