Édition internationale

POLITIQUE – Mais qui est donc Janusz Palikot ?

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

 

Alors qu'il a récemment  accordé un entretien "décapant" à Gazeta Wyborcza, titrant en Une "Il faut que je sois malotru", cet entrepreneur devenu homme politique est connu en Pologne pour ses actions et déclarations provocatrices. Portrait d'un "agitateur".

Janusz Marian Palikot  est un entrepreneur et un homme politique polonais. Il s'est lancé dans la politique en 2005. Elu député de la Plateforme Civique (PO) dans la région de Lublin, son langage populaire et ses manières souvent provocatrices vont lui attirer rapidement l'attention des médias : en 2007, il a brandi un pistolet et un pénis en plastique pour dénoncer une affaire d'agression sexuelle commise par un policier. En janvier 2008, il préside une commission pour lutter contre la bureaucratie….

En 2010, il quitte la PO créer sa propre formation Ruch Palikota (Mouvement Palikot), un parti anticlérical et social libéral. Il veut s'opposer aux ingérences de l'Église dans les affaires de l'État (il a demandé le retrait des croix et crucifix des bâtiments publics) et soutient la cause des femmes et des homosexuels. Il est partisan de la légalisation de l'avortement et de la marijuana et, en matière d'économie, prône le libéralisme.

Début décembre Gazeta Wyborcza  faisait paraître les déclarations ébouriffantes de Janusz palikot dans un entretien accordé par l'homme politique au journal et dans lequel il explique qu'il est indispensable de secouer la société polonaise, trop conservatrice et étriquée.
"Si je ne dis que des choses intelligentes, je ne dépasserai jamais les 4 % de soutien, et nous serons condamnés à Kaczynski et Tusk". Regrettant parfois certaines des attaques lancées contre ses adversaires politiques, il n'est pas prêt à renier celles qui ont à maintes reprises visé "les prêtres de la grand'messe de Smolensk". Parlant de sa cible préférée, Jaroslaw Kaczynski, le chef du PiS, il déclare qu'il "fait carrière grâce au décès de son frère" et ne serait rien, ni son parti d'ailleurs, sans les morts de Smolensk. Selon M. Palikot, ce parti, le PiS, "prospère sur des cadavres".

Loin de nourrir une aversion pour l'ensemble des membres de la  PO, il distingue nettement les rétrogrades –avec M. Gowin comme chef de file- de ceux comme Mme Kopacz, la Maréchale de la Diète, avec qui  on peut espérer introduire dans la société polonaise des éléments de modernité. Il déplore le manque de détermination de Donald Tusk, notamment quant à l'entrée de la Pologne dans la zone euro, dont il faudrait que la Pologne devienne membre le plus vite possible.

Fidèle à sa réputation Palikot n'hésite donc pas à user de son image médiatique pour secouer l'opinion polonaise, quand ses principaux détracteurs lui reprochent de mener une “campagne de haine” contre les valeurs traditionnelles polonaises.

Sybille Billiard (www.lepetitjournal.com) – lundi 17 décembre 2012

 

 

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Publié le 17 décembre 2012, mis à jour le 8 février 2018
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