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REFUGIÉS - Quand l'Eglise polonaise cite St Matthieu

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 8 septembre 2015, mis à jour le 8 septembre 2015

La presse signale les réactions de l'Eglise polonaise, tant attendues, face à la crise migratoire. Les médias citent les propos des ecclésiastiques notamment ceux du Primat de Pologne, l'archevêque Wojciech Polak, qui a appelé jeudi dernier sur son compte twitter à reconnaître "le visage de Jésus" dans les réfugiés car il est écrit dans l'évangile selon St Matthieu « j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ».

Les journaux évoquent également les propos du Président de l'Episcopat polonais et métropolite de Poznan, Stanislaw Gadecki, qui a déclaré que chaque paroisse devrait apporter une aide concrète aux réfugiés à l'exemple de l'appel du pape François qui a invité dimanche toutes les communautés catholiques d'Europe à accueillir chacune une famille de réfugiés.

Selon un récent sondage publié en Une dans Rzeczpospolita, les Polonais ont une attitude négative à l'égard des réfugiés. Un quart d'entre eux pense que la Pologne ne devrait pas accueillir de réfugiés, 37% seraient pour mais à condition que l'ONU ou l'UE aient couvert les coûts d'accueil. 61% seraient contre l'accueil de réfugiés à leur domicile. Interrogés sur les solutions face à la crise, presque un tiers des Polonais seraient pour fermer les frontières et 18% favorables à des camps de réfugiés hors de l'UE.

Le rédacteur en chef de Rzeczpospolita dans son commentaire souligne que le sondage publié montre avant tout que les Polonais ont peur des réfugiés, mais considère qu'il est du devoir d'un chrétien d'accueillir des gens en péril, comme l'indique l'évangile selon St Matthieu. Le quotidien publie également une interview de Mme Izabella Cooper, porte-parole de l'Agence Frontex, qui explique que la remise en place des contrôles aux frontières n'est pas un remède à la situation actuelle des migrants. Selon elle, il faut résoudre les problèmes qui sont à la source de cette migration : reconstruire l'Etat libyen et y trouver un partenaire fiable pour lutter contre les passeurs. L'élaboration d'une politique commune de migration et d'asile pourrait également assainir la situation, remarque Mme Cooper.

Piotr Buras, ancien publiciste et directeur du think-tank European Council on Foreign Relations critique de façon virulente la participation de Mme Kopacz à la réunion des Premiers ministres du groupe de Visegrad et estime qu'un front commun avec le Premier ministre hongrois, qui provoque des tensions par son discours anti-immigration, est «une erreur ». M. Buras déplore par la même occasion que la rhétorique des hommes politiques polonais sur les réfugiés et la migration soit dominée par la peur. Le plus grand danger pour la Pologne, ce n'est pas la vague de réfugiés mais la réaction de la société polonaise, conclut M. Buras. 

Source: Rzeczpospolita - 7 septembre 

La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Mercredi 9 septembre 2015

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Publié le 8 septembre 2015, mis à jour le 8 septembre 2015

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