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Elections, avenir incertain de la coalition européenne

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Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 29 mai 2019, mis à jour le 5 juin 2019

Les médias reviennent largement sur les résultats des élections européennes, soulignant la victoire spectaculaire du parti au pouvoir (27 sièges) et la défaite de l’opposition (22 sièges pour la KE, 3 pour Wiosna). 

 

Selon Rzeczpospolita (en une), le Comité politique du PiS se réunira aujourd’hui ou demain pour discuter du prochain remaniement du gouvernement rendu nécessaire par les départs de certains ministres à Bruxelles. Le remaniement pourrait intervenir aux alentours du 4 juin prochain. Par ailleurs, Rzeczpospolita note que les victoires de la Ligue en Italie, du Rassemblement national en France et du parti du Brexit en Grande-Bretagne montrent le peu d’enthousiasme des Européens pour plus d’intégration : cela pourrait faire du PiS un partenaire convoité par Berlin et même par Paris. L’éditorialiste de Rzeczpospolita commente que le parti du Président Macron a connu un échec symbolique contre le parti d’extrême-droite, et que cette défaite pourrait affaiblir sa position dans l’UE. 

 

L’avenir de la Coalition européenne paraît compromis : le quotidien cite le député du parti paysan Marek Sawicki, selon qui « il faudrait créer un nouveau projet ». Un autre député du PSL anonyme indique que les discussions se poursuivront, mais qu’il faut trouver une nouvelle formule. Pour sa part, le leader du parti agrarien (PSL), Władysław Kosiniak-Kamysz a déclaré que « le contrat de coalition signé entre les forces d’opposition a été conclu pour les élections européennes. Une fois les élections terminées, le fonctionnement de la Coalition européenne arrive aussi à terme »« Nous n’avons pas remporté la victoire, donc nous ne pouvons pas parler de succès, même si le résultat est correct », a ajouté M. Kosiniak-Kamysz. Il estime par ailleurs qu’« il y a plusieurs choses qui n’ont pas marché lors de la campagne. Il y a eu trop de questions idéologiques, le virage à gauche n’a pas été non plus une bonne idée ». Il explique également que « notre premier choix naturel est de se présenter de façon autonome aux élections à l’automne, mais nous allons encore discuter avec tous ceux qui veulent gagner les élections ». Enfin, il exclut le scénario d’une alliance avec le parti de Robert Biedroń « Wiosna ». 

 

Pour sa part, le rédacteur en chef de Gazeta Wyborcza qualifie ce résultat de « grand succès du parti au pouvoir et de victoire historique ». Il souligne toutefois que le PiS a été indument favorisé : « Les médias contrôlés par Kaczyński, en particulier les informations télévisées, ont diabolisé l’Europe, les magistrats, les enseignants, les handicapés, Timmermans, Tusk, Schetyna et l’opposition en général voire tous ceux que le PiS considère comme des ennemis. Et même si le procédé est cynique et moralement répugnant – ça marche ». Il pointe aussi du doigt la prétendue neutralité de l’Eglise, les curés accusant « les gauchistes » d’attaquer l’Eglise, fondement de l’identité nationale dans les paroisses. La Pologne n’en est pas encore au stade de la Hongrie, mais d’après lui Varsovie prend le chemin de Budapest.

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 29 mai 2019, mis à jour le 5 juin 2019