« La rue gouverne en Pologne », estime l'éditorialiste conservateur de Rzeczpospolita M. Filip Memches, à la suite du refus de la Diète de poursuivre l'examen de l'initiative citoyenne portant sur l'interdiction totale du recours à l'avortement (352 voix contre 58 et 18 abstentions). Celui-ci dénonce le « virage à 180 degrés du parti de Jarosław Kaczyński » et affirme que « la question du droit à l'avortement ne peut pas être résolue dans la rue [car] les questions de vie et de mort ne peuvent pas être tranchées par les émotions ».
Afin de donner des gages aux mouvements « pro-vie », le Premier ministre Mme Beata Szydło a annoncé qu'avant la fin du mois, son gouvernement proposerait trois programmes visant à mieux accompagner les femmes qui acceptent malgré tout de poursuivre des grossesses « difficiles ». En outre, le député PiS M. Tadeusz Woźniak veut créer une « journée des droits des familles ». Toutefois, l'association Ordo Iuris, à l'origine de l'initiative, estime que ces mesures sont insuffisantes pour « protéger la vie », tout comme le quotidien Nasz Dziennik qui consacre toute son édition du jour à la « défense de la vie ».
Gazeta Wyborcza remarque de son côté qu'en dépit des instructions de Jarosław Kaczyński, qui s'est prononcé pour le rejet du texte, 32 députés de son parti ont voté la poursuite de l'examen et 16 se sont abstenus ou n'ont pas participé. « Une fissure au sein du parti ? » Selon Gazeta Wyborcza, M. Kaczyński a fait un calcul stratégique et a jugé que « la guerre sur l'IVG » entraînerait plus de pertes que de profits. Même si les radicaux « sont aujourd'hui réellement furieux contre le PiS, dans trois ans, ils voteront de nouveau pour ce parti faute d'alternative » d'après le journal.
La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Lundi 10 octobre 2016
Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !
Suivez-nous sur Facebook







