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MIGRANTS – La Pologne vote à Bruxelles en faveur des quotas d’accueil

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 23 septembre 2015, mis à jour le 23 septembre 2015

En vertu des décisions prises mardi à la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, la Pologne accueillera au total 7 082 réfugiés syriens, érythréens et irakiens. Cette prise de position marque un véritable tournant dans la politique polonaise.

Les ministres se sont décidés à repartir 66 000 réfugiés dès à présent. Ainsi, outre les 2 000 déclarés initialement, la Pologne en accueillera 5 082 autres. Mme Teresa Piotrowska, ministre de l'Intérieur, a voté pour « afin de se montrer solidaire, tant avec les réfugiés qu'avec les pays occidentaux ».

Ce faisant, elle a brisé la solidarité du groupe de Visegrad, la Slovaquie, la République tchèque, la Hongrie restant pour leur part opposés aux quotas obligatoires, une position prise aussi par la Roumanie. L'homologue tchèque de Mme Piotrowska est allé jusqu'à déclarer que la Pologne, agissant de la sorte, s'était exclue elle-même du groupe de Visegrad. La presse note qu'après l'annexion de la Crimée par la Russie, l'accueil des réfugiés sera la deuxième pomme de discorde sérieuse au sein du groupe en moins d'une année. Le résultat des négociations de lundi est pourtant perçu plutôt comme un succès pour la Pologne. Il serait complet si cette dernière avait montré de la constance dans son approche de la crise. Là, son image restera entachée.

Par ailleurs, ce sujet devient un enjeu central de la campagne électorale. Le PiS ne manque pas d'attaquer à nouveau le gouvernement de Mme Kopacz. La candidate du PiS au poste de Premier ministre, Mme Beata Szyd?o, qualifie de « scandaleuse » la décision d'accueillir les 5 000 réfugiés, « prise contre la volonté des Polonais, en contradiction fondamentale avec la sécurité nationale ». Gazeta Wyborcza critique vivement le PiS de biaiser la campagne électorale en misant tout sur l'opposition caricaturale: « les malveillants immigrés, la nation unie », enfermant les Polonais « dans le cocon de leurs propres phobies ».

Pour calmer le débat, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, M. Rafa? Trzaskowski, explique que « cette actuelle répartition ne revêt pas de caractère permanent, elle n'est pas automatique, ne constitue pas un précédent ». Le chef de diplomatie, M. Grzegorz Schetyna, désireux d'apaiser les tensions au sein du groupe de Visegrad, rappelle ce matin à radio TOK FM que la Pologne, dans les moments difficiles, a beaucoup profité de l'aide de l'Europe occidentale. « Je le disais à mes collègues de Visegrad, nous ne pouvons pas permettre que la question des réfugiés sépare l'Europe centrale et orientale du reste de l'Union. Ne revenons pas à une situation de partage de l'Europe, à une ligne divisant celle de l'Est de celle de l'Ouest ». M. Schetyna pense que la Républiques tchèque, la Hongrie, la Roumanie et même la Slovaquie finiront par accepter une répartition des réfugiés. « Ce serait difficile de parler d'un succès dans le contexte actuel, mais nous tenons à accueillir des réfugiés, des réfugiés qui voudront s'assimiler et rester en Pologne », conclut-il. Tout cela, rappelle Gazeta Wyborcza, est loin d'épuiser le débat sur la crise migratoire car « le sommet de Bruxelles doit confirmer l'aide financière à la Turquie, pays qui entretient sur son territoire des camps de réfugiés syriens ».

Sources : Gazeta Wyborcza, Rzeczpospolita, Dziennik Gazeta Prawna - 23 septembre

La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Jeudi 24 septembre

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Publié le 23 septembre 2015, mis à jour le 23 septembre 2015

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