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Les chèques vacances de 1000 zlotys remis en question

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Écrit par Cédric Tavernier
Publié le 2 juin 2020, mis à jour le 2 juin 2020

Début mai, le gouvernement avait annoncé que tous les Polonais salariés gagnant moins que le salaire moyen allaient recevoir des chèques vacances de 1000 PLN (230 euros). Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

L’idée de base

Les chèques vacances étaient une idée du gouvernement pour lutter contre les effets de la pandémie de coronavirus. Elle permettrait de faire d'une pierre deux coups : permettre aux Polonais de partir en vacances et donner un coup de pouce financier à l'industrie du tourisme. Les chèques vacances devaient s'élever à 1.000 zlotys et devaient être disponibles pour 7 millions de Polonais, à savoir les 7 millions de Polonais gagnant moins que le salaire moyen de 5.200 PLN brut (1.200 EUR brut soit environ 800 EUR net), soit 2/3 des salariés polonais.

 

Les détails du projet

Il était prévu que si le conjoint gagnait plus que le salaire moyen ou que si la somme des salaires du ménage était supérieur à 2 salaires moyens, le conjoint gagnant moins que le salaire moyen aurait quand même droit aux chèques vacances. Les chèques vacances pourraient aussi financer les vacances d’un enfant ou d’un autre membre de la famille. Les chèques seraient financés à 90% par l’État et à 10% par l’employeur. L’idée était aussi de pérenniser cette mesure et de la renouveler chaque année. Certains commençaient déjà à appeler ces chèques les 1000+ par analogie avec les 500+, les allocations familiales créées en Pologne en 2016 et par lesquelles l’Etat donne à chaque famille 500 PLN (115 EUR) par mois et par enfant sans condition de ressources. Les chèques étaient censés prendre la forme d’une carte de crédit. Ils ne seraient utilisables qu’en Pologne.

 

Les critiques

Le projet était assez critiqué dès le départ. Déjà parce que les chèques ne seraient utilisables que dans le pays, ce qui a fait que certains ont taxé la mesure de nationaliste. Ensuite, parce qu’il ne concernait que les salariés. Étaient exclus Les retraités, les chômeurs, les étudiants et surtout tous les petits entrepreneurs et les personnes travaillant en contrat de prestation (umowa zlecenia) et en contrat d’ouvrage (umowa o dzieło), souvent dans des situations de salariat déguisé. Qui plus est, les employeurs ne voyaient pas d’un très bon œil leur financement partiel de la mesure dans une période où leurs revenus se sont effondrés. Et puis, bien entendu, le seuil arbitraire des 5.200 PLN brut (1.200 EUR brut) faisait déjà rager tous ceux qui se trouvaient juste au-dessus et qui étaient loin de s’estimer comme des gros privilégiés.

 

La remise en question

Si l’idée est toujours d’actualité, elle pourrait être fortement restreinte. Selon Wirtualna Polska, ce chèque devrait ne finalement bénéficier qu’aux très bas salaires, on parle désormais d’un seuil de 4.000 PLN brut (900 euros brut soit environ 600 euros net). Le porte-parole du gouvernement Piotr Mueller a déclaré que diverses propositions étaient sur la table et que le projet de base était très susceptible de changer. L’idée serait plus de soutenir les très bas revenus qui ont encore plus souffert de la pandémie de coronavirus que l’industrie du tourisme…