

Gazeta Wyborcza écrit que la visite du président Duda à Kiev, qui durera deux jours, montrera si le partenariat stratégique Pologne-Ukraine est toujours d'actualité, et si la Pologne continue d'être un ambassadeur efficace de l'Ukraine auprès de l'Union européenne.
Les journaux rappellent que les nouvelles autorités polonaises se sont montrées jusque-là très réticentes vis-à-vis de l'Ukraine. Le PiS s'est bien rendu compte que son électorat était majoritairement réticent à un rapprochement avec les autorités ukrainiennes. C'est bien pourquoi cette visite n'a lieu qu'aujourd'hui, soit quatre mois après la prise de fonction du président Duda.
Jusqu'ici, ce dernier s'est borné à proposer que le Format Normandie soit élargi à la Pologne. Proposition rejetée aussi bien par l'Ukraine que par l'Allemagne. Il semble, écrit Gazeta Wyborcza, que M. Duda veuille maintenir la politique pro ukrainienne de la Pologne, mais qu'en même temps il cherche à exercer une pression sur Kiev pour que l'Ukraine « rectifie » sa politique historique. La loi adoptée par le parlement ukrainien en avril dernier rend impossible pour le moment toute discussion entre historiens des deux pays sur les massacres des Polonais en Volhynie*. Cette visite présidentielle en Ukraine a pour autres sujets la politique énergétique, d'une part, et les projets économiques polono-ukrainiens, de l'autre.
Rzeczpospolita écrit que la Pologne ne pèse plus comme avant en Ukraine, et que le président Duda aura gagné s'il arrive à persuader les deux parties que leurs relations ont l'une pour l'autre une importance stratégique. Ce ne sera pas facile, les Ukrainiens en voulant aux Polonais du trop faible soutien qu'ils leur ont montré dans le conflit avec les Russes, et, tout particulièrement, du refus de Varsovie de vendre de l'armement à Kiev.
*Le massacre des Polonais en Volhynie a été une épuration ethnique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les historiens estiment qu'à cette occasion jusqu'à 80.000 civils polonais ont été massacrés par des membres de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne. Dans la même période, des milices polonaises exterminèrent des milliers de paysans ukrainiens. Aujourd'hui encore, les deux parties se rejettent la responsabilité du déclenchement des massacres en s'en accusant mutuellement.
Sources: Rzeczpospolita, Gazeta Wyborcza - 15 décembre
La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Mercredi 16 décembre 2015
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