Gazeta Wyborcza, Rzeczpospolita et Nasz Dziennik font savoir que le Premier ministre Mateusz Morawiecki a accepté mardi la démission du chef de l’Autorité de surveillance bancaire (KNF), M. Marek Chrzanowski, suite à l’affaire relevée par Gazeta Wyborcza. Celui-ci aurait fait pression sur le milliardaire Leszek Czarnecki, propriétaire de deux banques en difficulté , Getin Noble Bank et Idea Bank, pour qu’il embauche comme conseiller juridique son collègue et lui attribue une rémunération de 40 millions de zlotys (10 millions d’euros) sur trois ans. M. Czarnecki, 13e fortune de Pologne (Forbes, mars 2018) avait enregistré cette proposition et en a passé le verbatim à Gazeta Wyborcza. Le chef de l’Autorité de surveillance bancaire a donné donc hier sa démission « par souci pour l’institution et pour l’Etat» bien qu’il rejette les accusations de Leszek Czarnecki.
Nasz Dziennik soulève dans son commentaire que l’affaire est médiatisée juste après celle de la société de crédit et de recouvrement de dettes GetBack que M. Czarnecki avait vendu en 2016 quand la société s’était trouvée au bord de faillite. La société doit aux investisseurs des milliards de zlotys. Et Nasz Dziennik suggère que maintenant, il pourrait s’agir d’une vengeance de M. Czarnecki contre M. Chrzanowski pour les contrôles qu’il avait fait subir à la société GetBack.
Rzeczpospolita regrette que l’affaire puisse mettre en doute la fiabilité des régulateurs nationaux du marché financier polonais aux yeux des investisseurs étrangers. Le journal cite par ailleurs les députés de la PO qui demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire.