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FRANCOPHONIE - Rencontre avec Nathalie Kounovsky, nouvelle directrice du service des cours de l’Institut Français de Pologne

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 3 décembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012

L'IFP à Varsovie ?uvre depuis près de cent ans pour contribuer au rayonnement de la culture et de la langue française en Pologne. Nathalie Kounovsky, fraîchement arrivée à Varsovie pour prendre la direction du service des cours, s'inscrit dans cette dynamique. Elle partage avec nous un premier regard sur la francophonie dans la capitale polonaise et nous présente les principaux projets de l'IFP.

Lepetitjournal.com/Varsovie : Quel a été votre parcours avant d'arriver à Varsovie aujourd'hui ?
Nathalie Kounovsky : Je suis agrégée de lettres modernes et je me suis spécialisée ensuite en littérature comparée. Après mon Master 2, qu'on appelait à l'époque DEA, je suis partie étudier la langue et la littérature tchèque à Prague pendant deux ans, entre 1986 et 1988, juste avant la révolution de velours. Dès cette époque, j'ai eu l'occasion de rencontrer un certain nombre de Polonais et de visiter Varsovie et Cracovie. Je n'étais pas revenue en Pologne depuis et j'ai redécouvert avec plaisir ces deux villes qui ont naturellement beaucoup changé !
Ce séjour à Prague a déterminé mon parcours professionnel ultérieur puisque, après la fin de mes études, je suis partie 5 ans à Prague, comme chargée de cours à la faculté de lettres de l'Université Charles et conseillère pédagogique à l'Institut Français de Prague. J'ai ensuite passé 4 ans à Beyrouth comme attachée de coopération pour le français, en charge de la coopération universitaire avec les facultés de lettres et de sciences humaines. Une magnifique expérience car le Liban est un grand pays francophone du Moyen-Orient.
Avant d'arriver à Varsovie j'ai occupé, pendant 9 ans, un poste de professeur agrégé à l'Université de Toulouse I (France), en tant que coordinatrice du Français langue étrangère. Lorsque j'ai postulé pour repartir à l'étranger, j'étais très heureuse que l'on me propose Varsovie, l'occasion pour moi de retrouver l'Europe centrale.

Quel regard portez-vous sur la Francophonie en Pologne ?
La Pologne est l'un des pays d'Europe centrale les plus liés à la France et les Polonais ont un lien privilégié avec la France tant par leur histoire que par le goût de la langue française. Quand je suis arrivée ici, j'ai pu constater que ce lien était peut-être moins fort qu'il y a vingt, trente ans. Cela dit, je vois avec plaisir que l'offre de cours que nous proposons, notamment celle qui est destinée à un jeune public, rencontre un beau succès et qu'il faut réfléchir aux moyens de la rendre encore plus attractive. Quand je vois des lycéens qui viennent après leurs cours, suivre des cours de français deux fois par semaine alors qu'ils n'ont pas toujours français en tant que langue vivante dans leur cursus scolaire, je me dis que la francophonie a encore de beaux jours devant elle en Pologne !

Quelle est la motivation des étudiants qui viennent apprendre le français ?
Pour beaucoup d'entre eux, c'est le goût pour les langues étrangères qui les pousse à apprendre une nouvelle langue et la volonté d'en connaître d'autres que l'anglais. Je pense aussi que les liens historiques France Pologne expliquent le choix du français plutôt que celui d'une autre langue mais aussi l'attirance des polonais pour la culture française qui est souvent liée à un art de vivre.
Je crois enfin que l'apprentissage des langues en général a toujours été quelque chose de très important pour les Polonais. Du temps du communisme, apprendre une langue étrangère c'était s'ouvrir une fenêtre sur le monde.

Pour finir quels sont les projets de développement de l'IFP ?
Les cours à distance représentent le projet majeur de développement pour 2013. Depuis deux ans, nous travaillons sur un projet de cours en ligne. L'objectif est de mettre en place une offre de cours en "semi présentiel" : un élève pourra alterner entre des cours à l'institut et la consultation de ressources en ligne via une plateforme pédagogique. Parallèlement, nous allons développer des cours individuels sur Skype, qui peuvent séduire les personnes très occupées et sont assez légers à mettre en place.
Nous voulons enfin développer les cours pour les plus jeunes en optimisant notre structure d'accueil et en proposant aux parents qui accompagnent leurs enfants, le samedi notamment, des modules qui leur permettraient de suivre un cours en parallèle à celui de leurs enfants.

Sybille Billiard (www.lepetitjournal.com/varsovie) lundi 3 décembre 2012

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 3 décembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012