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GDANSK – Un second souffle pour la démocratie ?

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Écrit par Pauline Papacaloduca
Publié le 5 mars 2019

Alors que la ville de Gdansk est encore endeuillée par la perte de son maire au mois de janvier, celle-ci reste un modèle en Pologne et dans le monde grâce à sa forme de démocratie plus proche du peuple, la démocratie participative !

 

L'aspiration globale d'une reconnexion du peuple à la politique

Depuis plusieurs années maintenant, de nombreux médias et certains politologues évoquent une crise de la démocratie. Les citoyens semblent se désengager de la politique traditionnelle, la jugeant trop éloignée de la réalité du peuple. Afin de se réapproprier la politique, de nombreuses initiatives citoyennes voient le jour. Certaines d’entre elles avaient notamment été dépeintes dans le film Demain sorti au cinéma en 2015. Ces initiatives citoyennes sont parfois encouragées par la classe politique elle-même qui n'hésite pas à faire participer les citoyens, par le biais de budgets participatifs par exemple, introduits pour la première fois en 1989 à Porto Allegre au Brésil, ou d'assemblées citoyennes.

 

Gdansk, berceau de la démocratie participative en Pologne 

Même si la Pologne n'est pas pionnière en la matière, elle reste un des pays souvent cités en exemple pour les budgets participatifs. Et, c'est à côté de Gdansk, à Sopot que ceux-ci ont été introduits pour la première fois en 2011 dans le pays. La première apparition des budgets participatifs à Gdansk a eu lieu en 2012. Cependant, l’utilisation de cette pratique n'était pas généralisée mais concernait seulement quelques quartiers, avant d'être étendue en 2013 à toute la ville. En 2014 0,37% du budget total était affecté aux budgets participatifs ce qui correspondait à peu près à 250.000 euros. Les projets concernés dans ce cadre relevaient principalement de 5 catégories : modernisation des trottoirs et des routes, création de nouvelles structures sportives et récréatives, amélioration des infrastructures des écoles primaires et secondaires, développement des parcs et des aires de verdure et enfin, développement de refuges pour chiens. Après cette première édition, un panel de citoyens a été constitué pour évaluer ce budget. Après la réussite de la première édition, le montant du budget participatif pour l'année 2015 a été augmenté de 22%.

En quelques années, les budgets participatifs se sont vite propagés dans différentes villes de Pologne et en 2013 une douzaine de villes avaient adopté ou étaient sur le point d'adopter cet instrument de démocratie participative. Sans se limiter au seul cercle communal, les budgets participatifs se sont également institués à un niveau régional, en Voïvodie de Podlasie. Cependant, cette pratique reste encore imparfaite dans de nombreuses villes et, certains budgets participatifs, comme à Poznan par exemple, ne remplissent pas tous les critères d'un budget participatif traditionnel une part trop faible du budget étant accordé à celui-ci.

 

Les budgets participatifs ne restent cependant pas les seuls instruments démocratiques permettant de reconnecter et réinsérer les citoyens dans la vie politique, les assemblées citoyennes remplissent également ce rôle. Si les assemblées citoyennes représentent maintenant une méthode utilisée depuis plusieurs années dans la sphère judiciaire, leur développement en politique est moins fréquent. Une fois encore, c'est la ville de Gdansk qui a été pionnière en la matière en Pologne depuis juillet 2016. Lors de celles-ci, 60 citoyens, qui doivent constituer un panel représentatif de la ville, se retrouvent pour discuter de divers problèmes et enjeux d'actualité, sociétaux, politiques ou encore environnementaux. Pendant la première année à Gdansk, ont notamment été évoqués les problèmes liés aux inondations dans la ville et la manière de les gérer, la pollution de l'air, l'engagement civique et la situation des personnes issues de la communauté LGBT. Le panel de citoyens se rassemble, écoute les diagnostics d'experts et se sépare ensuite en petits groupes pour réfléchir ensemble à des solutions. Celles-ci sont ensuite proposées au panel de citoyens à la fin des séances de travail. Si une proposition obtient au moins 80% des voix, alors elle est adoptée. Les assemblées citoyennes n'ont cependant pas pour but de remplacer la politique dite plus traditionnelle mais d'y apporter plutôt un complément, d'autant plus que ces assemblées sont assez coûteuses. Chacune revient environ à l'équivalent de 30.000 euros à la ville. Le succès de cette initiative à Gdansk a été tel que d'autres villes de Pologne, à l'instar de Varsovie et Lublin ont également décidé d'adopter ce type de fonctionnement.

 

Pauline Papacaloduca
Publié le 5 mars 2019, mis à jour le 5 mars 2019
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