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RENE GOSCINNY – Inauguration d’un buste à l’effigie de l’auteur au lycée français de Varsovie

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 25 septembre 2013, mis à jour le 26 septembre 2013

 

Tous les élèves du collège et lycée français René Goscinny de Varsovie étaient réunis hier dans la cour de l'école pour l'inauguration du buste en bronze à l'effigie du célèbre auteur de BD français René Goscinny. Cérémonie à la fois solennelle et bon enfant en présence d'Anne Goscinny, la fille de l?auteur, de l'ambassadeur de France en Pologne Pierre Buhler, d'Henryk Wozniakowski directeur des éditions polonaises Znak à l'origine du projet, du directeur de l'école ? et de beaucoup d'élèves et d'enseignants ! 

"Un retour aux sources"
Dans son discours d'introduction, l'ambassadeur de France à Varsovie, présentait l'installation de cette statue de René Gosciny dans le lycée français de Varsovie, comme une sorte de "retour aux sources". En effet, René Goscinny, s'il est né à Paris, est issu d'une famille d'immigrés polonais d'origine juive.  Son père, Stanislas "Simkha" Goscinny, est un ingénieur chimiste originaire de Varsovie. Fils du rabbin Abraham Go?cinny, il s'installe à Paris après la première guerre mondiale pour suivre des études. Sa mère, Anna née Bere?niak est issue d'une famille d'éditeurs et doit quitter avec sa famille le village de Chodorków (aujourd'hui situé en Ukraine Ukaine), à la suite des pogroms récurrents. 

Ses parents, se rencontrent à Paris et se marient dans les années 20, obtenant très vite la nationalité française. René Goscinny passe ensuite toute son enfance à Buenos Aires en Argentine où son père était en poste comme ingénieur chimiste. Il commence à dessiner très tôt, inspiré par les histoires illustrées comme Zig et puce, Tarzan, Superman mais surtout les Pieds Nickelés. Il publiera ses premiers textes et dessins dans Quartier latin, le bulletin du lycée français de Buenos Aires avant de connaître la destinée qu'on lui connaît. 

Un des auteurs français les plus lus au monde
René Goscinny, génie de la BD, auteur, scénariste, écrivain, rédacteur en chef, est à l'origine de plusieurs grandes figures de la culture populaire française. Le créateur d'Astérix, du Petit Nicolas, d'Iznogoud et principal scénariste de Lucky Luke, est aujourd'hui l'un des auteurs français les plus lus et les plus traduits au monde avec 500 millions de livres et d'albums vendus.

Les éditions Znak sont à l'origine de la version polonaise du Petit Nicolas qui a séduit les enfants polonais ? et leurs parents puisque le livre s'est déjà vendu à plus d'un million d'exemplaires. C'est Henryk Wozniakowski, directeur des éditions Znak en Pologne, qui a rendu possible la réalisation de cette statue de Goscinny, signée Jacek Kowalski et inaugurée hier.

Hommage à son père
Anne Goscinny a prononcé un mot très émouvant juste avant de dévoiler la statue de son père, cachée sous un drap rouge : 

"J'en ai inauguré des bibliothèques, des écoles, des médiathèques qui portent le nom de mon père? souvent j'ai dévoilé des plaques, toujours émue, jamais blasée. Toujours je me prépare à recevoir l'hommage qu'on rend à mon père et toujours je suis chavirée quand j'entends son nom mais oserais-je dire que cette émotion là, je la maîtrise (?) Ce matin c'est différent, je ne maîtrise rien du tout. D'ailleurs je n'avais rien écrit, incapable de mettre des mots sur le visage que je vais découvrir. C'est finalement hier soir (?) que j'ai réalisé que je ne pourrai pas articuler un mot sans le lire tant je serai émue d'être là, dans ce lycée, dans cette ville, avec vous. Je pense ce matin à ma mère avec la quelle je suis venue en 1992 baptiser le lycée français de Varsovie (?) Elle a rejoint mon père il y a vingt ans au paradis des gens qui s'aiment. Ce soir je rentrerai à Paris et je dirai à mes enfants : voilà ! Le sourire de votre grand père a désormais sa place à Varsovie, deux fossettes qui font un clin d'?il à l'histoire.(?) Papa, permets moi de m'adresser à toi, de cette Pologne où tu n'es jamais venu. Tu n'es sûrement pas si loin. Les gens qui disparaissent ne disparaissent qu'aux yeux de ceux qui les cherchent là où vivants ils ne seraient pas allés. Et je sais qu'aujourd'hui je te cherche là où tu aurais été si heureux d'être. Je t'imagine souriant à l'ombre de ce buste : ta vie m'a faite et ta mort m'a appris à regarder sourire les statues. Je t'aime".

Pierre Buhler rappelait qu'en Polonais "Goscinny" signifie "hospitalier", "accueillant" et commentait très justement que "cette référence éclaire avec bonheur la personnalité attachante qui l'a portée !"

Aux élèves qui l'ont interrogée sur son père, sa personnalité, son ?uvre, ses personnages, elle expliquait que son fils lui avait un jour donné, selon elle, la parfaite définition de la bande dessinée. Alors qu'il riait en lisant un Astérix, Anne Goscinny demanda à son fils ce qui l'amusait : les textes ou les images, ce à quoi il a répondu comme si c'était une évidence : "Mais enfin maman, c'est une bande dessinée, c'est donc le texte et l'image qui font rire". 

 

Sybille Billiard (www.lepetitjournal.com/varsovie)- jeudi 26 septembre 2013

Photos LPJV

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 25 septembre 2013, mis à jour le 26 septembre 2013