

Alors qu'il a récemment accordé un entretien "décapant" à Gazeta Wyborcza, titrant en Une "Il faut que je sois malotru", cet entrepreneur devenu homme politique est connu en Pologne pour ses actions et déclarations provocatrices. Portrait d'un "agitateur".

En 2010, il quitte la PO créer sa propre formation Ruch Palikota (Mouvement Palikot), un parti anticlérical et social libéral. Il veut s'opposer aux ingérences de l'Église dans les affaires de l'État (il a demandé le retrait des croix et crucifix des bâtiments publics) et soutient la cause des femmes et des homosexuels. Il est partisan de la légalisation de l'avortement et de la marijuana et, en matière d'économie, prône le libéralisme.
Début décembre Gazeta Wyborcza faisait paraître les déclarations ébouriffantes de Janusz palikot dans un entretien accordé par l'homme politique au journal et dans lequel il explique qu'il est indispensable de secouer la société polonaise, trop conservatrice et étriquée.
"Si je ne dis que des choses intelligentes, je ne dépasserai jamais les 4 % de soutien, et nous serons condamnés à Kaczynski et Tusk". Regrettant parfois certaines des attaques lancées contre ses adversaires politiques, il n'est pas prêt à renier celles qui ont à maintes reprises visé "les prêtres de la grand'messe de Smolensk". Parlant de sa cible préférée, Jaroslaw Kaczynski, le chef du PiS, il déclare qu'il "fait carrière grâce au décès de son frère" et ne serait rien, ni son parti d'ailleurs, sans les morts de Smolensk. Selon M. Palikot, ce parti, le PiS, "prospère sur des cadavres".
Loin de nourrir une aversion pour l'ensemble des membres de la PO, il distingue nettement les rétrogrades –avec M. Gowin comme chef de file- de ceux comme Mme Kopacz, la Maréchale de la Diète, avec qui on peut espérer introduire dans la société polonaise des éléments de modernité. Il déplore le manque de détermination de Donald Tusk, notamment quant à l'entrée de la Pologne dans la zone euro, dont il faudrait que la Pologne devienne membre le plus vite possible.
Fidèle à sa réputation Palikot n'hésite donc pas à user de son image médiatique pour secouer l'opinion polonaise, quand ses principaux détracteurs lui reprochent de mener une “campagne de haine” contre les valeurs traditionnelles polonaises.
Sybille Billiard (www.lepetitjournal.com) – lundi 17 décembre 2012







